ALBERT ONDO-OSSA IS RIGHT; WE ARE NOT OUT OF THE WOODS! ALBERT ONDO-OSSA A RAISON ; NOUS NE SOMMES PAS SORTIS DE L’AUBERGE !
English version
The recent interview by Albert Ondo-Ossa was refreshing in the sense
that there is an element of idealism in the committed intellectual, involved in
society, whose orientation he seeks to change towards a better mobilization of
resources in order to reduce the constraints in which the populations are
struggling.
It must be recognized that without this idealism, the intellectual
often appears as a civil servant concerned with their professional career,
speaking of their research with detachment, feeling nothing. It is good to use
knowledge to try to transform society.
Unfortunately, the knowledge of people like Albert Ondo-Ossa seems to
clash with ideological, political and social interests that feel threatened by
the audacity of the intellectual who dares to propose another paradigm
according to which society is likely to be transformed by the voluntary action
of its intellects. What Albert Ondo-Ossa presented is the need to define
missions, think about them, plan them, budget them, and finally execute them.
This is the opposite of the nonsense that the CTRI is engaged in. But in Gabon,
this posture is perceived as subversive for the political order, because to
place such a strong emphasis on the causality of the qualities of methods and
human resources is to undermine all the legitimacy that justifies the current
social order, structured around the balance of power and conflicting interests
between the rulers and the governed, which lead to inequality, even to chronic
domination.
In Gabonese society today, too many intellectuals are content to
monetize their participation in public debate, to derive privileges and
rewards. To be convinced of this, look at what is happening with these
academics who are calling for a yes vote like auctioneers, in a referendum
whose content has not been explained to the population.
For many Gabonese academics, knowledge, instead of opening up other
political perspectives – the rule of law, citizenship, democracy, etc. – has
unfortunately been put at the service of the private appropriation of power.
This is how Gabon has transformed its academics into rentiers that the
government neutralizes so that they do not serve as a reference and moral
authority to those who would be tempted to draw inspiration from their writings
or thoughts, if they really expressed what they think.
Trivialized, sucked into juicy appointments, these academics become
caricatures for whom no one gives any credence anymore.
Version française
La récente interview d’Albert
Ondo-Ossa a été rafraichissante en ce sens qu’on y retrouve une part
d’idéalisme chez l’intellectuel engagé, impliqué dans la société dont il
cherche à infléchir l’orientation vers une meilleure mobilisation des
ressources afin de diminuer les contraintes dans lesquelles se débattent les populations.
Force est de reconnaitre que
sans cet idéalisme, l’intellectuel apparait souvent comme un fonctionnaire
soucieux de sa carrière professionnelle, parlant de sa recherche avec
détachement, ne ressentant aucun sentiment. Il est bon d’utiliser le savoir
pour tenter de transformer la société.
Malheureusement, le savoir
des gens comme Albert Ondo-Ossa, semble se heurter aux intérêts idéologiques,
politiques et sociaux qui se sentent menacés par l’audace de l’intellectuel qui
ose proposer un autre paradigme voulant que la société soit susceptible d’être
transformée par l’action volontaire de ses intelligences. Ce qu’Albert
Ondo-Ossa a présenté est le besoin de définir les missions, les penser, les
planifier, les budgétiser, puis finalement les exécuter. Ceci est à l’opposé du
n’importe quoi auquel se livre le CTRI. Mais au Gabon, cette posture est perçue
comme subversive pour l’ordre politique, car mettre l’accent aussi fortement
sur la causalité des qualités des méthodes et des ressources humaines, c’est
saper toutes les légitimités qui justifient l’ordre social actuel, structuré
autour du rapport de force et d’intérêts conflictuels entre gouvernants et gouvernés,
qui conduisent à l’inégalité, voire à la domination chronique.
Dans la société Gabonaise
aujourd’hui, trop d’intellectuels se contentent uniquement de monnayer leur
participation au débat public, pour en tirer privilèges et gratifications. Pour
s’en convaincre, regardez ce qui se passe avec ces universitaires qui appellent
à voter oui à la criée, à un referendum dont le contenu n’a pas été expliqué à
la population.
Chez beaucoup d’universitaires
Gabonais, la connaissance, au lieu d’ouvrir d’autres perspectives politiques –
l’État de droit, la citoyenneté, la démocratie… – a été malheureusement mise au
service de l’appropriation privée du pouvoir. C’est ainsi que le Gabon a
transformé ses universitaires en rentiers que le pouvoir neutralise pour qu’ils
ne servent pas de référence et d’autorité morale à ceux qui seraient tentés de
s’inspirer de leurs écrits ou pensées, s’ils exprimaient réellement ce qu’ils
pensent.
Banalisés, aspirés dans des nominations
juteuses, ces universitaires deviennent des caricatures dont personne n’accorde
plus aucun crédit.
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