ANTI-COVID-19 VACCINES AND AFRICA'S PLACE IN THE PHARMACEUTICAL INDUSTRY! LES VACCINS ANTI-COVID-19 ET LA PLACE DE L’AFRIQUE DANS L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE !
English version
In the health sector and more specifically in
the production of medicines, the system that has been put in place by Western
countries to encourage manufacturers to get started and invest in this sector,
is to guarantee them a patent giving them market exclusivity for a fixed
period, often ranging from 15 to 25 years.
According to the World Intellectual Property
Organization (WIPO), the pharmaceutical sector is the industrial sector that
uses patents most extensively to stimulate and finance its investments in
research and development.
The logic of these patents is justified as
follows:
1. Research and development costs are high and
very risky.
2. For 10 drugs in clinical trial phase, only
one on average ever reaches the market.
3. Once the drug is on the market, the
manufacturer must be allowed to recover their investment and make a profit;
because without this protection, this manufacturer would face competition from
companies which would only copy their product.
Dear readers, the granting of a patent
therefore allows a temporary monopoly to the producer. This patent which will
exclude its competitors and thus allow them to make the product profitable.
These two characteristics combined, allow a company to be able to influence
prices. This is not without consequences for access to medicines, as prices are
often set on the basis of the economic capacities of Westerners.
In this context, the discovery of a vaccine
against Covid-19 by Western pharmaceutical companies appears to be a good deal
for the pharmaceutical industry in these countries, because they will have a
monopoly on production and therefore on prices, thanks to these patents.
But Africa has low economic capacities, and
accounts for a very small share of the demand for medicines. As such, Africa is
not a prime target for large pharmaceutical companies. Therefore, access to
medicines by African populations mainly involves the use of generic products,
which are often medicines whose patents have expired and which competitors can
therefore produce by imitation.
Brazil and India are the main suppliers of
generic drugs. Eager to produce anti-Covid-19 vaccines, Brazil and India have
already taken steps to question the foundations of the use of patents for drugs
so important to the world. These countries would like WHO and UN member
countries to authorize them to produce these vaccines, without the consent of
the patent holders, in order to produce vaccines cheaply for the markets of
developing countries.
In Africa, only four countries: Algeria, South
Africa, Egypt and Nigeria, have a pharmaceutical industry. This means that the
other 50 African states depend entirely on imports to procure the drugs. If
Westerners decided that the covid-19 vaccine would cost $ 100 a dose; for a
family of 5 the price would be 500 dollars, almost 300 thousand CFA francs. How
many Africans can afford this luxury?
Dear readers, Africans are trapped, because
there is a conjunction between the industrial inability to produce these drugs
themselves, and the economic inability to acquire them from the markets if the
prices are too high. This trap prevents African populations from accessing
quality healthcare.
These are the questions we should ask our
rulers.
Version française
D’après l’Organisation mondiale de la propriété
intellectuelle (OMPI), le secteur pharmaceutique est le secteur industriel recourant
le plus largement aux brevets pour stimuler et financer ses investissements en recherche
et développement.
La logique de ces brevets se justifie comme suit :
1.
Les coûts de recherche et
développement sont élevés et très risqués.
2.
Pour 10 médicaments en
phase d’essais cliniques, un seul en moyenne est mis sur le marché.
3.
Une fois le médicament
sur le marché, il faut permettre au fabriquant de récupérer son investissement
et de faire des bénéfices, car sans protection, ce fabriquant ferait face à la
concurrence par des compagnies qui ne feraient que copier son produit.
Chers lecteurs, l’attribution d’un brevet permet donc d’octroyer
un pouvoir temporaire de monopole au producteur. Ce brevet qui va exclure ses
concurrents de la compétition et lui permettre ainsi de rendre son produit profitable.
Ces deux caractéristiques combinées permettent à une entreprise de pouvoir
influencer les prix. Ce qui n’est pas sans conséquence sur l’accès aux
médicaments, car les prix sont souvent fixés à partir des capacités économiques
des occidentaux.
Dans ce contexte, la découverte d’un vaccin contre le
Covid-19 par des compagnies pharmaceutiques occidentales, apparaît une bonne
affaire pour l’industrie pharmaceutique de ces pays, car ils auront le monopole
de la production et donc des prix, grâce à ces brevets.
Mais l’Afrique a de faibles capacités économiques, et ne
représente qu’une très faible part de la demande de médicaments. À ce titre, l’Afrique
ne constitue pas une cible privilégiée pour les grands laboratoires
pharmaceutiques. Par conséquent, l’accès aux médicaments par les populations
Africaines, passe principalement par le recours aux médicaments génériques, qui
sont souvent des médicaments dont les brevets sont arrivés à expiration et que
les concurrents peuvent donc produire par imitation.
Le Brésil et l’Inde sont les principaux fournisseurs de médicaments
génériques. Désireux de produire des vaccins anti-Covid-19, le Brésil et l’Inde
ont déjà entamé des démarches remettant en cause les fondations de l’utilisation
des brevets pour des médicaments aussi importants pour le monde entier. Ces
pays voudraient que l’OMS et les pays membres de l’ONU leur donnent une
autorisation de production de ces vaccins, sans le consentement des titulaires
des brevets, afin de produire à moindre cout des vaccins destinés aux marchés
des pays en voie de développement.
En Afrique, seuls quatre pays : l’Algérie, l’Afrique
du Sud, l’Égypte et le Nigeria, possèdent une industrie pharmaceutique. Cela
signifie que les 50 autres États africains dépendent entièrement des
importations pour se procurer les médicaments. Si les occidentaux décidaient
que le vaccin anti-covid-19 couterait 100 dollars la dose ; pour une
famille de 5 personnes il faudrait payer 500 dollars, près de 300 mille francs
CFA. Combien d’Africains pourront se permettre ce luxe ?
Chers lecteurs, les Africains sont piégés, car il y a conjonction
entre l’incapacité industrielle à produire eux-mêmes ces médicaments, et
l’incapacité économique à les acquérir sur les marchés si les prix sont trop
élevés. Ce piège empêche les populations Africaines d’accéder aux soins de qualité.
Voici les questions
qu’ils faudraient poser à nos gouvernants.
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