LA TRANSPARENCE DANS L'AFFAIRE DU CONTRAT SIGNÉ AVEC L'UNIVERSITÉ DE L'OREGON
Un bâtiment du campus de l'université de l'Oregon
Alors que les peuples tunisiens et égyptiens luttaient pour rester maîtres de leur destin, dans ce qu'on a appelé le printemps Arabe, des choses pas très nettes se passaient dans les coulisses de notre très cher Gabon où, comme d'habitude, l'argent n'aime pas le bruit. Après l'annonce de la signature de l'accord entre la présidence d'Ali Bongo et l'Université de l'Oregon et l'éditorial publié avant hier par un quotidien oregonais (ce n'est quand même pas L'Union qui aurait publié cela!), la soif d'informations vraies et le souhait d'un langage de vérité nous a amené à prendre contact avec des enseignants de cette université qui trouvent cet arrangement embarrassant pour leur institution. Dans une conversation téléphonique ce matin avec des responsables académiques de cette institution, nous commençons à mettre les pièces du puzzle de cet accord les unes après les autres, et à entrevoir clairement le cheminement de cette affaire.
1. Au début était la volonté d'Ali Bongo de paraitre écologiste
Vous l’aurez compris, quand on a totalement épuisé toute crédibilité dans les autres domaines de gouvernance, pour se redorer ce qui reste de blason, on peut s'improviser écologiste. Produire de la richesse propre, en préservant la nature et sans émettre des déchets, tout en annonçant au monde entier ce que la forêt gabonaise permet de fixer comme CO2, c’est merveilleux. Mal élu, nos interlocuteurs de l'université de l'Oregon pensent qu'Ali Bongo et ses conseillers ont jugé que le discours écologique leur donnait l'opportunité de renaitre. Pour cela il leur fallait se trouver des partenaires crédibles dans le domaine de la conservation et des énergies renouvelables. Par le truchement d'affairistes-écologistes passablement opportunistes comme Lee White et sa bande, les Bongo ont mis en place une politique "verte" sur papier et créé des conditions de financement très favorables à tous ceux qui voulaient servir de prête-noms à leur aventure écologique. Des terres qui appartenaient à nos ancêtres, sont donc passées sous le contrôle d'intérêts assez nébuleux, sous couvert de la fameuse décision des 13 parcs nationaux. Mais quand on vérifie bien, ces terres ont déjà été distribuées à des exploitants pour le long terme (nous y reviendrons). Ne vous étonnez pas chers compatriotes, si dans un avenir plus ou moins proche, nous nous réveillions un beau matin pour apprendre que Lee White est le propriétaire de kilomètres et kilomètres carrés de terre au Gabon et qu'il y fait de la "conservation". Demandez aux zimbabwéens et sud africains quels étaient les mécanismes grâce auxquels les gens venues d'ailleurs ont obtenu 90% de toutes les terres, laissant aux autochtones seulement 10%. Vous pensez que cela ne peut se produire au Gabon? Regardez bien votre pays vous échapper petit à petit, étape par étape; en plus on vous fait applaudir votre propre suicide. Fantastiques sont le Gabon et son peuple.
2. Ensuite arriva Eric Benjaminson, l'ambassadeur des USA au Gabon
D'après nos interlocuteurs de l'université de l'Oregon, l'intermédiaire entre Ali Bongo et les autorités de cette université aura été l'actuel ambassadeur des USA à Libreville. Pourquoi avoir choisi cette université? Réponse très simple: Eric Benjaminson a choisi cette université parce qu'il y a lui-même fréquenté. Point barre! Nos sources nous ont dit que l'ambassadeur a obtenu son diplôme de cette université en 1980 et est venu leur proposer le partenariat avec Ali Bongo, accompagné d'un bon petit bonus financier pour l'institution. Nous vous signalons que le budget de l'université de l'Oregon pour l'année en cours est de 807 millions de dollars, soit environ 403 milliards de franc CFA. Cette université dessert environ 23389 étudiants. L'état gabonais a un budget d'environ 2000 milliards de franc CFA, pour plus d'un million d'habitants. Si nous faisons un calcul tout bête, la répartition du budget gabonais annuel par tête reviendrait à 2 million de franc CFA, tandis que la répartition du budget de l'UO par tête d'étudiant revient à plus de 17 millions de franc CFA. Donc l'université de l'Oregon est, par tête de personne servi, plus de 8 fois plus riche que le Gabon. Pourtant, Ali Bongo va leur payer des milliards pour cet accord. Pour nos interlocuteurs, leur institution n'aurait pas usé de transparence dans les négociations avec le Gabon; ce qui les gène beaucoup, car pour eux c'est la preuve que les administrateurs de l'institution savaient que ce deal était sulfureux et voulaient éviter toute publicité. Mais ils ont promis pousser leur institution à dévoiler tous les termes du contrat et de nous en fournir les détails. Nos interlocuteurs ne sont pas du tout dupes et nous concèdent qu'ils penseraient qu'Ali Bongo, sous le conseil de gens comme Lee White, fasse de l'opportunisme écologique. Ils trouvent les promesses d'Ali Bongo bien fades et bien contradictoires. Ils nous disent par exemple que coté pile Ali Bongo dit qu'il veut conserver la nature, pendant que coté face, le même Ali Bongo soit en train de vendre des milliers d'hectares de forêt gabonaise à des sociétés asiatiques notoirement connues pour leur exploitation abusive des forêts, qui seraient à l'origine de la disparition des forêts primaires d'Asie. Ils ont aussi relevé qu'Ali Bongo fait son opportunisme écologique sans associer les vrais écologistes gabonais qui ont une réputation internationale. Ils nous disent que les écologistes gabonais n'ont pas eu à examiner l'accord signé avec l'université de l'Oregon, ce qui est curieux, car ces spécialistes nationaux seraient pourtant les plus à même de faire des propositions pour la mise en œuvre d'un accord qui fonctionnerait dans les spécificités gabonaises. Nos interlocuteurs doutent qu'Ali Bongo ait réellement la fibre écologique. Pour eux, il ne suffit pas de vouloir être écologiste pour le devenir, il faut la mettre en pratique au quotidien.
Quand on vit dans un pays où le pouvoir se singularise dans la pratique de la contrevérité et du double langage, nous devons aller vers l'information et en extraire sa substance. C'est ce que nous devons tous faire, a nos niveaux respectifs pour que l'imposture que nous savons entière, soit toujours et encore mise à nu.
Alors que les peuples tunisiens et égyptiens luttaient pour rester maîtres de leur destin, dans ce qu'on a appelé le printemps Arabe, des choses pas très nettes se passaient dans les coulisses de notre très cher Gabon où, comme d'habitude, l'argent n'aime pas le bruit. Après l'annonce de la signature de l'accord entre la présidence d'Ali Bongo et l'Université de l'Oregon et l'éditorial publié avant hier par un quotidien oregonais (ce n'est quand même pas L'Union qui aurait publié cela!), la soif d'informations vraies et le souhait d'un langage de vérité nous a amené à prendre contact avec des enseignants de cette université qui trouvent cet arrangement embarrassant pour leur institution. Dans une conversation téléphonique ce matin avec des responsables académiques de cette institution, nous commençons à mettre les pièces du puzzle de cet accord les unes après les autres, et à entrevoir clairement le cheminement de cette affaire.
1. Au début était la volonté d'Ali Bongo de paraitre écologiste
Vous l’aurez compris, quand on a totalement épuisé toute crédibilité dans les autres domaines de gouvernance, pour se redorer ce qui reste de blason, on peut s'improviser écologiste. Produire de la richesse propre, en préservant la nature et sans émettre des déchets, tout en annonçant au monde entier ce que la forêt gabonaise permet de fixer comme CO2, c’est merveilleux. Mal élu, nos interlocuteurs de l'université de l'Oregon pensent qu'Ali Bongo et ses conseillers ont jugé que le discours écologique leur donnait l'opportunité de renaitre. Pour cela il leur fallait se trouver des partenaires crédibles dans le domaine de la conservation et des énergies renouvelables. Par le truchement d'affairistes-écologistes passablement opportunistes comme Lee White et sa bande, les Bongo ont mis en place une politique "verte" sur papier et créé des conditions de financement très favorables à tous ceux qui voulaient servir de prête-noms à leur aventure écologique. Des terres qui appartenaient à nos ancêtres, sont donc passées sous le contrôle d'intérêts assez nébuleux, sous couvert de la fameuse décision des 13 parcs nationaux. Mais quand on vérifie bien, ces terres ont déjà été distribuées à des exploitants pour le long terme (nous y reviendrons). Ne vous étonnez pas chers compatriotes, si dans un avenir plus ou moins proche, nous nous réveillions un beau matin pour apprendre que Lee White est le propriétaire de kilomètres et kilomètres carrés de terre au Gabon et qu'il y fait de la "conservation". Demandez aux zimbabwéens et sud africains quels étaient les mécanismes grâce auxquels les gens venues d'ailleurs ont obtenu 90% de toutes les terres, laissant aux autochtones seulement 10%. Vous pensez que cela ne peut se produire au Gabon? Regardez bien votre pays vous échapper petit à petit, étape par étape; en plus on vous fait applaudir votre propre suicide. Fantastiques sont le Gabon et son peuple.
2. Ensuite arriva Eric Benjaminson, l'ambassadeur des USA au Gabon
D'après nos interlocuteurs de l'université de l'Oregon, l'intermédiaire entre Ali Bongo et les autorités de cette université aura été l'actuel ambassadeur des USA à Libreville. Pourquoi avoir choisi cette université? Réponse très simple: Eric Benjaminson a choisi cette université parce qu'il y a lui-même fréquenté. Point barre! Nos sources nous ont dit que l'ambassadeur a obtenu son diplôme de cette université en 1980 et est venu leur proposer le partenariat avec Ali Bongo, accompagné d'un bon petit bonus financier pour l'institution. Nous vous signalons que le budget de l'université de l'Oregon pour l'année en cours est de 807 millions de dollars, soit environ 403 milliards de franc CFA. Cette université dessert environ 23389 étudiants. L'état gabonais a un budget d'environ 2000 milliards de franc CFA, pour plus d'un million d'habitants. Si nous faisons un calcul tout bête, la répartition du budget gabonais annuel par tête reviendrait à 2 million de franc CFA, tandis que la répartition du budget de l'UO par tête d'étudiant revient à plus de 17 millions de franc CFA. Donc l'université de l'Oregon est, par tête de personne servi, plus de 8 fois plus riche que le Gabon. Pourtant, Ali Bongo va leur payer des milliards pour cet accord. Pour nos interlocuteurs, leur institution n'aurait pas usé de transparence dans les négociations avec le Gabon; ce qui les gène beaucoup, car pour eux c'est la preuve que les administrateurs de l'institution savaient que ce deal était sulfureux et voulaient éviter toute publicité. Mais ils ont promis pousser leur institution à dévoiler tous les termes du contrat et de nous en fournir les détails. Nos interlocuteurs ne sont pas du tout dupes et nous concèdent qu'ils penseraient qu'Ali Bongo, sous le conseil de gens comme Lee White, fasse de l'opportunisme écologique. Ils trouvent les promesses d'Ali Bongo bien fades et bien contradictoires. Ils nous disent par exemple que coté pile Ali Bongo dit qu'il veut conserver la nature, pendant que coté face, le même Ali Bongo soit en train de vendre des milliers d'hectares de forêt gabonaise à des sociétés asiatiques notoirement connues pour leur exploitation abusive des forêts, qui seraient à l'origine de la disparition des forêts primaires d'Asie. Ils ont aussi relevé qu'Ali Bongo fait son opportunisme écologique sans associer les vrais écologistes gabonais qui ont une réputation internationale. Ils nous disent que les écologistes gabonais n'ont pas eu à examiner l'accord signé avec l'université de l'Oregon, ce qui est curieux, car ces spécialistes nationaux seraient pourtant les plus à même de faire des propositions pour la mise en œuvre d'un accord qui fonctionnerait dans les spécificités gabonaises. Nos interlocuteurs doutent qu'Ali Bongo ait réellement la fibre écologique. Pour eux, il ne suffit pas de vouloir être écologiste pour le devenir, il faut la mettre en pratique au quotidien.
Quand on vit dans un pays où le pouvoir se singularise dans la pratique de la contrevérité et du double langage, nous devons aller vers l'information et en extraire sa substance. C'est ce que nous devons tous faire, a nos niveaux respectifs pour que l'imposture que nous savons entière, soit toujours et encore mise à nu.
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