WHEN GABON EMITS TREASURY BONDS, WHAT DOES THIS MEAN? QUAND LE GABON ÉMET DES BONS DU TRÉSOR, QU’EST-CE QUE CELA SIGNIFIE?








English version

In February 2016, The Bank of African States of Central Africa tells us that the Republic of Gabon has once again issued treasury bills. We come hereby; following a request from one of our readers, to explain what it means.

A Treasury bond is a form of a loan contracted by a State (here Gabon), through its Treasury, hence the name of Treasury bond. Here, the word "bond" is used etymologically (the "agreement" of a transaction), where it is the State that is borrowing; and the creditor here is any person or institution wanting to acquire these bonds. By buying such a title (from banks appointed for that purpose by the BEAC as listed on the document above), the holder of the title becomes the state creditor; that is to say that the state now owes him a debt. The state uses this process to finance itself and it is also the state that is responsible to repay the creditors at the fixed terms. The state is committed to pay the creditor at a specific date and to add interests which are also predetermined.

In this present case, on Wednesday, 17 February 2016, Gabon issued a volume of 5000 Treasury bonds at value of one million CFA francs each, so the total sum potentially collected, if all bonds find takers, is 5 billion CFA francs. So Gabon has borrowed five billion francs CFA from public creditors through the BEAC. Therefore, Gabon gets 5 billion, but it will have to repay. What are the repayment terms?

The BEAC document tells us that these Gabonese treasury bonds have a maturity of one year, that is to say that creditors must be repaid plus interest at the date of 17 February 2017. This type treasury bonds is called fixed rate interest bearing notes (BTF) and are issued for a maturity of up to one year. You can also find on the BEAC document above that the yield of these bonds is described as “prepaid interest on the nominal value of the bond." There are also Treasuries bonds with annual interest (BTAN), which are issued with maturities of 2 to 5 years and for which the interest is compounded annually until maturity.

Although the interest rate of this issuance is not numerically indicated on the BEAC document above, we can deduce the following:

-The issuance price of these Gabonese Treasury bonds: the price paid by the subscriber at the time of issuance of the bond. It is a million CFA francs per unit.

-The interest paid: It is paid to the creditor at a date determined in advance. The income paid is called "coupon". The amount is obtained by applying the interest rate to the nominal rate of the coupon. In this case, since neither the interest rate nor the payment terms are explicit, we will base our assertion on the standards of these types of operations. Creditors buy Treasuries bonds from at risk countries such as Gabon, because the coupons (interest payments), are high and mature in short terms (a way to make quick money). For treasury bonds at fixed rate predetermined interest, payment of interest on the nominal value of the bond can be done on a quarterly basis during the period of the loan (hence the term "predetermined"). For example, if the bond was issued with an interest rate of 7%, payable every 3 months for a period of one year, this would mean that any person who acquired the one million CFA francs bond would receive every 3 months 70,000 CFA francs and at the end of maturity, they would get the entire balance of the principal amount plus any remaining interest. That is to say that after 12 months, the creditor receives one million + 280 000 CFA francs. If the Gabonese government managed to sell the entire volume, it would receive 5 billion CFA francs and repay 6.4 billion CFA francs.

In Gabon, the funding process through expensive short term debt, is now galloping. In January 2014, Gabon issued Treasury bonds for a nominal value of 15 billion CFA francs. These bonds had a maturity period of 13 weeks. One can imagine that the interest was paid monthly.

No later than 20 January 2016, it was announced in the financial press that Gabon had issued treasury bonds on the market of the Economic and Monetary Community of Central Africa (CEMAC), valued at 23.8 billion FCFA. For this loan, the interest rates were disclosed and the maturity of these bonds was of 13 weeks (the maturity date is 22 April 2016). The interest rate was set at 3% likely payable on a weekly, biweekly or monthly basis. This amounts to a total of 700 million CFA francs to be paid at the time agreed upon. If the interest is payable weekly, that's a total of 700x13 = 9.1 billion in interest that will have to be paid in addition to the repayment of 23.8 billion CFA francs. If the interest is payable twice a month, that's a total of 700x6 = 4.2 billion in interest that will have to be paid; and if the interest is payable monthly, it is a total of 700x3 = 2.1 billion in interest that will have to be paid. So the reimbursement range is between 25.9 and 34 billion for a loan of 23.8 billion CFA francs; and over a period of only 3 months.

Dear readers, if you understand this, you understand why Gabon's debt is now about 42% of GDP. But that's not all, according to the BEAC, Gabon plans to raise during the 2016 fiscal year, an amount of 200 billion CFA francs through treasury bills.

Dear readers, this debt is falling on all of us. Something has to be done!




Version française

En ce Février 2016, La Banque des Etats de l’Afrique de l’Afrique Centrale nous apprend que la République Gabonaise vient encore d’émettre des bons du Trésor. Nous venons ici, suite à une sollicitation d’un de nos lecteurs, expliquer ce que cela signifie.

Un bon du Trésor est un titre obligataire, c’est-à-dire un emprunt contracté par un Etat (ici le Gabon), par l’intermédiaire de son Trésor public, d’où son appellation de bon du trésor. Ici, le « bon » est utilisé étymologiquement comme au quartier (le « bon pour » chez le malien), sauf que c’est l’Etat qui ici vient prendre le bon ; et le créancier (le Malien) est ici toute personne ou institution se portant acquéreur de ces bons. En achetant un tel titre (auprès des banques mandatées à cet effet par la BEAC dont la liste est sur le document ci-dessus), le porteur du titre devient donc le créancier de l’Etat; c'est-à-dire que l’Etat a désormais une dette envers lui. L’Etat utilise ce procédé pour se financer et c’est aussi l'État qui se charge de rembourser les détenteurs à échéance déterminée. L’Etat s'engage donc à rembourser le créancier à une date précise et à lui verser un intérêt qui est aussi prédéterminé.

Dans le cas présent, le mercredi 17 février 2016, le Gabon a émis un volume de 5000 bons du trésor, à valeur nominale d’un million de franc CFA chacun, donc le total de la somme potentiellement recueillie, si tous les bons trouvent preneurs, est de 5 milliards de francs CFA. Donc le Gabon a emprunté cinq milliards de francs CFA aux créanciers publics par le truchement de la BEAC. Par conséquent, le Gabon se renfloue de 5 milliards, mais il va lui falloir rembourser. Quelles sont les modalités de remboursement?

Les documents de la BEAC nous disent que ces bons du trésor gabonais sont d’une échéance d’un an, c'est-à-dire que les créanciers devront être remboursés, plus intérêts, à la date du 17 Février 2017. Ce type de bons du trésor est appelé bon à taux fixe et intérêt précompté (BTF), et ils sont émis pour une durée inférieure ou égale à un an. Vous pouvez d’ailleurs constater sur le document de la BEAC ci-dessus que le rendement de ces bons sont dits : « à intérêts précomptés sur la valeur nominale des bons ». Il y a aussi des bons du Trésor à intérêts annuels (BTAN), qui sont émis pour des durées de 2 ou 5 ans et pour lesquels les intérêts s’accumulent sur une base annuelle jusqu'à l’échéance.

Même si le taux d’intérêt de cette émission n’est pas numériquement indiqué sur le document de la BEAC ci-dessus, nous pouvons déduire ce qui suit :

-Le prix d'émission de ces bons du Trésor gabonais : prix à payer par le souscripteur au moment de l'émission du bon. Il est d’un million de francs CFA à l’unité.

-L'intérêt versé : Il est versé au créancier à une date déterminée à l'avance. Le revenu versé est appelé "coupon". Son montant est obtenu en appliquant le taux d'intérêt sur le taux nominal du bon. Dans le cas présent, vu que ni le taux d’intérêt ni les modalités de paiement ne sont explicites, nous allons nous baser sur les normes en la matière. Les créanciers achètent les bons du Trésor des pays à risque comme le Gabon, parce que les coupons (paiement des intérêts), sont élevés et à cour termes (une façon de se faire rapidement de l’argent). Pour les bons du trésor à taux fixe et intérêt précompté, le versement des intérêts sur la valeur nominale du bon peut se faire de manière trimestrielle durant la période de l’emprunt (d’où le terme « prédéterminé »). Par exemple si l’émission a été faite suivant un taux d’intérêt de 7%, payable tous les 3 mois pendant une période d’un an, cela voudrait dire que toute personne ayant acquis un bon d’un million de francs CFA, recevra tous les 3 mois 70000 francs CFA et à la fin de l’échéance le solde entier du montant nominal plus le reliquat d’intérêt. C'est-à-dire qu’au bout de 12 mois, le créancier aura reçu : un million + 280000 francs CFA. Si L’Etat Gabonais réussi à écouler tout le volume, il va recevoir 5 milliards de francs CFA et rembourser 6,4 milliards de francs CFA.

Au Gabon, ce procédé de financement par un endettement à court termes onéreux, est désormais galopant. En Janvier 2014, le Gabon émettait des bons du Trésor pour une valeur nominale de 15 milliards de francs CFA. Ces titres avaient une durée de maturité de 13 semaines. On peut imaginer que les intérêts étaient payés mensuellement.

Pas plus tard que le 20 Janvier 2016, il était annoncé dans la presse financière que le Gabon venait de procéder à une émission de bons du Trésor sur le marché de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac), pour une valeur nominale de 23,8 milliards de FCFA. Pour cet emprunt, les taux d’intérêts furent divulgués et la maturité des bons était de 13 semaines (la date de maturité étant le 22 Avril 2016). Le taux d’intérêt fut fixé à 3% payable certainement de manière hebdomadaire, bimensuelle ou mensuelle. Ce qui revient à un montant de 700 millions de francs CFA à payer à la date entendue. Si les intérêts s’appliquent hebdomadairement, c’est un total de 700x13= 9,1 milliards d’intérêts qu’il va falloir payer en plus du remboursement des 23,8 milliards de FCFA. Si les intérêts s’appliquent de manière bimensuelle, c’est un total de 700x6= 4,2 milliards d’intérêts qu’il va falloir payer ; et si les intérêts s’appliquent mensuellement, c’est un total de 700x3= 2,1 milliards d’intérêts qu’il va falloir payer. Donc la fourchette remboursable s’évalue entre 25,9 et 34 milliards pour un prêt de 23,8 milliards de francs CFA ; et ce sur une durée de seulement 3 mois.

Chers lecteurs, quand vous avez compris ceci, vous avez compris pourquoi la dette du Gabon se retrouve à 42% du PIB aujourd’hui. Mais ce n’est pas fini, d’après la BEAC, le Gabon compte lever au cours de l’exercice 2016, un montant total de 200 milliards de FCFA par le biais des bons du Trésor.

Chers lecteurs, cette dette nous tombe tous dessus. Il faut faire quelque chose !

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