LE SENS A DONNER A LA SORTIE DE CASIMIR OYE MBA




Alors que des sources nationales et internationales signalaient de graves incidents, aujourd’hui, aux quartiers Nkembo et Cocotiers, sur un autre front se profile une poussée vers la concertation. Mais pourquoi donc Casimir Oye Mba est-il passé à la télévision gabonaise RTG1?

1. Le régime se rend compte que les risques d’embrasement sont réels

Alors que depuis quelques jours, la situation au Gabon est de plus en plus explosive, que le peuple gronde de manière de plus en plus bruyante, avec pour bilan au moins un mort et plusieurs blesse graves, le pouvoir Ali Bongo qui pensait arriver à gérer les contestations populaires sporadiques ici et là, se retrouve soudainement face à une situation volcanique sur plusieurs front. Chaque jour à Libreville, on signale un mouvement de foule ; à Rio, au siège du PNUD ou à Nkembo-Cocotier. A Bitam, après la marche de soutient à l’opposition d’hier, René Ndemezo’o a jugé utile d’en organiser une aujourd’hui, à la gloire d’Ali Bongo. Il est désormais clair qu’il se dessine au Gabon, un scénario catastrophe pour les securocrates du pouvoir, qu’est celui de voir tout le pays, ou même les principales villes, embrasés par des émeutes dont la cause est encore plus explosive : le rejet de la présidence d’Ali Bongo. Malgré les assurances maladroites des «émergents», la tension est palpable dans le pays, et le sentiment que la mèche soit allumée est perceptible à tous ou presque. Face à cet état de fait, le pouvoir et ceux qui pilotent Ali Bongo, s’aperçoivent des risques de dérapage qui pèsent lourdement sur leur régime et pourraient l’ensevelir. Ils savent qu’à la moindre petite erreur, à la moindre bavure, le pays peut désormais s’embraser. Et ce n’est que le résultat logique de l’autisme cultivé par un régime monarchique en manque d’inspiration. Le pouvoir en mal d’oxygène veut donc désamorcer la bombe, mais par quel moyen? Il approche donc Casimir Oye-Mba pour lui confier la mission de « go between ».

2. Ne vous fiez pas aux apparences, c’est le PDG et Ali Bongo qui sont en position de faiblesse et veulent négocier

Vu que la presse officielle gabonaise fonctionne sur le modèle que l’on retrouve dans toutes les dictatures, c'est-à-dire par le système de censure préalable et de consignes éditoriales qui font de cette presse un instrument au service du pouvoir ; l’article de Casimir Oye Mba paru le matin dans L’Union, et sa déclaration sur la RTG1 le même soir, ont été orchestrés par le pouvoir, c’est évident. C’est le pouvoir qui décide qui publie dans L’Union ou qui passe sur la RTG1. Quand vous comprenez cela, vous réalisez donc que c’est le pouvoir Ali Bongo, qui acculé, veut aller aux négociations. Quand on sait qu’il y a encore quelques semaines, Oye Mba n’étaient qu’un aigris, un nostalgique pour les apparatchiks du pouvoir, aujourd’hui avec la peur de voir leur régime absorbé par la déferlante contestataire venu du Maghreb, voici soudainement Oye Mba réhabilité en sage de la république. Comme ils sont drôles ces émergents! Mais combien de fois peuvent-ils utiliser le même stratagème pour conserver le pouvoir de manière incontesté ? Ils veulent manipuler l’opinion en faisant croire aux gens qu’Oye Mba répond à « la main tendue » d’Ali Bongo, alors que la vérité est que toutes les cartes soient entre les mains de l’opposition dans le contexte actuel. C’est Ali Bongo qui gagnerait à négocier pour apaiser la situation, c’est lui qui risque de perdre le pouvoir, c’est lui qui risque gros. Qu’est ce qu’Oye Mba a à perdre ? Pas grand-chose. Chers lecteurs, il nous semble donc que c’est le régime Ali Bongo qui a plus à gagner si par sa stature, Oye Mba parvenait à faire établir au plus vite une passerelle de dialogue entre le pouvoir et l’opposition, principalement André Mba Obame. Le pouvoir espère qu’un tel dialogue permettra d’endiguer l’expression de ras le bol qui ronge les gabonais, et semble être un prélude au vent nouveau qui risque de balayer les dirigeants dictateurs africains.

Chers lecteurs, dans le contexte actuel où les choses changent de jour en jour, il faut rester lucide et savoir que si l’année 2011 doit être celle de la délivrance au Gabon, c’est le peuple qui doit faire la poussée, mettre la pression, et non les politiques. Il faut que les actions du peuple fassent savoir à Ali Bongo que même s’il multiplie les interventions et fait bouger ses réseaux afin que des négociations se tiennent avec l’opposition, le peuple lui tient à son changement, et rien d’autre. Oye Mba a une très bonne carte à jouer, c'est-à-dire celle de la raison, celle de la sonnette d’alarme, qui est en train d’avertir le pouvoir PDG du soulèvement tsunamique qui emportera ce pouvoir.

Comments

Popular posts from this blog

GAGAN GUPTA’S MASTERFUL TRICK! LA MAGISTRALE ENTOURLOUPE DE GAGAN GUPTA !