LA RÉVOLTANTE EXPRESSION DE LA VIOLENCE PRESQUE BANALISÉE DU RÉGIME BONGO




Pour comprendre les particularités de la dictature gabonaise en matière de violation des droits de l’homme, rien de plus éloquent que le récit de notre compatriote qui nous narre, ci-dessus, le calvaire que lui ont fait subir les forces de défenses d’Ali Bongo, pour la simple raison que ce compatriote ait osé descendre dans la rue pour manifester pacifiquement, à Bitam, sa désapprobation quand à la présence d’un usurpateur et imposteur à la tête du pays.

1. Il convient d’affirmer que le régime d’Ali Bongo soit un pouvoir quasi militaire.
Dans le contexte historique et politique du moment et compte tenu des nombreuses interventions des forces de défenses contres les populations depuis Aout 2009, ont peut donc affirmer que les sévices que viennent de connaitre nos compatriotes à Bitam, n’ont rien d’une expérience isolée mais représentent une manière normative et même banale, pour Ali Bongo de Controller les populations, et d’assoir son autorité. Mais la série d’interventions militaires que nous observons au Gabon, suite à la moindre revendication sociale ou politique, ne peut s’expliquer que par une frilosité à fleur de peau qu’éprouverait le régime, et une peur que la contestation ne gagne du terrain et fasse des émules au sein de la population. Pour les émergents, il faut tuer l’esprit contestataire dans l’œuf. Cette succession d’expériences autoritaires, pratiquement constante depuis l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir, n’est rien d’autre que du «prétorianisme»; c'est-à-dire une dictature s’appuyant sur l’armée. Pour Ali Bongo, il faut se servir de l’armée comme instrument assurément politique. C'est-à-dire pour pousser les récalcitrants à son pouvoir, soit au silence, soit vers les partis politiques « autorisés et conviviaux ». Donc, les militaires gabonais sont tacitement engagés dans un mouvement pendulaire entre autoritarisme brutal tel que décrit dans la vidéo de notre compatriote, et convivialité infantilisante au sein du même régime politique au pouvoir depuis 43 ans. Dans ce schéma, les interventions militaires sont partie intégrante du système politique.

2. Le militarisme à outrance mène à une dynamique sociale très dangereuse
Dans un pays, il ne faut jamais perdre de vue la relation état-société. Lorsqu’il y a processus ascendant de militarisation de la société, et de politisation des forces armées, on coure inévitablement vers des modèles de sociabilité et de conception du pouvoir basés sur la seule force. C'est-à-dire, que nous nous acheminons, si nous n’y sommes pas déjà, vers une culture politique et idéologique qui banalise et normalise le recours à la violence comme forme efficace et légitime pour la résolution des conflits politiques et des désagréments sociaux. Nous avons vu au Gabon, l’instauration d’une batterie de lois destinées à soit disant « discipliner » la société, mais qui ne sont que des atteintes aux libertés individuelles. Ainsi, ont été adoptées des lois interdisant une certaine vestimentation dans les administrations; des lois interdisant aux jeunes gens d’être a l’extérieur de leur foyers après une certaines heure, pourtant nous constatons que les braquages et meurtres continuent d’être endémiques. Donc, ces tentatives de « civiliser » la jeune population masculine sont idiotes et vouées à l’échec. Nous voyons aussi depuis un certain temps, des décrets ou ordonnances visant à la dissolution de partis ou associations n’étant pas du goût du pouvoir. Nous voyons enfin comment le pouvoir interprète toute manifestation publique, comme un délit passible d’arrestation, de torture, de radiation de la fonction publique, de perte d’immunité parlementaire ou de la pension d’ancien premier ministre. Le danger, chers lecteurs, est que progressivement, s’installe, au fil des interventions militaires, un climat social de forte tolérance envers le traitement de «l’autre» au moyen de méthodes répressives. À partir de ce moment, la torture devient une modalité systématique, appliquée aussi bien aux prisonniers politiques qu’à ceux de droit commun. Mais ce qu’Ali Bongo oublie, est que la pratique répressive peut se retourner contre lui. Qu’aussi brutal il sera contre les gabonais, que le cas échant les gabonais seront sans pitié contre lui, si l’occasion leur était donnée de le brutaliser. Plus les Bongo seront tortionnaires, plus il va falloir le moment venu, débongoïser la société gabonaise par la force et la brutalité.

Dans le contexte actuel du Gabon, nous pouvons dire que l’expérience démocratique gabonaise est faiblement républicaine et de manière très minimale pluraliste. Il y a donc destruction de la crédibilité de la restauration démocratique au Gabon, au profit de l’instauration d’un militarisme à outrance. Dans ce contexte d’érosion de la légitimité démocratique, le système politique perd son efficacité pour résoudre les conflits sociaux, qui s’orientent alors vers d’autres arènes. Nous vivons donc en « liberté surveillée » au Gabon, et cette situation n’a jamais rien donnée de bon et débouche très régulièrement sur des tragédies.

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