REPONSE Á NOS LECTEURS: “LES ENJEUX DE L’AFFAIRE DE L’ACTE DE NAISSANCE”







Beaucoup de lecteurs nous ont posé la question de savoir quel était le véritable enjeu de cette affaire d’acte de naissance qui défraie la chronique au Gabon, et qui a value l’arrestation à des fins d’intimidation du directeur de l’hebdomadaire « Echos du Nord ». Nous venons répondre à ces lecteurs par les explications ci-dessous :

1. Au début était la constitution du Gabon
Nous avons longuement parlé de la constitution du Gabon dans des billets précédents et n’y reviendrons pas.
2. Les témoignages du clan Bongo sont très suspects
Dans un texte dont le titre est « Fin de Règne Au Gabon », à la page 39, il est relaté une interview datant de 2009, bien avant la mort de Bongo père, dans laquelle Ali Bongo tient les propos suivants a propos des doutes sur ses origines:

« Évidemment qu’étant ministre de la Défense, c’est sûr que j’ai été informé de quelques allégations. Certaines prétendent que je serai nigérian? Tout ce que j’ai envi de dire, c’est que, ce n’est vraiment pas quelque chose qui me préoccupe. Moi, je n’ai rien à prouver. Je sais qui je suis, je dis simplement qu’a ce niveau, la situation est quand même triste. L’insulte n’est pas faite à moi, elle est faite à mes parents car c’est grâce à eux que je suis aujourd’hui, là où je suis. C’est à eux que la question doit être posée (...) Tout ce que je sais, c’est que je suis né à Brazzaville en 1959. Ceux qui disent ce genre de choses ne connaissent pas l’histoire. La guerre du Biafra a commencé en 1967 et moi je suis né en 1959. Quand je suis né, le Nigeria n’était même pas indépendant avant de l’être l’année suivante. Donc quand la guerre du Biafra commence, j’avais déjà 8 ans (...) Il y a suffisamment des Gabonais qui m’ont vu depuis même l’âge de 8 ans. Je suis né à Brazzaville et là encore, dans des conditions un peu particulières et dramatiques. Quand je suis né, la guerre civile a éclaté à Brazzaville et ma mère a du quitter l’hôpital à la hâte et mon père était dans l’armée française. Il a eu une permission de venir à l’hôpital et quand il est arrivé, il ne nous a pas trouvé. Pendant deux jours, il nous a cherché (...) Evidemment, nous avons trouvé refuge chez une personne qui nous a gardé pendant deux jours. A ce niveau, que ceux qui disent cela n’ont qu’à s’adresser à mes parents qui leur diront exactement comment ça s’est passé. Mais tout ce que je peux dire, il se trompe peut-être un peu de nationalité, parce que, d’ailleurs, je suis né français et non pas nigérian. Parce que mon père était dans l’Armée française. Mais, c’est, comme on dit, pour amuser la galerie et nous avons autres chose à faire que de répondre à certaines allégations».

Donc, à la lecture de cette déclaration, Ali Bongo de ses propres lèvres, soutient l’histoire d’une naissance à Brazzaville du ventre de Joséphine Nkama. C'est-à-dire qu’Ali Bongo soutient les informations qui semblent contenues dans le faux acte de naissance. Il s’agit aujourd’hui pour le peuple de savoir qui est donc celui qui se présente à lui comme étant le président du Gabon. La perplexité du peuple vient de 2 faits : a) de source quasi universelle, Josephine Nkama n’aurait jamais eu d’enfants. Il y a donc problème ; b) Ali Bongo affirme être né français à Brazzaville. L’acte de naissance étant un document presque banal, il ne devrait pas être difficile à Ali Bongo de sortir et présenter les papiers lui donnant raison et prouvant bien qu’il soit né à Brazzaville du ventre de Joséphine Nkama ; car nous avons tous un acte de naissance et pouvons le sortir pour justifier qui sont réellement nos parents et il est incompréhensible qu’Ali Bongo ne puisse pas fournir le sien. Renvoyer le peuple gabonais à des anecdotes n’est pas du tout digne de quelqu’un qui veuille diriger notre pays.

3. Pour ce blog la problématique et l’enjeu dans cette affaire n’est pas la nationalité d’Ali Bongo, mais bien plus grave, les accusations de parjures que pourraient occasionner ses « faux » documents et « faux » témoignages sur le lieu et les circonstances de sa naissance.
Que nous nous comprenions bien. Ali Bongo pourrait être 100% gabonais de sang, mais si son acte de naissance est faux et si la personne qui y est indiquée comme sa mère et toute l’histoire de césarienne etc., n’est qu’affabulation, alors Ali Bongo est coupable de parjure, c'est-à-dire qu’il est coupable d’avoir fait un faux serment devant la loi de son pays, ce qui est une faute grave et impardonnable à un président. L’outrage est ici préjudiciable à l’institution de la présidence de la république gabonaise dont la personne qui serait dépositaire de ses privilèges soit un imposteur ayant utilise une fausse biographie avec de faux indices de naissances concernant le lieu, l’identité du parent etc. Les conséquences politiques d’un tel acte de parjure sont énormes pour le Gabon et Ali Bongo devrait tout faire pour clarifier la question. Ce n’est pas une affaire personnelle entre Luc Bengono-Nsi et lui, mais implique une faute présumée commise contre tout le dispositif judiciaire et moral d’un pays. Quand Ali Bongo refuse d’apporter les preuves de ses dires, il laisse libre cours aux spéculations de corruptions d’agents de mairie, de subornation de témoins avec Assélé qui vient raconter un récit de naissance rocambolesque et d’obstruction à la justice en allant pas retirer un original de son acte de naissance de l’AEF dans les archives françaises. Le parjure ; parjure, gardez à l'esprit ce mot, chers compatriotes, car là est la clé de l’énigme. Comment quelqu’un qui ment sur un sujet aussi fondamental que sa propre naissance, que l’identité de ses propres parents, peut prétendre être un leader national franc, sincère, se conduisant avec droiture ? Comment peut-il exiger loyauté, spontanéité et probité, de la part du peuple ? Comment peut-on accepter un président ayant une biographie biaisée et tordue ? Quand on ment si effrontément et de façon éhontée, peut-on mener un peuple ?

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