C’EST OFFICIEL, LE STADE OMNISPORT DE LIBREVILLE NE SERA PAS PRET POUR LA CAN 2012. NOUS VOUS LE DISIONS DEPUIS PLUS D’UN AN DÉJÁ

En Octobre 2009, Issa Hayatou le président de la CAF se rendit à Libreville pour évaluer l'état des travaux reliés à l'organisation de la CAN 2012. Déjà à cette époque, nombreux étaient les gabonais qui exprimaient ouvertement leur scepticisme quand à la capacité du Gabon à être prêt pour la CAN. Dès la création de ce blog, au début 2010, nous vous disions déjà nos inquiétudes face au fais que les lois de la physique ne permettaient pas la construction d'ouvrages d'envergures, en un temps si réduit. Mais a l'époque, le refrain était "laissez nous avancer" et ceux qui s'enivrent de slogan et de pouvoir promettaient que tous les chantiers seraient livrés dans les délais. Mais à l'inexorable approche de l'évènement, à 4 mois de l'échéance, voici que pour la première fois, le régime par la voix du directeur général des grands travaux, vient d'admettre que le stade omnisport de Libreville ne sera jamais livré avant le début de la compétition.

1. La réalité est que la plupart des chantiers promis ne seront point livrés
Si vos souvenirs sont intacts, vous n'aurez aucun mal à vous rappeler que pour la CAN 2012, Ali Bongo avait promis de réaliser des infrastructures de 3 ordres: a) sportives; b) touristiques (hébergement) et c) de transport. Le bilan à ce jour ne prête pas à l'optimisme. A propos des installations sportives, un stade neuf devait être construit à Agondjé et l'omnisport devait être refait. Le bilan sur ces promesses est de seulement 50% car l'annonce a déjà été faite que l'omnisport ne sera pas prêt pour la CAN. Même pour le stade d'Agondjé, nous avons des doutes, persuadés que nous sommes que les chinois sont en train d'arrondir les angles pour livrer au Gabon un stade façon-façon en un temps record. Par exemple, nous avons consulté des spécialistes en gazon de football et tous sans exception nous disent qu'il est impossible d'aller d'un terrain nu en une pelouse jouable de qualité en 3-4 mois. Ils nous disent qu'il faudrait au minimum 6 mois pour qu'une pelouse soit en bon état pour le football. Au moment où nous écrivons ce billet, les pousses de gazon ne sont même pas encore visibles sur le terrain d'Agondjé et dans 4 mois on va y jouer en moyenne 2 fois par jour pendant 3 semaines. Difficile à imaginer que ce gazon tienne le coup, disent les experts. Ne parlons même pas des autres infrastructures nécessaires autour de ce stade, qui doivent être réalisées dans les 4 mois qui viennent. Que dire du rodage du stade? Ce serait le seul stade qui accueillerait une grande compétition sans avoir été testé au préalable avec des matches amicaux. Pour les infrastructures touristiques et hôtelières, la promesse était la réfection de plusieurs grands hôtels; mais nous n'avons constaté que la réfection de petits hôtels de 50 à 100 places et la construction du complexe de Nzeng-Ayong qui lui aussi a une capacité limitée de 50 à 100 places. Où sont donc les hôtels promis à grand renfort de propagande? Pour les infrastructures routières, le constat est le même; beaucoup de promesses et peu de réalisation au finish.

2. La question à laquelle le régime ne veut pas répondre: "la CAN draine des dizaines de milliers de visiteurs, où seront-ils logés, comment vont-ils se nourrir et se déplacer?
Quand la question a été posées au dirigeants équato-guinéens, voici en substance la réponse obtenue:
"Nous avons construit deux stades. Le stade de Malabo, de 15 200 places est terminé avec le village sportif (hôtel, piscine olympique, boxing club…). En ce qui concerne celui de Bata, il connu une extension qui passe de 25 000 places à 35 000-40 0000 places pour nous permettre d’accueillir l’ouverture de la CAN. Toutes les infrastructures sont financées par l’Etat, sans emprunt. Si, à Malabo, les infrastructures hôtelières sont suffisantes, à Bata, c’est un peu juste. Nous avons prévu des modules préfabriqués". Quand on pense que la CAN devient de plus en plus populaire et qu'au Ghana et en Angola ce sont des millions de personnes qui sont allées dans ces pays suivre la CAN, il y a lieu de se demander quelle est la capacité d'accueil réelle du Gabon. Le Gabon est-il capable de convenablement recevoir 25000, 50000 ou 100000 visiteurs? Il est inconcevable que la Guinée Equatoriale soit déjà en mesure de répondre précisément à ces questions, mais au Gabon, on tergiverse et balbutie encore. Quand on ose poser ces questions au Gabon, on se fait dire: "vous êtes des jaloux, ha laissez nous avancer etc."

Souvenez-vous encore, chers lecteurs, qu’il y a un an environ, le régime Ali Bongo annonçait avoir trouvé la parade du logement des visiteurs de la CAN, en transférant certains visiteurs de la poule qui serait domiciliée dans le Haut-Ogooué, vers la province de l’Ogooué-Lolo (qui a dit que le Gabon n’avait pas 2 pieds ?). A l’époque, le Cocan-Gabon avait même, suite à une visite médiatisée du Haut-Ogooué et de l’Ogooué –Lolo, affirmé que les capacités d’accueil de la ville de Koula-Moutou leurs garantissaient 200 chambres supplémentaires afin de recevoir les supporters et certaines délégations et que Lastourville aussi était envisagée. Mais la question de savoir comment les supporters feraient pour se déplacer avec fluidité entre ces villes et les stades du Haut-Ogooué ? La réponse : « laissez nous avancer ». A cette occasion aussi, dans un communiqué comme seul le régime d’Ali Bongo sait les annoncer, il était promis que : « le Cocan Gabon entend t-il multiplier ce type de visites sur le terrain, afin que les chantiers soient livrés au plus tard le 30 octobre 2011, selon le chronogramme remis à la Caf ». Chers lecteurs, cette date arrive dans un mois et demi, c'est-à-dire environ 45 jours et nous pouvons vous garantir qu’aucun des chantiers de la CAN, pas un seul, pas une unique bâtisse, rien, nada, nay, zilch, ne serait livrée à la CAF comme le prétendait cette annonce. Le pari est déjà manqué. Pour le reste, il s’agit maintenant de colmater les brèches et rafistoler du mieux qu’on peut. Les gabonais auront une CAN façon façon comme nous vous l’avions toujours prédit. Voici ce qui arrive quand on baigne dans un univers complaisant où on refuse que la vérité soit faite sur tout. A titre d’exemples inacceptables d’outrancières complaisances typiquement gabonaises, voici ce qu’écrivait le site Gabonews dont la patronne est Laure Gondjout, le secrétaire général de la présidence d’Ali Bongo , le 29 novembre 2010 : « à l'Omnisport, les ouvriers poursuivent leur travaux avec un seul objectif, livrer au plus tard en novembre 2011. De même, à Angondjé, la fourmilière est à pied d'œuvre les deux principales tribunes sont pratiquement achevées. Les travaux sont quasiment à près de 51% d'avancement et l'ensemencement de la pelouse est prévue dès janvier 2011 ». Ces 2 prévisions se sont révélées inexactes, notamment le stade omnisport qui non seulement ne serait pas livré en novembre 2011, mais ne serait même pas livré à la fin de la CAN. Ce stade est kaput pour la CAN 2012. Pour l’ensemencement de la pelouse d’Angondjé, ce n’est qu’en aout 2011 au lieu de Janvier 2011 comme prévu par cette annonce que l’ensemencement a eu lieu et au jour d’aujourd’hui, aucune pousse verte n’est encore visible sur le terrain. On doit y jouer dans 4 mois, un exploit !

Ainsi ira le Gabon !