WHY ARE THEY DEVELOPED AND ARE WE NOT? POURQUOI SONT-ILS DÉVÉLOPPÉS ET NOUS NE LE SOMMES PAS?


Reykjavik


Libreville





English version


Today in Reykjavik, the capital of Iceland, Geir Haarde that country former Prime Minister went on trial. Why is he being pursued by the court system of his country? Did he embezzle public money? No; did his wife buy expensive jewelry with an exclusive American Express card? No; did he buy a luxurious property in Paris for 100 millions € of public money? No. Simply put, Iceland’s former prime minister went on trial this Monday on the charge by the court system and the citizens of his country that: "while Prime Minister, he failed to adequately protect his country’s economy from financial shocks during the 2008 financial crisis that affected much of the world economy". Dear readers, this is the difference between a true democracy and a banana republic. In a true democracy there is accountability and in a banana republic, there is none.

The trial in Iceland is the first criminal trial of a world leader over the 2008 financial crisis and the former Prime Minister is the first world leader to face criminal charges. The plaintiffs are all these Icelanders who lost their jobs and homes after the country’s main commercial bank collapsed in 2008, sending its currency into a nosedive and inflation soaring, and Haarde as the Prime Minister at the time, is being asked to account. A special court has been set up to prosecute the case. This case against the former Prime Minister hinges on the accusation that he failed to implement recommendations that a government committee had drawn up in 2006 to strengthen Iceland's economy. He is accused of negligence for failing to prevent the financial implosion from which the small island country is still struggling to recover. Against these accusations, the Former Prime Minister said on Monday that no one predicted that there would be a financial collapse in Iceland in 2008 and that the government did not fully understand how much debt the country's banks had on their books. Additionally, he told the court that the committee's work could not have prevented Iceland's economic crash.

Dear readers, could you imagine for a single minute that such proceedings could take place in Gabon? Could you imagine that the Gabonese citizen could successfully bring to trial Ali Bongo or any other very influential political operator? We know that the answer is 100% no, never! Why is that? Why is it impossible to hold Gabonese officials to account in front of the country court? Because not a single Gabonese citizen is foolish enough to believe that there would be any accountability and transparency in the Bongo system of governing. Because nobody in their right mind in Gabon believes that the Bongos have an obligation to be transparent about their actions. In short, in the Gabonese system, honesty is not expected; because for a population to expect its government officials to be honest there must be a framework of democracy with legitimate institutions. In a democracy, legitimacy leads to accountability. Indeed, a key component of legitimacy is accountability. In the case of Gabon, it is difficult for the citizenry to view an institution as legitimate if it is not accountable. For the purpose of clarity, let us define accountability by using this example: "A is accountable to B when A is obliged to inform B about A’s actions and decisions, to justify them, and to suffer punishment in the case of eventual misconduct". From that definition, we can say that accountability has three components:
1. The public should be able to observe or be provided with the relevant information about the government actions and decision-making process.
2. The government should explain and justify its actions.
3. It should be possible for the citizens to reward or punish their policymakers in response to good or bad behaviors.


None of these 3 components is observed in Gabon because for example, when Ali Bongo purchased the property called Pozzo Di Borgo for 100 millions €, he asked no one, justified it to nobody and to this day no Gabonese citizen is able to punish him for such a foolish act of waste of public money. Same thing when he bought the property belonging to the late senator Kennedy; same thing when people asked how much did CAN 2012 cost? No one is accountable in Gabon. The Bongo system is subject to little substantive accountability in Gabon. It is clear that no one, not the Gabonese Parliament (98% of the PDG), nor the Council of Ministers, nor the Sate Council of the Constitutional Court can impose sanctions on the Bongo system, because their very existence is to foster this very system. Under these conditions, how could any kind of integrity, transparency and accountability be expected in the Gabonese Public Administration? Because of this, Gabon cannot make progress because in a functioning democracy, accountability is a standard of public life as holders of public office are accountable for their decisions and actions to the public and must submit themselves to whatever scrutiny is appropriate to their offices. Ali Bongo will never meet that standard and thus Gabon will never modernize as long as his family rules the country.



Version Française


Aujourd'hui à Reykjavik, la capitale de l'Islande, Geir Haarde l'ancien Premier ministre de ce pays était à la barre. Pourquoi est-il poursuivi par le système judiciaire de son pays? A t-il soutiré de l'argent public? Non! Sa femme s'est-elle acheté des bijoux de luxe avec une carte exclusive d'American Express? Non! A t-il acheté une propriété de grand luxe à Paris pour 100 millions d '€ d'argent public? Non! Simplement, l'ancien Premier Ministre d'Islande est jugé à partir de ce lundi par le système judiciaire et les citoyens de son pays sur l'accusation suivante: "alors Premier Ministre, il a manqué de protéger adéquatement l'économie du pays contre les chocs financiers au cours de la crise de 2008 qui a touché une grande partie de l'économie mondiale". Chers lecteurs, c'est la différence entre une vraie démocratie et une république bananière. Dans une vraie démocratie il y a la responsabilisation et dans une république bananière, il n'y en a pas.

Le procès d'Islande est le premier procès criminel d'un chef d'état ou de gouvernement au sujet de la crise financière de 2008 et l'ancien Premier Ministre est le premier leader au monde à faire face à des accusations criminelles. Les plaignants sont tous les Islandais qui ont perdu leurs emplois et logements après que la principale banque commerciale du pays se soit effondrée en 2008, provoquant la chute vertigineuse de la monnaie et une inflation galopante, et Haarde qui était le Premier ministre à l'époque, se voit demandé de rendre des comptes. Un tribunal spécial a été mis en place pour instruire l'affaire. Cette affaire contre l'ancien Premier Ministre repose sur l'accusation selon laquelle il a manqué de mettre en œuvre des recommandations qu'un comité du gouvernement avait proposées en 2006 pour renforcer l'économie de l'Islande. Il est accusé de négligence pour avoir omis de prévenir l'implosion financière dont le petit pays insulaire a encore du mal à se remettre. Face à ces accusations, l'ex-Premier Ministre a déclaré lundi que personne n'avait pu prévoir qu'il y aurait un effondrement financier en Islande en 2008 et que le gouvernement n'eut pas pleine compréhension de l'étendue de la dette des banques du pays. En outre, il a déclaré au tribunal que les recommandations du comité du gouvernement n'auraient pas empêché le crash économique de l'Islande.

Chers lecteurs, pourriez-vous imaginer une seule minute que ces procédures pourraient avoir lieu au Gabon? Pourriez-vous imaginer que le citoyen gabonais puisse réussir à traduire en justice Ali Bongo ou tout autre opérateur politique influent? Nous savons que la réponse est à 100% non, jamais! Pourquoi cela? Pourquoi est-il impossible de demander aux autorités gabonaises de rendre compte devant un tribunal du pays? Parce que pas un seul citoyen gabonais est assez stupide pour croire qu'il y aurait soucis de responsabilité et transparence dans le système Bongo. Parce que personne au Gabon, en possession de toutes ses facultés, ne saurait estimer que les Bongos ont l'obligation de faire preuve de transparence dans leurs actions. En bref, dans le système gabonais, l'honnêteté n'est pas ce à quoi on s'attend, parce que pour qu'une population s'attende à ce que ses représentants au gouvernement soient honnêtes, il doit exister un cadre démocratique avec des institutions légitimes. Dans une démocratie, la légitimité conduit au rendu des comptes. En effet, un élément clé de la légitimité est la reddition des comptes. Dans le cas du Gabon, il est difficile pour l'ensemble des citoyens de considérer une institution comme légitime si elle ne démontre aucun sens des responsabilités. Pour besoin de clarté, nous définissons la reddition de comptes à l'aide de cet exemple: «A est responsable devant B lorsque A est tenu d'informer B des actions et décisions de A, de les justifier, et à subir des sanctions dans le cas de faute éventuelle". De cette définition, nous pouvons déduire que la responsabilité d'état comporte trois volets:
1. Le public devrait être en mesure d'observer ou d'être fourni en informations pertinentes sur les actions du gouvernement et le processus de décision.
2. Le gouvernement doit expliquer et justifier ses actions.
3. Il devrait être possible pour les citoyens de récompenser ou de punir leurs responsables politiques en réponse à des bons ou mauvais comportements.


Aucune de ces 3 composantes n'est observée au Gabon parce que par exemple, quand Ali Bongo a acheté la propriété appelée Pozzo Di Borgo pour 100 millions €, il n'a demandé l'avis de quiconque, il ne l'a justifié à personne et à ce jour aucun citoyen gabonais n'est en mesure de le punir pour cet acte insensé de gaspillage de deniers publics. Même chose quand il a acheté la propriété ayant appartenu au feu sénateur Kennedy; même chose quand les gens ont demandé combien coûtait la CAN 2012? Personne n'est responsable au Gabon. Le système Bongo n'est soumis à aucun contrôle au Gabon. Il est clair que personne, pas le Parlement gabonais (98% du PDG), ni le Conseil des Ministres, ni le Conseil d'Etat ou la Cour constitutionnelle, ne peut imposer des sanctions au système Bongo, parce que l'objectif de l'existence même de ces institutions, est d'encourager ce système. Dans ces conditions, comment pourrait-il naitre un quelconque type d'intégrité, de transparence et de reddition de comptes, dans l'administration publique gabonaise? Pour cette raison, le Gabon ne peut pas faire de progrès parce que dans une démocratie qui fonctionne, la reddition de comptes est une norme de la vie publique, car les agents de la fonction publique sont responsables de leurs décisions et leurs actions devant le public et doivent se soumettre à tout contrôle adapté à leurs fonctions. Ali Bongo ne se livrerait jamais à cet exercice et donc le Gabon ne sera jamais moderne aussi longtemps que sa famille dirige le pays.

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