AN ESSAY BY PAULETTE OYANE-ONDO THAT DESERVES OUR ATTENTION. UN ESSAI DE PAULETTE OYANE-ONDO QUI MÉRITE NOTRE ATTENTION
ET SI, COMME D'HABITUDE, NOUS ETIONS DANS UN JEU DE DUPES ?
Dans un régime de la conservation du pouvoir tel que celui qui gouverne le Gabon depuis 55 ans, les choses sont immuables. Le président de la République est choisi pour protéger les intérêts de la France qui a besoin des matières premières du Gabon, pour son indépendance énergétique. Indépendance énergétique qui lui permet de devenir une puissance parmi les grandes nations du monde. En contrepartie de la garantie et de la protection des intérêts de la France, le président de la République bénéficie à titre personnel "d'une bourse pour services rendus à la France", en plus il a la mainmise sur le pays pour exercer son pouvoir personnel qui ne connait aucune limite et lui donne le droit de vie et de mort. En conséquence de quoi, il peut élever tel, abaisser tel, ruiner tel, enrichir tel. L'idée fondamentale étant que le Gabon, bien que propriété de la France, est sa "chose" puisqu'il en a l'usus et l'abusus, même si la France en a le fructus. Simplement la France se garde bien aujourd'hui d'être visible, c'est mauvais pour son image de marque, c'est quand même le pays des droits de l'Homme, ne l'oublions pas ! Alors, c'est le président de la République gabonaise qui est la mesure de toute chose, avec les personnes qu'il choisit pour l'accompagner dans sa lourde mission de pillage de son propre pays, au détriment des populations natives de ce pays, qui ne doivent surtout pas se mêler de ce qui ne les regarde pas, au risque de se voir réserver un mauvais sort. Que les populations croulent dans la misère, meurent d'indigence, mais qu'elles le fassent surtout en silence. Aucun désordre ne sera toléré. De Gaule considère que l'exploitation du pétrole est incompatible avec l'instabilité. Dans ces conditions, que vaut une souffrance humaine gabonaise face à l'indépendance énergétique de la France ?
La France, qui nous suce les sangs comme un vampire, depuis le 16ème siècle, d'abord par l'esclavage, ensuite depuis le 19ème siècle par la colonisation et depuis le 17 aout 1960 par la néo colonisation, était elle-même, au temps de sa Royauté dans un ordre des choses immuable, un ordonnancement que rien ne pouvait remettre en cause : les Nobles ne travaillaient pas mais avaient tous les privilèges et vivaient dans un luxe insolent, et conservaient tous les leviers du pouvoir du pays. Le clergé ne travaillait pas non plus, parce qu'il était trop occupé à se préoccuper du sort des âmes humaines après la mort. Mais bénéficiait des privilèges qui le faisaient vivre également dans un luxe insolent. Seul le Tiers Etat devait travailler pour nourrir la Noblesse et le Clergé. Il y avait le Tiers Etat des villes et le Tiers Etat paysan si j'ose m'exprimer ainsi.
Seulement voilà, l'ordre des choses que l'on croit immuable ne le reste pas toujours. Et sans que l'on s'en rende compte, le Tiers Etat des villes n'était plus pauvre et selon la logique de l'époque: une nouvelle redistribution des richesses doit entrainer une nouvelle redistribution du pouvoir, réclamait le Tiers Etat des villes.
Par surcroit, les caisses du royaume étaient vides, on a beau presser les paysans comme des citrons, rien n'y fit. Ils sont même de plus en plus miséreux ! Le royaume a beau faire emprunt sur emprunt, rien n'y fit. La noblesse finit par convaincre le Roi de faire les Etats Généraux pour voir comment renflouer les caisses de l'Etat.
Un jeune homme de 30 ans, avocat de son état, brillantissime, ayant une personnalité frondeuse, sans concession et intègre, décide de devenir député pour les Etats généraux : il s’appelle Maximilien de Robespierre.
Lors de l’ouverture des Etats Généraux, la bourgeoisie ne fait pas confiance au Roi, s’en méfie. Et elle a raison, l’approbation du Roi était feinte. La bourgeoisie décide en cachette de se servir du peuple, l’exhorte à se soulever pour protester contre ses mauvaises conditions de vie et l’arme. Le peuple est gonflé à bloc, croyant que quelqu’un se préoccupe enfin de son sort. Finalement, les rapports entre le roi et la bourgeoisie redeviennent normaux, et elle se souvient avec horreur avoir armé le peuple et lui avoir fait prendre conscience de ses mauvaises conditions de vie. Elle décide de récupérer les armes remises au peuple, parce qu’elle a elle-même peur d’un peuple armé et affamé. La bourgeoisie propose alors au peuple de lui rendre les armes contre une somme d'argent un peu plus supérieure à celle que gagne un paysan habituellement. Le peuple rend les armes. Mais sait désormais qu’il ne vit pas dans des conditions normales et qu’il peut se révolter d’autant qu’on lui a fait croire que les Etats Généraux se tiennent pour trouver des solutions à ses conditions de vie misérable. On lui a menti, mais lui ne le sait pas. Il se met donc à espérer. Seulement, ses conditions de vie ne changent pas, le pain se met à manquer et le peuple laisse éclater sa colère, il est immédiatement réprimé par Lafayette qui l’écrase dans le sang, poursuivant ceux qui essaient de s’échapper qu’à ce qui leur sert de maison. On n’a jamais su le nombre de morts que fit Lafayette. Tout ce que l’on sait c’est que ce fut un bain de sang indescriptible. Robespierre en fut horrifié. Il était devenu député pour changer les conditions de vie du peuple, mais il n’avait pas réalisé à quel point tout ceci était un jeu d’intrigues et de magouilles. Même son Club des Jacobins était parasité sans qu’il le sache : Mirabeau et Danton étaient complètement corrompus et devaient rester près de Robespierre pour mieux contrecarrer tous ses plans. Car, très rapidement, Robespierre a dominé les Etats Généraux, par son intelligence hors norme et sa capacité de travail illimitée. Mais il avait un défaut qui irritait la noblesse et la bourgeoisie : il était intègre et loyal, défauts impardonnables.
Quand Bongo II le Petit se préparait à accéder à la magistrature suprême, c’est lui-même qui a mis sur le tapis son problème de filiation. Il était lui-même le premier à en parler à la télévision sans qu’officiellement personne ne s’en soit plaint. Ensuite, son oncle Assélé est venu à la même télévision dire que Bongo II le Petit n’était pas gabonais, sans qui que ce soit ne lui ait demandé quoi que ce soit. Ensuite, sa mère est passée à la même télévision nous raconter, avec forces détails intimes et quelques peu gênants, comment elle l’a mis au monde par césarienne et comment en sortant de l’hôpital, elle est tombée sur une personne dont on venait de couper la tête et comment cette tête, détachée de son corps, continuait à réagir. C’était surréaliste !
Donc les gabonais l’on peut être oublié, mais c’est Bongo II le Petit lui-même et sa propre famille qui ont mis en place public, son problème de filiation, ce n’est pas venu du peuple.
Une fois qu’il a accédé à la magistrature suprême, Luc Begone Nsi se souvient que Mr Asselé avait déclaré urbi et orbi que Bongo II le Petit n’était pas gabonais, mais un enfant adopté. Luc Bengone Nsi, en toute logique, trouva que ce n’est pas normal qu’une personne qui n’est pas gabonaise de souche soit à la tête du Gabon. Le courageux Mr Bengone Nsi se sert alors le 1er de l’article 10 de la Constitution. Mais le pauvre Mr Bengone Nsi se sent bien seul, il prêche dans le désert et va même jusqu’à la Cour Constitutionnelle où il fait naturellement chou blanc.
On en est là quand Bongo II le Petit reconnaît lui-même (encore lui) sur les ondes d’une radio internationale de grande écoute qu’il a présenté de faux documents et donc un faux acte de naissance pour accéder à la magistrature suprême. L’affaire prend alors une dimension scandaleuse. Et Bongo II Le petit et les siens enfoncent le clou : publications de photos aussi invraisemblables les unes que les autres, des milliers de témoignages télévisuels aussi hystériques les uns que les autres pour insulter quiconque ose remettre en doute la filiation de Bongo II Le Petit, publication d’un nombre invraisemblables d’acte de naissance différents du seul Bongo II Le Petit.
Entrent en scène, l’opposition et la société civile auto-proclamée libre qui s’emparent de cette affaire. Elles vont alors dans tous les sens : quand elles ne réclament pas les tests ADN, elles réclament un authentique acte de naissance. Quand elles ne donnent pas des ultimatums, qui au demeurant, restent vains, elles promettent des procédures diverses et variées qui vont de l’impossible destitution, à l’improbable saisine des juridictions pour toutes sortes de fantaisies. J’en suis à arriver à me demander, mais est-ce bien sérieux tout ceci ? N’y a-t-il pas anguille sous roche ? Pourquoi ne pas simplement invoquer le parjure qui est largement suffisant dans le cas d’espèce et travailler là-dessus ?
Aujourd’hui, on demande au peuple Gabonais sur lequel le pouvoir s’exerce au tir aux pigeons depuis 90, un peuple qui n’a connu que des morts vains, de se préparer au sacrifice suprême ! Ben ça alors ! Gandhi, Martin Luther King, Mandela et Aung Saan Suu Khy, n’étaient pas avides du sang du peuple. Ils enclenchaient eux-mêmes les marches dont ils prenaient la tête et allaient affronter eux-mêmes le feu de l’oppresseur. Quel genre de leaders veut que le peuple serve comme chair à canon ? Un peuple dont, par-dessus le marché, ils ne partagent pas la misère comme Gandhi partageait la misère des siens ? Trouvez l’erreur !
P2O
Paulette Oyane Ondo
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