FRENCH TRANSLATION OF THE NEW YORK TIMES’ ARTICLE REGARDING THE ARREST FOR FRAUD OF SAMUEL MEBIAME THE USA. TRADUCTION FRANÇAISE DE L’ARTICLE DU NEW-YORK TIMES CONCERNANT L’ARRESTATION POUR FRAUDE DE SAMUEL MEBIAME AUX USA

Image d’illustration




Une arrestation pour corruption peut exposer le scandale des droits miniers africains lié à Och-Ziff

Par ALEXANDRA STEVENSON
16 Aout 2016


Des responsables africains disent que l'arrestation d'un ressortissant du Gabon accusé de corruption peut aider à tirer le voile sur un scandale de corruption étrangère de longue durée qui tourne autour du fond d’investissement spéculatif géant fondé par Daniel Och.

Les autorités américaines ont arrêté mardi, Samuel Mebiame, un consultant qui a travaillé pour une joint-venture impliquant Och-Ziff Capital Management Group, sur des accusations qu’il ait payé des pots de vin à des dignitaires étrangers pour obtenir des concessions minières dans au moins trois pays africains.

Les procureurs ont décrit M. Mebiame, le fils d'un ancien premier ministre du Gabon, comme un "intermédiaire" qui a régulièrement payé des pots de vin à des officiels au Niger, en Guinée et au Tchad, selon une plainte pénale déposée à la Cour fédérale du district de Brooklyn.

M. Mebiame, 43 ans, a été arrêté par les agents du F.B.I. à Brooklyn.

Och-Ziff, qui gère plus de 39 milliards de dollars d'actifs, n'a pas été nommément identifié dans la plainte, qui se réfère plutôt à un «fonds d’investissement basé aux USA."

Mais deux personnes ayant connaissance du dossier, mais non autorisés à en discuter publiquement, ont confirmé que le fond d’investissement en question était Och-Ziff.

Ce fond d’investissement avait préalablement communiqué être l'objet d'une enquête sur la corruption à l'étranger, par le département de la Justice et la Securities and Exchange Commission, quant à savoir s’il avait versé des pots de vin au Zimbabwe, au Congo et en Libye. Plus tôt ce mois-ci, Och-Ziff a annoncé "croire que le gouvernement poursuivra des sanctions civiles et pénales."

L'affaire contre M. Mebiame tourne autour d’allégations de corruption similaires qui sont en violation du Foreign Corrupt Practices Act, une loi fédérale de 1977 qui considère comme criminelle, toute donation de valeur à des officiels étrangers, pour l’obtention d’un avantage disproportionné dans la conquête d’un marché.

Toute action contre Och-Ziff serait la plus importante dans l'industrie des fonds d’investissement, un secteur traditionnellement secret du monde financier. Och-Ziff a dit aux investisseurs qu'il est en voie d'un règlement avec le gouvernement et qu'il a mis de côté plus de 400 millions de dollars pour arriver à une résolution. Une telle résolution pourrait intervenir dans les prochains mois, selon l'une des personnes connaissant le dossier.

Tout règlement de l’affaire entre le gouvernement et Och-Ziff serait une étape vers la fin de l'enquête de longue durée - qui a secoué les investisseurs - sur le fond d’investissement. Fondée en 1994 par M. Och, un ancien haut cadre de Goldman Sachs, cette firme a été l'un des premiers fonds d’investissement à s’annoncer publiquement en 2007. Ce fond gère l'argent des grands fonds de pension et autres investisseurs institutionnels.

Dans un dossier réglementaire déposé le 2 août, Och-Ziff annoncait que ses partenaires étaient en discussions pour injecter jusqu'à 500 millions de dollars dans la firme pour aider à couvrir le manque à gagner de 400 millions de dollars provisionnés pour toute amende.

La méthode alléguée de M. Mebiame pour soudoyer les officiels gouvernementaux met un éclairage sur un aspect obscur des relations d'affaires en Afrique. Dans la plainte, les procureurs dépeignent un monde où les officiels mettent à profit leurs positions de pouvoir et de contrôle sur les ressources naturelles, pour leurs gains personnels, se faisant payer des pots de vin en échange de concessions.

Au cours de l'enquête, les autorités ont dit qu'elles comptaient sur les archives de Och-Ziff, des banques et même de deux entretiens avec M. Mebiame lui-même dans lequel il décrit les paiements en espèces directement à des officiels étrangers.

M. Mebiame a travaillé comme consultant pour une joint-venture entre Och-Ziff et une société basée dans les îles Turques et Caïques, et utilisait souvent la société offshore comme conduite pour effectuer des paiements aux officiels. Au Niger, M. Mebiame a organisé pour la société non identifiées basée aux îles Turques et Caïques, des paiements de plus de 1,3 million de dollars à une société détenue par deux officiels du Niger. Au cours des entrevues avec des enquêteurs américains, il a dit que, parfois ses pots de vin étaient des paiements pour "belles voitures" et paiements de frais juridiques.

En Guinée, M. Mebiame et d'autres ont été impliqués dans la réécriture du code minier guinéen sur les documents officiels qui seraient utilisés pour aviser les propriétaires existants de questions juridiques avec leurs permis d'exploitation minière, selon la plainte.

Et au Tchad, M. Mebiame, a dit aux agents fédéraux qu'il était «un one-man show," obtenant à lui seul, des concessions d’uranium pour Och-Ziff et ses partenaires.

L'avocat de M. Mebiame, Benjamin B. Tymann, a refusé de commenter.

Joe Snodgrass, un porte-parole d’Och-Ziff, a également refusé de commenter.

Le cas de M. Mebiame pourrait ouvrir la voie à plus d'action par le gouvernement. En effet, la plainte fait référence à un certain nombre de co-conspirateurs non identifiés, suggérant que d'autres accusations pourraient intervenir. Le département de la Justice a promis de sévir contre les cas de corruption à l'étranger.

La plainte du gouvernement est soutenue par des documents d’affaires obtenus d’Och-Ziff, d’emails obtenus par le biais de mandats de perquisition et de documents d'entreprise, de relevés bancaires et documents de voyage, ainsi que de déclarations de témoins.

Parfois, M. Mebiame poussait le culot pour s’assurer qu'il obtiendrait sa cote part dans les arrangements qu’il concluait au nom d’Och-Ziff et de la société basée dans les îles Turques et Caïques, une fois menaçant d'aller dévoiler aux médias les "procédures illégales utilisées par ces firmes pour sécuriser les actifs en Afrique." Il ajouta qu'il ferait en sorte que "le monde sache quel genre d'escrocs internationaux, vous êtes ".

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