QU'ILS AILLENT SEULS AUX ÉLECTIONS. MESSAGE Á JAY CARNEY
Fausse carte d'electeur (droite) lors des presidentielles de 2009 (photo Andriankoto)
Ali Bongo vient de décider que clopin-clopant, son gouvernement et ses institutions vont "finalement" organiser des élections crédibles pour les législatives de 2011. Cette promesse est faite aux gabonais, sans aucune démonstration, ni garantie d'un quelconque effort d'instauration du moindre mécanisme pouvant laisser supposer la possibilité d'une transparence électorale. Ali Bongo et Marie Madeleine "la cuisse" Mborantsuo, décident mordicus que les élections se tiendront et nous devons nous mettre tous au garde à vous et nous exécuter. C'est ça le Gabon.
1. Rechute autoritaire du Gabon
Si l'ère Ali Bongo connait des débuts difficiles, incertains et inquiétants pour notre pays, une chose est certaine: la dérive autoritaire et la fuite en avant par des décisions liberticides, ont le vent en poupe. Alors que le moment est critique pour la transition "potentiel" du Gabon vers la démocratie, le maître mot ici étant "potentiel", nous avons la claire démonstration des défis auxquels la démocratie est confrontée lorsque les dirigeants d'un pays sont illégitimes. Etant donné que la transition vers la démocratie commence par la rupture avec les règles archaïques de l'arbitraire et du faux, quand un régime repose sur des structures autoritaires et familiales vieilles de plus de quatre décennies, comment s'étonner que ce pouvoir rechigne à céder à la soif de démocratie des gabonais? Ali Bongo sait très bien que son pouvoir, hérité de son père, dont il n'est que l'intérimaire jusqu'à ce qu'il le cède à son tour à son fils, ne peut pas survivre l'organisation d'élections crédibles dans ce pays. Alors, n'ayant aucune alternative, le pouvoir fait la fuite en avant. Il va organiser les élections coute que coute et de toute façon Mborantsuo les déclarera justes, transparentes et équitables. Les mécanismes autoritaires, en place au Gabon, se chargeront de dissuader toute velléité de protestation. Comme vous le constatez, la rechute autoritaire dans notre pays est bien réelle. Tous ceux qui ont pensé qu'Ali Bongo allait être inclusif et tenir compte de leurs avis en ce qui concerne biométrie et tralala, marchent désormais sur la corde raide. Même Pierre Mamboundou qui a avoué négocier avec le pourvoir son entrée dans l'équipe et qui avait lâché à Paris, que le Gabon allait très bien, revient sur ses mots et déclare maintenant s'inquiéter de la tournure des choses. Néanmoins comme on dit au quartier: "mais il croyait que quoi"?
2. Ali Bongo compte faire "avancer" les gabonais comme des mules, son fouet sera le chantage politique
Le défi immédiat pour tous ceux qui reconnaissent que des élections libres et démocratiques ne peuvent être organisées au Gabon, en l'état des choses, est d'avoir le courage de dire non de manière collective à ce régime illégitime. Nous mesurons parfaitement les difficultés de maintenir l'étanchéité de cette approche, car la capacité de nuisance des Bongo et de leur PDG reste considérable. Il ne faut pas sous-estimer l'implantation du PDG, car même s'il reste moribond dans les esprits et les cœurs des gabonais, son unité et sa fusion complète avec les organes de l'état a tout les niveaux, national, régional et local; rend très vulnérables ceux qui oseraient refuser de jouer le jeu, car ils perdraient automatiquement leurs emplois, leurs gagne-pains etc. C'est sur ce chantage qu'a toujours tablé le PDG. Ali Bongo doit se donner l'image d'un leader apprécié de la population et ces élections seront l'occasion pour lui de démontrer que lui et son parti seraient très populaires dans chaque village et ville du Gabon. Le script de ces élections est que le PDG écrase tout sur son passage et laisse quelques miettes à Mba Abessole et à Mamboundou pour services rendus. Le résultat sera donc celui auquel nous sommes habitués. Quand les partis politiques se sont formés autour de 1990, beaucoup pensaient que c'était l'avènement de partis politiques purs. Beaucoup s'attendaient à des partis politiques où les vues du peuple seraient respectées après de nombreuses années d'imposition de la pensée unique. Mais cela ne devait pas être. Mais 20 ans après, nous constatons que les opinions du peuple ont été reléguées au second plan et nous voyons l'imposition des candidats victorieux par le pouvoir, l'élection n'étant qu'une formalité. Comme on ne change pas une méthode qui gagne, les prochaines élections ne dérogeront pas à la règle. Les candidats, pouvoir et opposition, seront désignés par le pouvoir, les vainqueurs seront choisis par le pouvoir et la nouvelle majorité "de l'émergence" sera célébré par le pouvoir. Etant donné qu'on a paupérisé les gabonais et que le siège au parlement nourrit son homme, Ali Bongo se sert du manque de moyens des gabonais pour leur faire du chantage: "si tu veux être député et gagner des millions, va faire campagne dans ton village. Je vais te donner quelques tôles et pagnes à aller distribuer et je vais t'envoyer la RTG pour filmer tout ça. Au finish to aura des millions à ne rien faire". Pour beaucoup, ce marché est alléchant; mais pour le Gabon, c'est une catastrophe. Le choix fait aux gabonais est d'adhérer à la schématique des Bongo et gagner des millions ou de refuser de joindre le festin et finir dans la pauvreté. Il n'y a pas d'autre issue dans ce pays verrouillé. Les réactions des uns et des autres nous portent à croire que tout le monde soit conscient qu'au Gabon, malgré leur absolution par la cour constitutionnelle et la CENAP, l'organisation des élections relève de la pure comédie. La plupart des gens ont pris le temps de regarder la dictature en face, et comprendre sa contribution à l'échec électoral au Gabon. Sachant qu'aucune garantie n'est donnée par le pouvoir, pourquoi les gabonais se dérangeraient pour faire semblant de voter lors des prochaines législatives? Pourquoi accepter d'être l'alibi d'Ali Bongo? Nous comprenons que les gens veuillent manger et nourrir leurs familles, et que sur ce plan l'argent promis puisse aiguiser des appétits. Que ceux qui veulent jouer le jeu le fasse; mais que la population reste chez elle et ne participe point à cette énième mise en scène. De toute manière, Mborantsuo inventera des taux de participation allant de pair avec les suffrages exprimés. Le banditisme politique poursuit son bonhomme de chemin au Gabon. Pourquoi s'arrêter en si bonne route?
La dictature repose sur l'utilisation de l'intimidation pour dicter aux gens ce qu'ils doivent faire. La dictature ne saurait être à l'écoute du peuple, ou attentive à ses souhaits. Bien Malins qui pourront encore prétendre que le Gabon n'est pas une dictature.
MESSAGE A JAY CARNEY
Dans un message daté de ce jour, ce blog a envoyé à Jay Carney, le porte parole de la maison blanche, un message lui rappelant les prouesses de celui qui vient de se faire recevoir à la Maison Blanche. Nous avons notamment mentionné:
1. L'inanité des prochaines législatives non démocratiques
2. La suppression de la liberté d'informer qui frappe les Journaux "Echos du Nord" et "La Nation", dont l'un des directeurs a été directement menacé de mort par suggestion d'un membre de la CNC qu'il pouvait subir le sort du regretté Sam Mve-Ondo, journaliste à "La Clé" et au "Bucheron" assassiné par empoisonnement dans les années 90.
3. Nous avons rappelé à Jay Carney que le Gabon présidait le conseil de sécurité des Nations Unis, ce mois et s'était porté caution aux opérations militaires de Côte d'Ivoire et de Libye, pendant qu'au Gabon même, le pouvoir reste absolument totalitaire.
Nous prions nos lecteurs et amis de bonne volonté de faire le relais à leur tour dans les rédactions internationales, surtout anglo-saxonnes. Envoyez vos messages à Jay Carney, car il doit savoir qu'il n'y a pas que ce blog, à ABC-News, CNN, NPR, à la BBC, le Washington Post, le Guardian de Londres, le New-York Times, etc. Tout le monde doit savoir. Le Gabon se libèrera de l'intérieur, mais nous devons maintenir la pression externe.
Ali Bongo vient de décider que clopin-clopant, son gouvernement et ses institutions vont "finalement" organiser des élections crédibles pour les législatives de 2011. Cette promesse est faite aux gabonais, sans aucune démonstration, ni garantie d'un quelconque effort d'instauration du moindre mécanisme pouvant laisser supposer la possibilité d'une transparence électorale. Ali Bongo et Marie Madeleine "la cuisse" Mborantsuo, décident mordicus que les élections se tiendront et nous devons nous mettre tous au garde à vous et nous exécuter. C'est ça le Gabon.
1. Rechute autoritaire du Gabon
Si l'ère Ali Bongo connait des débuts difficiles, incertains et inquiétants pour notre pays, une chose est certaine: la dérive autoritaire et la fuite en avant par des décisions liberticides, ont le vent en poupe. Alors que le moment est critique pour la transition "potentiel" du Gabon vers la démocratie, le maître mot ici étant "potentiel", nous avons la claire démonstration des défis auxquels la démocratie est confrontée lorsque les dirigeants d'un pays sont illégitimes. Etant donné que la transition vers la démocratie commence par la rupture avec les règles archaïques de l'arbitraire et du faux, quand un régime repose sur des structures autoritaires et familiales vieilles de plus de quatre décennies, comment s'étonner que ce pouvoir rechigne à céder à la soif de démocratie des gabonais? Ali Bongo sait très bien que son pouvoir, hérité de son père, dont il n'est que l'intérimaire jusqu'à ce qu'il le cède à son tour à son fils, ne peut pas survivre l'organisation d'élections crédibles dans ce pays. Alors, n'ayant aucune alternative, le pouvoir fait la fuite en avant. Il va organiser les élections coute que coute et de toute façon Mborantsuo les déclarera justes, transparentes et équitables. Les mécanismes autoritaires, en place au Gabon, se chargeront de dissuader toute velléité de protestation. Comme vous le constatez, la rechute autoritaire dans notre pays est bien réelle. Tous ceux qui ont pensé qu'Ali Bongo allait être inclusif et tenir compte de leurs avis en ce qui concerne biométrie et tralala, marchent désormais sur la corde raide. Même Pierre Mamboundou qui a avoué négocier avec le pourvoir son entrée dans l'équipe et qui avait lâché à Paris, que le Gabon allait très bien, revient sur ses mots et déclare maintenant s'inquiéter de la tournure des choses. Néanmoins comme on dit au quartier: "mais il croyait que quoi"?
2. Ali Bongo compte faire "avancer" les gabonais comme des mules, son fouet sera le chantage politique
Le défi immédiat pour tous ceux qui reconnaissent que des élections libres et démocratiques ne peuvent être organisées au Gabon, en l'état des choses, est d'avoir le courage de dire non de manière collective à ce régime illégitime. Nous mesurons parfaitement les difficultés de maintenir l'étanchéité de cette approche, car la capacité de nuisance des Bongo et de leur PDG reste considérable. Il ne faut pas sous-estimer l'implantation du PDG, car même s'il reste moribond dans les esprits et les cœurs des gabonais, son unité et sa fusion complète avec les organes de l'état a tout les niveaux, national, régional et local; rend très vulnérables ceux qui oseraient refuser de jouer le jeu, car ils perdraient automatiquement leurs emplois, leurs gagne-pains etc. C'est sur ce chantage qu'a toujours tablé le PDG. Ali Bongo doit se donner l'image d'un leader apprécié de la population et ces élections seront l'occasion pour lui de démontrer que lui et son parti seraient très populaires dans chaque village et ville du Gabon. Le script de ces élections est que le PDG écrase tout sur son passage et laisse quelques miettes à Mba Abessole et à Mamboundou pour services rendus. Le résultat sera donc celui auquel nous sommes habitués. Quand les partis politiques se sont formés autour de 1990, beaucoup pensaient que c'était l'avènement de partis politiques purs. Beaucoup s'attendaient à des partis politiques où les vues du peuple seraient respectées après de nombreuses années d'imposition de la pensée unique. Mais cela ne devait pas être. Mais 20 ans après, nous constatons que les opinions du peuple ont été reléguées au second plan et nous voyons l'imposition des candidats victorieux par le pouvoir, l'élection n'étant qu'une formalité. Comme on ne change pas une méthode qui gagne, les prochaines élections ne dérogeront pas à la règle. Les candidats, pouvoir et opposition, seront désignés par le pouvoir, les vainqueurs seront choisis par le pouvoir et la nouvelle majorité "de l'émergence" sera célébré par le pouvoir. Etant donné qu'on a paupérisé les gabonais et que le siège au parlement nourrit son homme, Ali Bongo se sert du manque de moyens des gabonais pour leur faire du chantage: "si tu veux être député et gagner des millions, va faire campagne dans ton village. Je vais te donner quelques tôles et pagnes à aller distribuer et je vais t'envoyer la RTG pour filmer tout ça. Au finish to aura des millions à ne rien faire". Pour beaucoup, ce marché est alléchant; mais pour le Gabon, c'est une catastrophe. Le choix fait aux gabonais est d'adhérer à la schématique des Bongo et gagner des millions ou de refuser de joindre le festin et finir dans la pauvreté. Il n'y a pas d'autre issue dans ce pays verrouillé. Les réactions des uns et des autres nous portent à croire que tout le monde soit conscient qu'au Gabon, malgré leur absolution par la cour constitutionnelle et la CENAP, l'organisation des élections relève de la pure comédie. La plupart des gens ont pris le temps de regarder la dictature en face, et comprendre sa contribution à l'échec électoral au Gabon. Sachant qu'aucune garantie n'est donnée par le pouvoir, pourquoi les gabonais se dérangeraient pour faire semblant de voter lors des prochaines législatives? Pourquoi accepter d'être l'alibi d'Ali Bongo? Nous comprenons que les gens veuillent manger et nourrir leurs familles, et que sur ce plan l'argent promis puisse aiguiser des appétits. Que ceux qui veulent jouer le jeu le fasse; mais que la population reste chez elle et ne participe point à cette énième mise en scène. De toute manière, Mborantsuo inventera des taux de participation allant de pair avec les suffrages exprimés. Le banditisme politique poursuit son bonhomme de chemin au Gabon. Pourquoi s'arrêter en si bonne route?
La dictature repose sur l'utilisation de l'intimidation pour dicter aux gens ce qu'ils doivent faire. La dictature ne saurait être à l'écoute du peuple, ou attentive à ses souhaits. Bien Malins qui pourront encore prétendre que le Gabon n'est pas une dictature.
MESSAGE A JAY CARNEY
Dans un message daté de ce jour, ce blog a envoyé à Jay Carney, le porte parole de la maison blanche, un message lui rappelant les prouesses de celui qui vient de se faire recevoir à la Maison Blanche. Nous avons notamment mentionné:
1. L'inanité des prochaines législatives non démocratiques
2. La suppression de la liberté d'informer qui frappe les Journaux "Echos du Nord" et "La Nation", dont l'un des directeurs a été directement menacé de mort par suggestion d'un membre de la CNC qu'il pouvait subir le sort du regretté Sam Mve-Ondo, journaliste à "La Clé" et au "Bucheron" assassiné par empoisonnement dans les années 90.
3. Nous avons rappelé à Jay Carney que le Gabon présidait le conseil de sécurité des Nations Unis, ce mois et s'était porté caution aux opérations militaires de Côte d'Ivoire et de Libye, pendant qu'au Gabon même, le pouvoir reste absolument totalitaire.
Nous prions nos lecteurs et amis de bonne volonté de faire le relais à leur tour dans les rédactions internationales, surtout anglo-saxonnes. Envoyez vos messages à Jay Carney, car il doit savoir qu'il n'y a pas que ce blog, à ABC-News, CNN, NPR, à la BBC, le Washington Post, le Guardian de Londres, le New-York Times, etc. Tout le monde doit savoir. Le Gabon se libèrera de l'intérieur, mais nous devons maintenir la pression externe.
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