LES CITOYENS SÉNÉGALAIS RÉUSSIRONT-ILS LÁ OÙ TOGOLAIS, GABONAIS ET IVOIRIENS ONT ÉCHOUÉ?
Manifestation contre Wade au Sénégal
C'est en portant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: "Wade, va-t'en!" et "Touche pas à ma Constitution", que des milliers de sénégalais manifestaient ces derniers jours dans les villes de leur pays, pour protester contre les manœuvres préemptives qui sont en train d'être mises en place par Wade et sa famille, pour une succession héréditaire sur le modèle togolais et gabonais, avec la bénédiction de la mère patrie, la France. Comme l'ont tenté hier les ivoiriens faisant face aux desseins de la France, nos frères sénégalais se veulent un peuple responsable, dont la gouvernance doit être proprement sénégalaise et non vassalisée par des parrains qui ont d'autres objectifs. Nous espérons que les sénégalais sauront tenir le cap; même si l'exemple ivoiriens nous démontre que ceux qui ont décidé de dépecer continuellement l'Afrique sont loin d'avoir dit leur dernier mot.
1. C'est au tour du Sénégal de s'engager dans un processus de recul de la démocratie
Aussi douloureux que cet aveux puise paraitre, notre malheureux monde se divise en deux groupes de nations distinctes; les nations souveraines, qui doivent leur statut à la non dépendance d'un tuteur du fait de s'être libérée de cet état en payant un lourd tribu sacrificiel par des guerres de libération ou la révolution par le passé; et les nations vassales qui sont tenue dans les jupettes de maman et font exactement ce que le parent veut, sinon ce sont de sévères coups de bâton comme nous venons de le vivre en direct d'Abidjan par la grâce de l'armée française. Dans les nations vassales, la mise en œuvre de la démocratie et des droits exigés par le plus grand nombre, ne se fera que de manière superficielle et dévoyée, car étant contre les intérêts dominants du tuteur. Quelles que soient les aspirations du bon petit peuple, dont d'ailleurs on s'en fout, la nation vassale devra rester dépendante de la république française. Alors, il est automatique qu'étant donné qu'aucun peuple sur cette planète d'aime être dominé, pour contrôler les populations vassales, ces pays devront avoir à leur tête des hommes sûrs et une gouvernance affectée d’un certain déficit de liberté et de démocratie. Dans ces pays, l'urgence est de maintenir la France au gouvernail politico-économique. A cause de ce préalable, les régimes mis en place dans ces nations doivent opérer à la marge de la démocratie et des libertés individuelles. Les peuples qui veulent s'autodéterminer sont soumis à une peur qui les tétanise comme c'est le cas au Togo, au Gabon et en Côte d'Ivoire où un climat de terreur est en train d'être mis en place pour bien assoir le nouveau régime vassal. Le cas du Sénégal est intéressant, car c'est l'un des états au Sud du Sahara dans lequel la démocratie est la plus avancée. Donc le peuple sénégalais sait très bien faire la différence entre la souveraineté de droit et la souveraineté de fait. Le peuple sénégalais sait que ce que lui propose Abdoulaye Wade débouchera sur la mise en orbite de son fils comme successeur et ce peuple ne veut pas de ce recul. Le peuple sénégalais refuse d'être enfermé dans la vassalité. Mais ce peuple sera-t-il entendu, ou encore assistera t-on à une imposition comme au Togo, au Gabon et en Côte d'Ivoire?
2. Pour une société des "citoyens" et non d'une "famille" choisie par le tuteur
Il est clair que le mode de gouvernance que l'on retrouve au Togo, au Gabon et maintenant en Côte d'Ivoire et dans la plupart des pays francophones d'Afrique, est la concentration monopolistique de la totalité des pouvoirs économiques et politiques entre les mains des gérants choisis par le maitre du jeu. Cette hégémonie politique et économique, du reste univoque, ne laisse aucune marge de manœuvre à ceux qui souhaiteraient s'exprimer hors du contexte de ce pouvoir, encore moins, lui tenir tête ou le défier. La société des "citoyens" est fortement découragée. Ne nous berçons pas d’illusions, la concentration du pouvoir politique entre les mains d'une famille, comme on le voit au Togo et au Gabon, et peut être demain au Sénégal, est mise en place pour épuiser ceux qui oseraient rouspéter, en leur retirant immédiatement de beefsteak de la bouche et en les affamant jusqu'à ce qu'ils reviennent en rampant demander pardon pour regagner les pénates du pouvoir et jouir à nouveau d'une vie à peu près décente. C'est ainsi qu'au Gabon notre pays, les hommes politiques de tous bords savent très bien qu'ils sont les otages des Bongo qui les pourvoient en influence, en argent, en moyen de communication (accès aux médias) etc. Quand Ali Bongo se permet de licencier d'un coup des milliers de gabonais, de détruire d'un coup des pans entiers de notre économie, c'est qu'il sait très bien que les victimes n'auront aucune alternative tant qu'elles restent au Gabon vu que les Bongo sont aux contrôle de tout, directement ou indirectement. Il est urgent de comprendre que la cause fondamentale du problème gabonais en particulier et françafricain en général, réside dans le fait que le système politique choisi pour nous gouverner (et accessoirement mater et dominer) n’est ni démocratique, ni représentatif de notre citoyenneté et de nos aspirations. Le personnel politique chez nous est simplement mandataire d'une série de motions destinées à perpétuer l'ordre établi et voulu. La société des citoyens est confinée dans la dégénérescence de l'infiniment petit de ce dispositif, car l'infiniment grand est occupé sans partage par la gouvernance dynastique dont les forces la définissant ont réussi à contrôler l’état de bout en bout et à imposer leur domination sur la société des citoyens qui se morfond dans le désespoir en attendant que le messie tombe du ciel pour la libération.
L’enjeu des manifestations au Sénégal est de nous mettre tous, pour la énième fois, face à l’ensemble des choix que nous devons faire, et des dangers qui nous guettent si nous refusons le courage et remettions à demain ce qui peut être fait aujourd'hui. Nous osons croire qu'en Afrique francophone aussi, le collectif puisse être capable de former une masse capable de revendiquer et d'affirmer sa citoyenneté et mettre fin à la détention et à la confiscation de sa destinée par un petit groupuscule dont les gourmandises nous coutent et nous retardent tant!
C'est en portant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: "Wade, va-t'en!" et "Touche pas à ma Constitution", que des milliers de sénégalais manifestaient ces derniers jours dans les villes de leur pays, pour protester contre les manœuvres préemptives qui sont en train d'être mises en place par Wade et sa famille, pour une succession héréditaire sur le modèle togolais et gabonais, avec la bénédiction de la mère patrie, la France. Comme l'ont tenté hier les ivoiriens faisant face aux desseins de la France, nos frères sénégalais se veulent un peuple responsable, dont la gouvernance doit être proprement sénégalaise et non vassalisée par des parrains qui ont d'autres objectifs. Nous espérons que les sénégalais sauront tenir le cap; même si l'exemple ivoiriens nous démontre que ceux qui ont décidé de dépecer continuellement l'Afrique sont loin d'avoir dit leur dernier mot.
1. C'est au tour du Sénégal de s'engager dans un processus de recul de la démocratie
Aussi douloureux que cet aveux puise paraitre, notre malheureux monde se divise en deux groupes de nations distinctes; les nations souveraines, qui doivent leur statut à la non dépendance d'un tuteur du fait de s'être libérée de cet état en payant un lourd tribu sacrificiel par des guerres de libération ou la révolution par le passé; et les nations vassales qui sont tenue dans les jupettes de maman et font exactement ce que le parent veut, sinon ce sont de sévères coups de bâton comme nous venons de le vivre en direct d'Abidjan par la grâce de l'armée française. Dans les nations vassales, la mise en œuvre de la démocratie et des droits exigés par le plus grand nombre, ne se fera que de manière superficielle et dévoyée, car étant contre les intérêts dominants du tuteur. Quelles que soient les aspirations du bon petit peuple, dont d'ailleurs on s'en fout, la nation vassale devra rester dépendante de la république française. Alors, il est automatique qu'étant donné qu'aucun peuple sur cette planète d'aime être dominé, pour contrôler les populations vassales, ces pays devront avoir à leur tête des hommes sûrs et une gouvernance affectée d’un certain déficit de liberté et de démocratie. Dans ces pays, l'urgence est de maintenir la France au gouvernail politico-économique. A cause de ce préalable, les régimes mis en place dans ces nations doivent opérer à la marge de la démocratie et des libertés individuelles. Les peuples qui veulent s'autodéterminer sont soumis à une peur qui les tétanise comme c'est le cas au Togo, au Gabon et en Côte d'Ivoire où un climat de terreur est en train d'être mis en place pour bien assoir le nouveau régime vassal. Le cas du Sénégal est intéressant, car c'est l'un des états au Sud du Sahara dans lequel la démocratie est la plus avancée. Donc le peuple sénégalais sait très bien faire la différence entre la souveraineté de droit et la souveraineté de fait. Le peuple sénégalais sait que ce que lui propose Abdoulaye Wade débouchera sur la mise en orbite de son fils comme successeur et ce peuple ne veut pas de ce recul. Le peuple sénégalais refuse d'être enfermé dans la vassalité. Mais ce peuple sera-t-il entendu, ou encore assistera t-on à une imposition comme au Togo, au Gabon et en Côte d'Ivoire?
2. Pour une société des "citoyens" et non d'une "famille" choisie par le tuteur
Il est clair que le mode de gouvernance que l'on retrouve au Togo, au Gabon et maintenant en Côte d'Ivoire et dans la plupart des pays francophones d'Afrique, est la concentration monopolistique de la totalité des pouvoirs économiques et politiques entre les mains des gérants choisis par le maitre du jeu. Cette hégémonie politique et économique, du reste univoque, ne laisse aucune marge de manœuvre à ceux qui souhaiteraient s'exprimer hors du contexte de ce pouvoir, encore moins, lui tenir tête ou le défier. La société des "citoyens" est fortement découragée. Ne nous berçons pas d’illusions, la concentration du pouvoir politique entre les mains d'une famille, comme on le voit au Togo et au Gabon, et peut être demain au Sénégal, est mise en place pour épuiser ceux qui oseraient rouspéter, en leur retirant immédiatement de beefsteak de la bouche et en les affamant jusqu'à ce qu'ils reviennent en rampant demander pardon pour regagner les pénates du pouvoir et jouir à nouveau d'une vie à peu près décente. C'est ainsi qu'au Gabon notre pays, les hommes politiques de tous bords savent très bien qu'ils sont les otages des Bongo qui les pourvoient en influence, en argent, en moyen de communication (accès aux médias) etc. Quand Ali Bongo se permet de licencier d'un coup des milliers de gabonais, de détruire d'un coup des pans entiers de notre économie, c'est qu'il sait très bien que les victimes n'auront aucune alternative tant qu'elles restent au Gabon vu que les Bongo sont aux contrôle de tout, directement ou indirectement. Il est urgent de comprendre que la cause fondamentale du problème gabonais en particulier et françafricain en général, réside dans le fait que le système politique choisi pour nous gouverner (et accessoirement mater et dominer) n’est ni démocratique, ni représentatif de notre citoyenneté et de nos aspirations. Le personnel politique chez nous est simplement mandataire d'une série de motions destinées à perpétuer l'ordre établi et voulu. La société des citoyens est confinée dans la dégénérescence de l'infiniment petit de ce dispositif, car l'infiniment grand est occupé sans partage par la gouvernance dynastique dont les forces la définissant ont réussi à contrôler l’état de bout en bout et à imposer leur domination sur la société des citoyens qui se morfond dans le désespoir en attendant que le messie tombe du ciel pour la libération.
L’enjeu des manifestations au Sénégal est de nous mettre tous, pour la énième fois, face à l’ensemble des choix que nous devons faire, et des dangers qui nous guettent si nous refusons le courage et remettions à demain ce qui peut être fait aujourd'hui. Nous osons croire qu'en Afrique francophone aussi, le collectif puisse être capable de former une masse capable de revendiquer et d'affirmer sa citoyenneté et mettre fin à la détention et à la confiscation de sa destinée par un petit groupuscule dont les gourmandises nous coutent et nous retardent tant!
Comments
Post a Comment