IT IS TIME TO REBUILD A SUCCESSFUL OPPOSITION MOVEMENT IN GABON (PART 1). IL EST TEMPS DE REBATIR UN MOUVEMENT D’OPPOSITION EFFICACE AU GABON (PREMIERE PARTIE)




English version

One of the oldest ruses regularly employed by dictatorships wishing to quell any real resistance is to assume control of the opposition, and where none exists, create it to fill the void. In Gabon, after the groundswell of opposition that took place in 1990, Omar Bongo decided to gain control of the opposition, in order to better defeat any prospect for change and also prepare the ground for his son to take over when he dies. After almost losing power in 1993, Omar Bongo did not want to ever again run the risk of allowing a strong and organized opposition that was capable and effective not only in mobilizing the Gabonese population, but also in exposing decisively the weaknesses of the regime. Since that time, the Gabonese population has seen Mba Abessole, Pierre Mamboundou, Kombila and others be co-opted by the regime they used to oppose and these defections from the ranks of the opposition have destroyed the belief the people of Gabon once had in their opposition and the population is having a very hard time recovering from being deceived by the leaders of the opposition.

Nonetheless, because a monarchy cannot be allowed to take root in Gabon, the Bongo regime cannot be allowed to forestall once more, the formation and growth of a real opposition movement. It is important to recreate a real opposition movement that goes beyond political parties and integrate all aspects and segments of Gabonese society. A political party is easier to defeat and corrupt than a social movement. This is why the social movement “Ça Suffit Comme Ça” is an excellent idea and an brilliant start in the direction of creating an effective opposition movement. In the next few days, this blog will propose ideas how to go about revitalizing the opposition movement in Gabon and engaging the population in that effort. Today let us explore the following:

Why would an opposition movement succeed where political parties have failed?

Because, in order to destroy a political party, the standard tactic is destroy its leader and because in Gabon the party and the leader are one and the same, once the leader loses credibility, the party is finished. A social movement has leaders, but the central theme and its strength come from ideas and not personalities. Because of the manner in which a social movement is organically organized, it is very difficult to defeat. Unlike a political party, a social movement cannot be destroyed by infiltration, because a social movement is not centralized and people do not take orders from a single point of contact, it is impossible to infiltrate every subgroup within the movement. While it is easier drive a wedge between leaders of a political party and their natural constituents in order to slow down their growth and get people to leave their ranks, it is more difficult to try to smear the leaders of a social movement because they may not necessarily aspire to political office. For example, it is easier for Ali Bongo to say that Pierre Mamboundou is jealous because he wants to be president, or that Andre Mba-Obame is jealous because…, but he cannot say that Marc Ona is jealous because he wants to be in the parliament, or minister etc. Such an argument would not have any credibility with the public. Marc Ona has a career and people can evaluate for themselves who is Marc Ona and what kind of personal character he exhibits. The objective of a political party is to promote an individual who may become president. A social movement on the other hand promotes ideas that may be adopted by candidates who would like to challenge Ali Bongo.

The true strength of a social movement is that contrary to a political party, maintaining a social movement and making it successful requires a lot of work at the grassroots level. The leaders of “Ça Suffit Comme Ça” who are members of the civil society in Gabon have the advantage of being closer to the Gabonese people than most political leaders. The leaders of the civil society know how to navigate the Gabonese social scene better than politicians and that is a great advantage in terms of promoting their movement. In a social movement, false leadership is easily detected because the people know immediately who is a phony. For all these reasons, a social movement is more likely to succeed in Gabon at challenging the Bongo regime, than a political party.

To be continued


Version française

Une des plus anciennes ruses régulièrement employés par les dictatures qui veulent réprimer toute résistance réelle, est de prendre le contrôle de l'opposition ; et où il n'en existe pas, la crée pour combler le vide. Au Gabon, après les vagues d'opposition qui ont eu lieu en 1990, Omar Bongo a décidé de prendre le contrôle de l'opposition, afin de mieux vaincre toute perspective de changement et aussi préparer le terrain pour son fils, de prendre en charge le pays à sa mort. Après avoir presque perdu le pouvoir en 1993, Omar Bongo n'a plus jamais voulu courir le risque de permettre à une opposition forte et organisée, d’exister. Une telle opposition est capable et efficace non seulement dans la mobilisation de la population, mais aussi en exposant de façon décisive les faiblesses du régime. Depuis ce temps, la population gabonaise a vu Mba Abessole, Pierre Mamboundou, Kombila et d'autres être cooptés par le régime auquel ils s'opposaient et ces défections dans les rangs de l'opposition ont détruit la confiance que le peuple a eu naguère en l'opposition et la population éprouve beaucoup de difficultés à renouveler sa foi après avoir été abusée par les leaders de l'opposition.

Néanmoins, en raison du fait qu'une monarchie ne peut être permise de prendre racine au Gabon, le régime Bongo ne peut pas être laissé à empêcher une fois de plus la formation et la croissance d'un mouvement d'opposition réelle. Il est important de recréer un mouvement d'opposition tangible qui va au-delà des partis politiques et intègre tous les aspects et les segments de la société gabonaise. Un parti politique est plus facile à vaincre et à corrompre qu’un mouvement social. C'est pourquoi le mouvement "Ça suffit Comme Ça" est une excellente idée et un brillant départ dans le sens de la création d’un mouvement d'opposition efficace. Dans les prochains jours, ce blog sera de proposer dans ses billets, des idées sur comment s'y prendre pour revitaliser le mouvement d'opposition au Gabon en impliquant la population dans cet effort. Aujourd'hui nous allons explorer la question suivante:

Pourquoi un mouvement d'opposition réussirait là où les partis politiques ont échoué?

Parce que pour détruire un parti politique, la tactique standard est de détruire son chef et parce qu’au Gabon le parti et le leader ne font qu’un, une fois le chef perd sa crédibilité, le partie est fichu. Un mouvement social a des dirigeants, mais le thème central et sa force proviennent des idées et non des personnalités. En raison de la manière dont un mouvement social est organiquement structuré, il est très difficile à vaincre. Contrairement à un parti politique, un mouvement social peut difficilement être détruit par l'infiltration, car un mouvement social n'est pas centralisé et les gens ne prennent pas des ordres d'un point de contact unique ; il est impossible d'infiltrer tous les sous-groupes au sein du mouvement. Alors qu'il est plus facile de creuser un fossé entre les dirigeants d'un parti politique et de leurs adhérents naturels afin de ralentir leur croissance et amener les gens à quitter leurs rangs ; il est plus difficile d'essayer de salir les leaders d'un mouvement social, parce que ces derniers n’aspirent pas nécessairement à un poste ou rôle politique. Par exemple, il est plus facile pour Ali Bongo de dire que Pierre Mamboundou est jaloux parce qu'il voudrait être président, ou qu’André Mba-Obame est jaloux parce que ..., mais il ne peut pas dire que Marc Ona est jaloux parce qu'il veut être député ou ministre etc. Un tel argument n'aurait aucune crédibilité auprès du public. Marc Ona a une carrière et les gens peuvent évaluer eux-mêmes qui est Marc Ona et quel genre de caractère personnel il démontre. L'objectif d'un parti politique est de promouvoir une personne qui peut devenir président. Un mouvement social quand à lui, fait la promotion d'idées qui peuvent être adoptées par des candidats qui souhaitent contester Ali Bongo.

La véritable force d'un mouvement social, est que contrairement à un parti politique, son maintien et sa réussite nécessitent beaucoup de travail de terrain. Les dirigeants de "Ça suffit Ça Comme" qui sont membres de la société civile au Gabon ont l'avantage d'être plus proches du peuple gabonais que la plupart des membres de la classe politique. Les dirigeants de la société civile savent comment naviguer la scène sociale gabonaise mieux que les politiciens et c’est un avantage énorme en termes de promotion de ce mouvement. Dans un mouvement social, le faux leadership est facilement détecté, car les gens savent immédiatement qui est un faux et qui est un vrai. Pour toutes ces raisons, un mouvement social est plus susceptible de réussir au Gabon face au régime Bongo, qu'un parti politique traditionnel.

A suivre

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