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Traduction française


Une « Think Tank » indépendante veut honorer un dictateur africain comme «Citoyen du Monde»

Le président du Gabon est un autocrate outrageusement corrompu qui probablement vient juste de voler une élection. Pourquoi l'Atlantic Council a offert de lui porter un toast lors d'un diner de gala?


Le président gabonais Ali Bongo Ondimba devait assister à un gala chic ce lundi, organisé par l'Atlantic Council, un groupe de réflexion bien connu basé à Washington, afin d'accepter un prix pour «sa vie au service public et ses efforts pour améliorer la vie des gens au Gabon ». Malheureusement pour le dictateur, il a été forcé d'annuler sa présence à cette réception au dernier moment en raison de sérieux troubles dans son pays - les conséquences sanglantes d'une élection probablement volée le 27 août (Les observateurs internationaux ont déclaré le vote frauduleux après que le régime ait rapporté une improbable victoire de 95,5 pour cent des voix pour Bongo dans sa province natale avec 99,9 pour cent de taux de participation.)

Plusieurs jours de manifestations violentes s’en sont suivis. Au moins 50 personnes ont été tuées, et plus de 1000 ont été arrêtés par les forces de sécurité, selon l'opposition. Le Gabon reste sous un couvre-feu de 12 heures par jour, mais le l'Atlantic Council n'a pas officiellement annulé le prix, qu'il avait précédemment attribué a des gens comme Robert De Niro et le président colombien Juan Manuel Santos. Dans une lettre à Human Rights Foundation, le président de l’Atlantic Council, Frederick Kempe, a déclaré que son organisation respectait la décision de Bongo "de renoncer à recevoir son Prix Global Citizen cette année en raison des principales priorités qu'il a dans son pays."

Pourtant, on se demande comment Bongo a-t-il jamais été considéré comme un candidat digne de ce prix. Le personnage notoirement corrompu dirige le Gabon depuis 2009, quand il a succédé à son père, Omar Bongo Ondimba, lors d'une élection frauduleuse. (La famille Bongo exerce un contrôle quasi complet sur la politique gabonaise, les entreprises et la société civile depuis 1967.) Les pays a les scores les plus bas possibles sur les indices des droits civiques et politiques de Freedom House, et les activistes anti-gouvernementaux sont souvent traités avec la violence ou même tués.

Le régime Bongo a un bilan encore pire en ce qui concerne la corruption. Le président et sa famille traitent le trésor national comme un compte en banque privée, s’appropriant des centaines de millions de dollars de fonds publics pour un usage personnel, selon des enquêteurs américains et français. L’administration est bâtie sur ce que des Gabonais décrivent comme un réseau "mafieux" de faux fonctionnaires qui reçoivent des salaires en dépit de ne pas avoir des emplois officiels. Le résultat est que, même avec une immense richesse pétrolière - le revenu par habitant au Gabon est quatre fois supérieure à celle de la plupart des pays d'Afrique Sub-Saharienne - un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et le chômage dépasse les 20 pour cent.

Pendant ce temps, Bongo et sa famille possèdent plus d’une cinquantaine de résidences de vacances à l'étranger - certaines valant jusqu’à 100 millions d'euros - et disposent d'une flotte de plus de 100 voitures de luxe, y compris des Ferrari, Bentley et Rolls-Royce personnalisées. Leur reseau de détournement de fonds, qui a été largement documenté par les autorités française, s’étend d’au moins 70 comptes bancaires, des yachts, une énorme collection d'œuvres d'art, et même un Boeing 777.

En lui reconnaissant un Prix Global Citizen, l'Atlantic Council veut aider Bongo a changer son image d’autocrate outrageusement corrompu. Les dirigeants démocratiquement élus du Japon et de l'Italie, Shinzo Abe et Matteo Renzi, respectivement, recevront leur prix le lundi comme prévu lors d'un gala au Musée américain d'histoire naturelle à New York. Si Bongo n’était pas occupé à mater le mouvement de protestation de l’opposition à son régime, il aurait été en mesure de se présenter comme un chef d’Etat de même légitimité. Et puisque le l'Atlantic Council n'a pas révoqué le prix, il peut encore être en mesure de le recevoir à une date ultérieure.

Le Conseil de l'Atlantique a longtemps claironné son objectivité et son indépendance, mais récompenser Bongo est le dernier d'une série de développements inquiétants dans ce think tank, qui soulèvent des questions quant à son engagement envers la transparence et sa capacité de maintenir ses intérêts d’affaires, séparément de ses activités de recherche et d’opérations politiques. Le Gabon n’est pas la seule dictature dont l'Atlantic Council s’est rapprochée: Le Royaume de Bahreïn est mentionné sur le site Web de l'organisation comme un de leur important bailleur de fonds, et il reçoit aussi le soutien financier des gouvernements de l'Azerbaïdjan, de l'Arabie Saoudite, et du Kazakhstan. Alexander Mirtchev, un des administrateurs du fond souverain du Kazakhstan, est membre du comité exécutif du conseil d'administration de l'Atlantic Council et est répertorié comme un gros contributeur financier.

Le Conseil de l'Atlantique prétend préserver "l'indépendance intellectuelle» sur ses programmes, mais il est difficile d'expliquer l'évaluation de certains pays par cette organisation, sans tenir compte de leurs contributions financières. En 2012, par exemple, le groupe de réflexion a organisé un événement entièrement dédié au Kazakhstan, où les orateurs a salué les politiques étrangères et économiques du gouvernement tout en formulant une seule critique tiède à propos de la détérioration de la situation des droits de l’homme dans le pays. «Il y a beaucoup de choses à louer au Kazakhstan," déclarait Lorne Craner, ancien secrétaire d'État adjoint pour la démocratie, les droits de l'homme et du travail, ajoutant que le pays a fait "de grands progrès dans le domaine des droits de l'homme." Larry Napper, l'ancien Ambassadeur Américain au Kazakhstan, a salué le talent de président Kazakh, Noursoultan Nazarbaïev, pour avoir établi des relations personnelles avec les dirigeants Américains et se souvenait de son hospitalité faite de sauna et de la vodka. Martha Brill Olcott, à l’époque associé senior au Carnegie Endowment for International Peace, un autre groupe de réflexion basé à Washington, a fait écho à ce sentiment exaltant à propos des «énormes talents diplomatiques et charme personnel" de Nazarbayev

Personne n'a mentionné le fait que Nazarbayev soit un tyran impitoyable qui s’est avec sa famille, enrichi, se soit déclaré président à vie, et persécute tous ceux qui s'opposent à lui. Le sujet des prisonniers politiques a été complètement ignoré, sans doute par crainte de perdre l'un des principaux donateurs de l’Atlantic Council.

Le traitement par ce think tank, du Gabon, suscite des préoccupations similaires. J. Peter Pham, Directeur du Centre Africain de l'Atlantic Council, parle fréquemment du Gabon dans les médias, mais évite de critiquer Bongo. Plus récemment, Pham attaqué un rival politique de Bongo, l'ancien patron de l'Union Africaine, Jean Ping, se référant à son insistance que l'élection du 27 août ait été truquée comme étant un "jeu très dangereux." Plus tôt cette année, Pham a salué les réformes militaires de Bongo dans une interview dans « Foreign Policy ». Dans une interview récente avec le site d’information Ozy, il a défendu Bongo et rabaissé l'opposition. Un examen des commentaires et des rapports de Pham, révèle qu'il ne critique jamais les violations des droits de l'homme du régime gabonais. Considérant que Pham est prompt à souligner les violations des droits de l'homme en République Démocratique du Congo, par exemple, sa critique sélective semble moins être une analyse objective et plus être les mots d'un mercenaire de relations publiques à louer.

Parce que l'Atlantic Council ne divulgue pas publiquement l'ensemble de ses bailleurs de fonds, ou le montant et la date de leurs dons, il est difficile de discerner la nature précise de la relation de cette organisation avec le régime Bongo. Le gouvernement du Gabon ou quelqu'un agissant en son nom, a-t-il versé des fonds à l'Atlantic Council? Est-ce que d'autres bailleurs de fonds de l'Atlantic Council ou ses partenaires devraient bénéficier de relations d'affaires avec le Gabon? Tant que ces questions ne recevront pas de réponses, la crédibilité de l'un des think tanks les plus respectés de Washington restera en question, et son prix Global Citizen restera une farce.

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