THE ECONOMIC INDICATORS OF GABON ARE ALL IN BRIGHT RED! LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES DU GABON SONT TOUS AU ROUGE VIF !
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Version française
La Compagnie d'assurance COFACE, qui est spécialisée dans l’assurance des crédits d'exploitation dans le monde entier, c'est-à-dire offrir aux entreprises des polices d’assurance les protégeant contre les risques de défaillance financière par leurs clients, publie trimestriellement son évaluation des risques pour les 157 pays qu’elle analyse. Dans sa dernière livraison de cette évaluation, COFACE sonne l’alarme à propos de l’économie gabonaise. En voici la synthèse :
1. En termes de PIB, la croissance de l’économie gabonaise est passée de 6 à 3%, soit une perte évaluée à 273 milliards de francs CFA pour l’année 2016.
2. L’inflation (hausse des coûts) sera de 2% pour l’année 2016; ce qui coutera 182 milliards aux ménages gabonais.
3. Le budget sera diminué de 120 milliards de francs CFA pour l’année 2016.
4. Le déficit de la balance commerciale sera de -6% du PIB pour 2016, soit de -546 milliards de francs CFA.
5. La dette publique du pays en 2016 est calculée être de 42% du PIB, soit près de 4000 milliards de francs CFA.
Les atouts du Gabon
Le Gabon est le 5ème producteur de pétrole en Afrique sub-saharienne; 2ème producteur de bois en Afrique; et l’un des leaders mondiaux de la production de manganèse.
Les faiblesses du Gabon
Une économie fortement dépendante du secteur pétrolier. Les déficits budgétaires et extérieurs. Le coût élevé des facteurs de production lié à l'insuffisance des infrastructures (transport et électricité). Le chômage très élevé et la pauvreté généralisée.
L'ÉVALUATION DES RISQUES
Croissance anéantie par l'effondrement du prix du pétrole
La croissance a fortement diminué en 2015, sous l'impact de la baisse du prix du pétrole, et de la baisse significative de la production de pétrole en raison de grèves et des travaux de réhabilitation d'un certain nombre de puits. Il y a eu aussi l'impact de la réduction des dépenses d'investissement que le gouvernement a été obligé de faire pour maintenir les finances publiques sous contrôle. L'activité économique devrait reprendre un peu en 2016 à cause des dépenses électorales, du secteur des ressources naturelles (agro-industrie, mines d’or et de manganèse, la transformation du bois) et du secteur des services.
La découverte de nouveaux gisements de pétrole n'a pas compensé l'épuisement progressif des vieux puits et le pays doit faire face à une baisse de sa production de pétrole. L'exploration pétrolière est susceptible d'être affectée par la chute des prix du pétrole. L’affaiblissement du marché pétrolier explique le ralentissement de l'investissement public et les efforts de diversification et de modernisation de l'économie, entrepris par les autorités dans le cadre du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), pourrait également être condamnés.
Malgré la richesse pétrolière du pays, la pauvreté et le chômage restent à des niveaux élevés. Cette richesse ne s’est pas traduite par une amélioration réelle des conditions de vie de la population due au grand nombre d'obstacles au développement tels que l'insuffisance des infrastructures, en particulier dans le secteur du transport, la pénurie de la main-d'œuvre qualifiée et le climat des affaires qui est exécrable, des contraintes qui pourraient un jour être surmontées si les objectifs de la PSGE sont atteints.
Les comptes publics et externes dans le rouge à partir de 2015
Sur le plan budgétaire, la baisse des recettes pétrolières, qui a fourni plus de 50% des revenus de l’Etat au cours des dernières années, a forcé le gouvernement à réduire les dépenses publiques à partir de 2014. La réduction a atteint 14% en 2015, mais devrait être beaucoup plus faible en 2016, à cause des prochaines élections. Les dépenses d'investissement en particulier, ont été régulièrement revues à la baisse, bien que le gouvernement ait déclaré ne pas vouloir couper trop abondement les secteurs prioritaires (transport et technologies de l'information et de la communication). L'excédent budgétaire a diminué au cours des dernières années en raison de l'énorme augmentation de l'investissement public résultant du lancement du PSGE. Avec la chute du prix du pétrole et de la tendance à la baisse de la production pétrolière, ce surplus s’est transformé en déficit en 2015. La dette publique est encore à un niveau modéré, mais la dette du pays croit rapidement à cause du remboursement anticipé de la dette due aux créanciers du Club de Paris depuis 2008. Le Gabon a également dépassé en 2015 les 35% du plafond de la dette relative au PIB, qu’il s’est lui-même fixé et doit faire face à des coûts d'emprunt plus élevés sur les marchés obligataires.
Les comptes excédentaires ont cédé la place à un déficit important en 2015 en raison de la forte baisse des exportations de pétrole (80% des exportations jusqu'en 2013), et ce malgré la baisse des importations liée à la réduction de la demande publique et à la hausse des prix mondiaux des produits de base. En 2016, les ventes de pétrole vont rester à un bas niveau, souffrant toujours du faible prix du pétrole, mais les exportations de produits non pétroliers (manganèse et bois en particulier) devraient continuer à croître. Il est possible de voir une légère augmentation des importations, principalement en raison de l’élection. L'excédent commercial devrait augmenter légèrement et rester en dessous du déficit, ce dernier reflétant le coût du fret et des assurances, les achats de services techniques de l'étranger et le rapatriement des bénéfices.
Tension croissante à l'approche des élections présidentielles et législatives de 2016
La situation politique est de plus en plus tendue a raison que les élections présidentielles et législatives prévues pour 2016 se rapprochent, et en même temps que la situation économique se détériore. Les défections au sein du parti au pouvoir et la création d'un front d'opposition, bien qu’ayant ses propres divisions internes, sont loin de se dissiper, et devraient aboutir à des résultats électoraux plus serrés que par le passé. Un groupe dissident s’est également établi au sein du parti au pouvoir, mettant en cause le manque de démocratie au sein de cette formation politique. En plus de cela, le manque d'amélioration des conditions de vie d'une grande partie de la population, le niveau élevé du chômage et les carences de la fonction publique alimentent tous le mécontentement social.
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