LE STATUT DE DÉMOCRATIE NE SE DÉCRÈTE PAS, IL SE CONSTATE
Photo: Andiankoto.
Ce qui se passe au Gabon n’est pas de bon augure ! On souhaite nous imposer une "démocratie" purement par amour de la dictature et par crainte de l’émancipation réelle du peuple. Cela mérite certainement une explication. Ce que nous voulons dire est que les aspirations des gabonais à plus de dignité, de justice et de liberté, sont canalisées par le régime, à travers un dédale d'institutions et mécanismes étatiques à double fonds. C'est ainsi qu'on met les gabonais face á un parlement, ses deux chambres, archi dominé par le parti unique et dirigé par de véritables intégristes du bongoïsme et de l'ethnisme. On organise de temps en temps des élections, mais celles-ci sont certifiées par l'omniprésente Mborantsuo, qui n'est autre que la cuisse de la république. Si vous vous demandez: "et la presse dans tout ça"? Nous vous répondrions: "de la pure rigolade". Dans ces conditions, qui peut penser que ceux-là mêmes qui sévissent au Gabon et rêvent d'y consolider une monarchie, puissent y installer la démocratie ?
1. Le Gabon ne pratique pas la démocratie. Il faut être naïf, comme le pouvoir veut que le peuple le soit, pour le croire
Il n'y a pas une nouvelle ère au Gabon, comme on voudrait vous le faire croire. Le mode de gouvernance plus respectueux des aspirations populaires et des règles élémentaires de la démocratie, se fait toujours attendre. Dans notre pays, ou la gouvernance se fait par décrets, comme dans un régime militaire, nous pouvons dire à ceux qui s'estiment propriétaires du pays, que la démocratie ne se décrète pas. Elle doit, pour être viable, résulter d’un processus d’éducation et d'action. Ce processus n’a jamais été sincèrement désiré au Gabon. Nous comprenons donc les risques de convulsions qui pointent à l'horizon, quand le gabonais moyen se demande sans obtenir de réponses satisfaisantes, pourquoi malgré les milliards de dollars de recettes pétrolières, malgré les gisements de minerais en tous genres, malgré la faible population, malgré des terres arables et un climat favorable à l'agriculture; malgré tout cela, on estime que 50 % de la population vit avec 2 $ par jour et plus de 60% des jeunes sont au chômage (chiffre d'Anaclé Bissielo). S'il y avait une démocratie au Gabon, il y aurait transparence sur la gestion des revenus pétroliers et miniers et on saurait où va notre fric. Voyez-vous, chers lecteurs, dans les entrailles de toute démocratie se cache la nécessité de transparence et s'il y avait un peu de transparence au Gabon, on saurait comment dans ce pays très étatisé, la corruption nourri le régime et crée des inégalités sociales choquantes entre des personnes-états comme Mborantsuo et même des hauts cadres du pays. Il apparait donc qu'au Gabon, la construction démocratique dans son ensemble, soit en opposition avec le projet de maintient des Bongo au pouvoir. Le Gabon des Bongo s’autoproclame donc démocratie, sans aucune pertinence, sauf peut être que le peuple y est soumis à une sorte de pluralisme dénaturé.
2. Le culte du grand homme au Gabon, est un obstacle à la démocratie
En plus d’être l'expression même de la mégalomanie, le culte du grand homme comporte un coté narcissique qui est un relent de la culture ancienne faisant des gouvernants des demi-dieux. Sachant que la démocratie s'accommode bien de l'humilité et de la modestie, la canonisation permanente des Bongo dans les medias d'état au Gabon à depuis longtemps déjà atteint et même surpassé le degré vomitif. A écouter l'incomparable Patrick Simangoye ou lire les écrits de Rodrigue Asseyi (dans sa version Gabonews), on a simplement l'impression que le Gabon a à sa tête un souverain pontife; sauf que le saint a pour vertu cardinale l’humilité, ce qui est loin d'être le cas de nos Bongo. Dans une démocratie représentative qui se respecte, le président reste un humain, rien qu'un humain, avec ses défauts et qualités. Quand la canonisation est quotidienne, on ne peut plus être en démocratie, mais plutôt en présence d'une perversion totalitaire. Les vrais démocrates sont conscients que la cohérence intellectuelle et la rectitude morale doivent converger. C'est pourquoi en démocratie, quand on est mêlé à un scandale, on démissionne car la rectitude morale n'existe plus. Mais dans notre pays, où l'un des indices en hausse constante est l'inflation des superlatifs envers les Bongo (mort et vif), on ne peut entrevoir malheureusement aucune cohérence intellectuelle chez ceux qui sont satisfaits du statu quo. Les gens savent qu'au Gabon tout est factice, faux. De là, s'installe un climat de défiance envers ce qui sert et ceux qui servent d'institutions. Un climat délétère s'établit et tout se passe comme si nul ne parvenait à se placer dans la perspective d'un temps prometteur. Alors quand des pitres s'adjugent le référentiel démocratique, nous attendons précisément qu'ils en fassent la démonstration par des actes et des pratiques.
Au Gabon, les imposteurs de la démocratie sont trop nombreux et trop influents au sein et au sommet de l'état, pour que les choses changent avec eux aux commandes. L'éducation, c'est-à-dire un système éducatif qui a le souci d'éduquer équitablement tous les enfants, est nécessaire dans une démocratie, car l’école est l'instrument de l’esprit critique. Il y a aussi que l’interdiction du cumul des mandats dans le temps et dans l’espace, en démocratie s’oppose à l’idéologie du grand homme. Donc dans un pays où des Mborantsuo et des Bongo peuvent garder leurs fonctions éternellement, point de démocratie possible. Le pouvoir, ni la politique ne doivent pas être des métiers, mais un service. Il va falloir, au Gabon, donner au mot ministre son sens étymologique originel de serviteur. Dans l'état actuel des choses, nous avons des potentats. Dans ces circonstances, comment croire que ce pays qui n'arrive même pas à produire le manioc ou la banane dont il a besoin pour nourrir ses habitants de 1 million à peine, puisse devenir émergent au sens plein du terme? Nous disons: "il y a de quoi être inquiet pour le Gabon"!
Ce qui se passe au Gabon n’est pas de bon augure ! On souhaite nous imposer une "démocratie" purement par amour de la dictature et par crainte de l’émancipation réelle du peuple. Cela mérite certainement une explication. Ce que nous voulons dire est que les aspirations des gabonais à plus de dignité, de justice et de liberté, sont canalisées par le régime, à travers un dédale d'institutions et mécanismes étatiques à double fonds. C'est ainsi qu'on met les gabonais face á un parlement, ses deux chambres, archi dominé par le parti unique et dirigé par de véritables intégristes du bongoïsme et de l'ethnisme. On organise de temps en temps des élections, mais celles-ci sont certifiées par l'omniprésente Mborantsuo, qui n'est autre que la cuisse de la république. Si vous vous demandez: "et la presse dans tout ça"? Nous vous répondrions: "de la pure rigolade". Dans ces conditions, qui peut penser que ceux-là mêmes qui sévissent au Gabon et rêvent d'y consolider une monarchie, puissent y installer la démocratie ?
1. Le Gabon ne pratique pas la démocratie. Il faut être naïf, comme le pouvoir veut que le peuple le soit, pour le croire
Il n'y a pas une nouvelle ère au Gabon, comme on voudrait vous le faire croire. Le mode de gouvernance plus respectueux des aspirations populaires et des règles élémentaires de la démocratie, se fait toujours attendre. Dans notre pays, ou la gouvernance se fait par décrets, comme dans un régime militaire, nous pouvons dire à ceux qui s'estiment propriétaires du pays, que la démocratie ne se décrète pas. Elle doit, pour être viable, résulter d’un processus d’éducation et d'action. Ce processus n’a jamais été sincèrement désiré au Gabon. Nous comprenons donc les risques de convulsions qui pointent à l'horizon, quand le gabonais moyen se demande sans obtenir de réponses satisfaisantes, pourquoi malgré les milliards de dollars de recettes pétrolières, malgré les gisements de minerais en tous genres, malgré la faible population, malgré des terres arables et un climat favorable à l'agriculture; malgré tout cela, on estime que 50 % de la population vit avec 2 $ par jour et plus de 60% des jeunes sont au chômage (chiffre d'Anaclé Bissielo). S'il y avait une démocratie au Gabon, il y aurait transparence sur la gestion des revenus pétroliers et miniers et on saurait où va notre fric. Voyez-vous, chers lecteurs, dans les entrailles de toute démocratie se cache la nécessité de transparence et s'il y avait un peu de transparence au Gabon, on saurait comment dans ce pays très étatisé, la corruption nourri le régime et crée des inégalités sociales choquantes entre des personnes-états comme Mborantsuo et même des hauts cadres du pays. Il apparait donc qu'au Gabon, la construction démocratique dans son ensemble, soit en opposition avec le projet de maintient des Bongo au pouvoir. Le Gabon des Bongo s’autoproclame donc démocratie, sans aucune pertinence, sauf peut être que le peuple y est soumis à une sorte de pluralisme dénaturé.
2. Le culte du grand homme au Gabon, est un obstacle à la démocratie
En plus d’être l'expression même de la mégalomanie, le culte du grand homme comporte un coté narcissique qui est un relent de la culture ancienne faisant des gouvernants des demi-dieux. Sachant que la démocratie s'accommode bien de l'humilité et de la modestie, la canonisation permanente des Bongo dans les medias d'état au Gabon à depuis longtemps déjà atteint et même surpassé le degré vomitif. A écouter l'incomparable Patrick Simangoye ou lire les écrits de Rodrigue Asseyi (dans sa version Gabonews), on a simplement l'impression que le Gabon a à sa tête un souverain pontife; sauf que le saint a pour vertu cardinale l’humilité, ce qui est loin d'être le cas de nos Bongo. Dans une démocratie représentative qui se respecte, le président reste un humain, rien qu'un humain, avec ses défauts et qualités. Quand la canonisation est quotidienne, on ne peut plus être en démocratie, mais plutôt en présence d'une perversion totalitaire. Les vrais démocrates sont conscients que la cohérence intellectuelle et la rectitude morale doivent converger. C'est pourquoi en démocratie, quand on est mêlé à un scandale, on démissionne car la rectitude morale n'existe plus. Mais dans notre pays, où l'un des indices en hausse constante est l'inflation des superlatifs envers les Bongo (mort et vif), on ne peut entrevoir malheureusement aucune cohérence intellectuelle chez ceux qui sont satisfaits du statu quo. Les gens savent qu'au Gabon tout est factice, faux. De là, s'installe un climat de défiance envers ce qui sert et ceux qui servent d'institutions. Un climat délétère s'établit et tout se passe comme si nul ne parvenait à se placer dans la perspective d'un temps prometteur. Alors quand des pitres s'adjugent le référentiel démocratique, nous attendons précisément qu'ils en fassent la démonstration par des actes et des pratiques.
Au Gabon, les imposteurs de la démocratie sont trop nombreux et trop influents au sein et au sommet de l'état, pour que les choses changent avec eux aux commandes. L'éducation, c'est-à-dire un système éducatif qui a le souci d'éduquer équitablement tous les enfants, est nécessaire dans une démocratie, car l’école est l'instrument de l’esprit critique. Il y a aussi que l’interdiction du cumul des mandats dans le temps et dans l’espace, en démocratie s’oppose à l’idéologie du grand homme. Donc dans un pays où des Mborantsuo et des Bongo peuvent garder leurs fonctions éternellement, point de démocratie possible. Le pouvoir, ni la politique ne doivent pas être des métiers, mais un service. Il va falloir, au Gabon, donner au mot ministre son sens étymologique originel de serviteur. Dans l'état actuel des choses, nous avons des potentats. Dans ces circonstances, comment croire que ce pays qui n'arrive même pas à produire le manioc ou la banane dont il a besoin pour nourrir ses habitants de 1 million à peine, puisse devenir émergent au sens plein du terme? Nous disons: "il y a de quoi être inquiet pour le Gabon"!
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