ACTE D’INTIMIDATION CONTRE LE DIRECTEUR DU JOURNAL « ECHOS DU NORD »






Ali Bongo et ses sbires nous rappellent que leur supposée « émergence » qu’ils voudraient si séduisante, n'est pas du tout régie par la douceur. En effet cette semaine, le directeur du journal « Echos du Nord » a été interpellé et détenu par la police judiciaire. Les motifs de cette détention, un article paru dans la publication qu’il dirige au sujet du vrai-faux acte de naissance d’Ali Bongo.

1. Bel état de droit, le Gabon, qui arrête et interroge les journalistes quand ils font leur travail
Dans un article publié le mardi 3 Mai 2011, l’agence Gabonews titrait : «La liberté de la presse est effective au Gabon ». Nous sommes habitués à ce genre d’articles de la part d’organes de presse pro gouvernementaux. Mais cette nouvelle affaire d’interpellations de Désiré Ename, le Directeur d’Echos du Nord, fait renaitre le débat sur la liberté de la presse au Gabon, en faisant mentir les gros titres de Gabonews. Cette arrestation démontre que la liberté d’expression et de presse, chez nous, quoiqu’on dise, reste limitée au Gabon. La réalité sur le terrain, demeure que la censure veille et reste ambiante. Par conséquent, la majorité des titres ne sont jamais très éloignés des positions du pouvoir en place. Il y aurait donc certains sujets à ne pas aborder. On observe que malgré les engagements forts médiatisés dits « émergents », les pressions sur les médias n’ont en rien diminué. Les autorités utilisent les forces de sécurité pour réprimer la liberté de la presse et censurer le débat démocratique. Le type d’interpellation arbitraire dont a été victime Désiré Ename, arrestation a laquelle il ne manquait que l’obligatoire passage à tabac, voire tortures, est la méthode que l’imposture voudrait utiliser pour intimider ceux qui n’acceptent pas de raturer leur code de conduite en ignorant l’information sur la question des origines d’Ali Bongo, que nous savons pourtant équivoques et sujettes à des interrogations. Ce qui est bizarre est que l’interpellation du journaliste se soit faite sans un mandat d’arrêt et sans chef d’accusation particulier. Ce que nous pouvons filtrer de l’interrogation du journaliste laisse penser que les cerbères de l’émergence lui reproche d’avoir publié un article traitant du faux document de naissance d’Ali Bongo. Mais avait-on besoin de l’arrêter pour cela ? Ce document existe bel et bien et contient les anomalies indiquées par plusieurs analyses dont celle de ce blog. La publication de cet article n’a donc rien d’original en soit. Nous pensons que loin du contenu de l’article, c’est le fait d’avoir traité de ce sujet tabou des origines d’Ali Bongo, qui a valu à Désiré Ename d’être entendu par les forces de l’ordre. On ne pourra pas accuser Désiré Ename d’avoir inventé cette affaire car cet acte de naissance existe. On ne pourra pas l’accuser d’avoir insulté Ali Bongo, car il n’a fait que relater les faits tels qu’ils se présentent. S’il n’a ni menti, ni porté atteinte à Ali Bongo par l’injure, pourquoi alors avoir interpellé le journaliste ?

2. Le devoir d’informer est un droit en perdition au Gabon
Quand on vit d’imposture et baigne dans l’arbitraire, le journaliste qui fait son travail devient vite l’ennemi mortel. La méthode employée par les force de l’ordre gabonaise dans l’élaboration du traquenard et de l’interrogation du journaliste qui suivit, semblent destinée à inciter les journalistes gabonais à recourir à l’autocensure". En effet, d’après Désiré Ename, il lui aurait été demandé de savoir quels était ses liens avec Luc Bengono-Nsi, comme si ces liens avaient une pertinence sur les informations relatives à l’authenticité ou non de l’acte de naissance d’Ali Bongo. Le journaliste relate aussi un échange avec les forces de l’ordre au cours duquel il lui aurait été dit que l’interpellation se faisait sur ordre d’un certain Fréderic Bongo-Ondimba (un de plus, vous savez ils sont une cinquantaine), qui avait pour message de faire savoir au journaliste qu’il allait lui régler son compte. Comme ca, pour ce Fréderic Bongo Ondimba, si l’allégation est vraie, faire son travail de journaliste qui consiste à couvrir un événement lié à l’actualité, mérite qu’on se fasse régler « son compte ». Non celui et ceux a qui ils faudrait régler des comptes sont les artisans de l’imposture qui empoisonnent et polluent la vie des gabonais depuis 43 ans. Même si nous ne sommes pas du tout surpris, nous devons quand même faire remarquer la non réaction du CNC face a cette interpellation arbitraire, car si le CNC est prompt à sévir contre les journalistes indépendants qui osent défier les diktats du pouvoir, son rôle d’organe régulateur du milieu de l’information, lui donne des prérogatives lui permettant de rappeler au gouvernement qu’il faille respecter la liberté de presse dans le pays. Mais chers lecteurs, nous le savons tous, ce serait donner trop de crédit à un organe dont la raison d’existence est assurément politique et dont le rôle officieux est de prévenir toute information de nature à embarrasser le régime en place.

Pendant que la presse officielle et gouvernementale se retranche continuellement et de plus en plus profondément derrière l’information banale, folklorique et ennuyeusement biaisée envers le régime, il y a des journalistes qui font ce qu’ils peuvent pour nous informer. Mais le peuple gabonais sait très bien que le régime en place est bel et bien une dictature et entend le rester. Ce régime estime qu’il n’a pas à rendre des comptes à qui que ce soit et envoie ses sbires imposer le silence aux journalistes par la répression policière. Heureusement que le Gabon n’est pas seulement fait de journalistes du type Lin-Joël Ndembet.

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