WE MUST WITH MORE DILIGENCE THAN EVER, READ GREGORY NGBWA-MINTSA AGAIN. NOUS DEVONS AVEC PLUS D’ASSIDUITÉ ENCORE, RELIRE GREGORY NGBWA-MINTSA
English version
When one reads Gregory Ngbwa-Mintsa while observing what is happening on Gabon's political space, one immediately realizes how much this beloved compatriot is inescapable when it comes to deciphering how we got to where we are currently bogged down.
This blog will advise its readers to use a new rating scale of Gabonese politicians. When they come to you with electoralist arguments, ask them if they have read Gregory Ngbwa-Mintsa and if so, what they learned from that. You will see them run away!
Here is the text of an incredible insightful interview that Gregory Ngbwa-Mintsa gave to Echos du Nord n ° 38 of Tuesday, February 10, 2009. Enjoy!
Version française
Quand on lit Gregory Ngbwa-Mintsa tout en observant ce qui se passe sur le terrain politique gabonais, on s’aperçoit immédiatement combien ce regretté compatriote est incontournable quand il s’agit de décortiquer comment nous en sommes arrivés la où nous sommes présentement embourbés.
Ce blog va conseiller à ses lecteurs d’utiliser un nouveau barème d’évaluation des politiciens Gabonais. Quand ils viendront vers vous avec des arguments électoralistes, demandez-leur s’ils ont lu Gregory Ngbwa-Mintsa et si oui, ce qu’ils en ont tirés. Vous les verrez décamper !
Voici le texte d’une interview d’une perspicacité inouïe que Gregory Ngbwa-Mintsa donna à Echos du Nord n° 38 du mardi 10 février 2009. Bonne lecture !
“Déstabiliser un pouvoir inique est un devoir patriotique”
Interview publiée dans Echos du Nord n° 38 du mardi 10 février 2009
Vous avez été incarcéré pour détention d’un document destiné à déstabiliser l’État. Que pouvez-vous en dire?
- D’abord que l’on ne peut pas déstabiliser une démocratie. Donc, le Gabon n’est pas une démocratie. Vous imaginez un coup d’État aux États-Unis, en France, ou en Afrique du Sud? Ce n’est pas possible. On ne peut déstabiliser qu’une entité dont les fondements sont superficiels et les équilibres précaires. C’est ma première réflexion.
La seconde est qu’on ne peut parler de déstabilisation d’un État que lorsque l’État fait corps avec un seul individu. Dans ce cas, il s’agit d’une dictature, d’un système dans lequel tous les mécanismes culturels, économiques et sociaux n’ont pour corolaire qu’un individu et son entourage le plus immédiat. Comme ici, comme dans les dictatures communistes, comme en Corée du Nord. Comme au Zaïre de Mobutu ou en Ouganda d’Idi Amin Dada.
Dans une démocratie normale, le rôle normal d’une opposition est de déstabiliser un système de valeurs pour le remplacer par un autre qu’on considère comme meilleur pour la nation. De fait, dans une démocratie normale, ses adversaires harcèlent quotidiennement celui qui est au pouvoir. Mais cela ne déstabilise pas l’Etat pour autant. L’affaire du Watergate a déstabilisé Richard Nixon au point de le pousser à la démission; l’affaire Monica Lewinsky a déstabilisé Bill Clinton. L’affaire des diamants de Bokassa a déstabilisé Giscard d’Estaing, la révélation de son passé vichyste a déstabilisé Mitterrand; les emplois fictifs de la Mairie de Paris ont déstabilisé Chirac; les révélations des frasques du couple Cécilia-Nicolas ont déstabilisé Sarkozy; l’affaire des pots de vin et du viol ont déstabilisé Jacob Zuma et l’ANC au pouvoir; l’affaire du SAC a déstabilisé le gaullisme; l’attentat du colonel von Stauffenberg a déstabilisé Hitler. Mais à aucun moment de ces épisodes, les états états-unien, français, sud-africain ou allemand n’ont été déstabilisés. Car ils fonctionnaient sur un système viable, produit éprouvé d’un consensus collectif dans un environnement spécifique. Même les groupes armés les plus structurés, qui sèment l’horreur et la terreur dans le public, n’ont jamais pu venir à bout des pouvoirs centraux, et encore moins des pouvoirs centralisés: l’IRA n’a jamais déstabilisé les gouvernements britanniques successifs; l’ETA n’a déstabilisé aucun gouvernement espagnol; les Brigades rouges et la loge P2 n’ont jamais déstabilisé l’Etat italien; Action directe, les indépendantistes corses, bretons, antillais ou kanak n’ont jamais déstabilisé l’Etat français; la Bande à Baader n’a jamais déstabilisé la chancellerie allemande; ni le Ku Klux Klan, ni les intellectuels et artistes accusés de communisme pourchassés par Mac Carty, ni les assassins de Kennedy, ni Al Qaeda, ni les faucons de G. W. Bush n’ont jamais déstabilisé les Etats-Unis d’Amérique; les Farc n’ont jamais déstabilisé l’Etat colombien; les Tigres Tamoul n’ont jamais déstabilisé l’Etat Sri Lankais; les dissidents, souvent soutenus par le bloc occidental, n’ont jamais déstabilisé aucun Etat du bloc de l’Est, ni avant, ni pendant, ni après la Guerre froide. Marc Ona et moi devons, à nous deux, être des miracles de l’Histoire pour déstabiliser un Etat.
Mais on vous accuse d’être financé par des puissances étrangères. Si c’est le cas, cela signifie que l’intention de démettre Omar Bongo est réelle. Surtout si l’on tient compte du fait que vous voulez le mettre en prison.
- Mettre qui en prison?
Le président de la République. Omar Bongo Ondimba.
- Qui? Moi?
Vous n’avez pas porté plainte contre lui?
- Il faut être complètement idiot pour penser que Nicolas Sarkozy mettra son maître en prison. Vous ne le savez peut-être pas, mais Bongo est le modèle de Sarkozy. La première personne à qui Le président français fraîchement élu a téléphoné, c’est Bongo. Pour le remercier de ses “conseils”. Il applique d’ailleurs exactement la même politique que notre président: récupérer les figures les plus emblématiques de l’opposition (Jack Lang, Bernard Kouchner, Jacques Attali, Eric Besson, Dominique Strauss Kahn, Jean Marie Bockel, Jacques Séguéla, Max Gallo…) pour semer un désarroi profond dans les rangs de l’adversaire. C’est une tactique qui a fait ses preuves au Gabon. C’est Omar qui a donné le tuyau à Sarkozy. Et puis, tout le monde sait que notre président a l’appui de toute la classe politique française qu’il a abondamment arrosée. Bongo n’ira jamais en prison en France. Si un Gabonais doit aller en prison, c’est ici. Mais en tant que président, il jouit d’une immunité à vie.
Si vous affirmez que vous ne souhaitez pas le mettre en prison, cela confirme la thèse du ministre de l’Intérieur, de Steeve Mvé et autres Christian Abiague selon laquelle vous êtes manipulés.
- C’est qui, ceux-là?
Des acteurs de la société civile qui ont donné une conférence de presse et animé des émissions pour, en gros, condamner le fait que vous et Marc Ona êtes manipulés, instrumentalisés par les ONG françaises qui veulent déstabiliser le Gabon. Ne me dites pas que vous ne connaissez pas Steeve Mvé. C’est votre parent direct.
- Je m’insurge depuis des années contre le rôle néfaste de l’élite intellectuelle qui utilise un français académique pour dire des conneries que le Gabonais gobe sans jamais prendre de recul. Je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer de ces inepties. Rendez-vous compte que moi, Ngbwa Mintsa, je suis, du jour au lendemain, devenu le suppot de la Françafrique qui nuis aux intérêts du Gabon! Moi! C’est ça, le pays. Ici, nous fêtons en grande pompe les quarante ans de pouvoir d’Omar Bongo pendant que le reste du monde a honte à notre place. Le monde entier reconnaît Omar Bongo et le Gabon comme la figure emblématique et le bastion inexpugnable de la Françafrique, le défenseur le plus sûr des intérêts français en Afrique. Mais au Gabon, c’est celui qui s’érige contre cette Françafrique pour défendre les intérêts du pays qu’on accuse d’être manipulé par la France. Ca, c’est trop fort!
André Mba Obame sait très bien que la France n’est pas le Gabon. En France, tout ne tourne pas autour de Yaya Sarko. En France, il y a une opposition solide, structurée et bien implantée. En France, il y a une opinion, des opinions. En France, les médias d’Etat ne sont pas la RTG1. En France, le citoyen français ne raisonne pas en termes de “on va encore faire comment?” En France, il y a des contribuables qui n’acceptent pas que leurs impôts prélevés et versés au chapitre de l’aide publique au développement contribuent à enrichir les dictateurs qui financent les partis politiques français et poussent les Africains à l’immigration. En France, il y a des gens qui s’intéressent à la marche du monde et à la condition humaine. En France, il y a aussi des politiciens véreux et des avocats pourris, qui aident nos politiciens à tuer notre pays.
Soyez concret…
- Mba Obame cherche à diaboliser Transparency International et Sherpa. Cet histrion parle même de Survie alors que cette association n’est pas partie prenante dans la dernière plainte BMA (Biens mal acquis).
Pour ceux qui ne le savent pas, Sherpa défend les Gabonais mieux que le gouvernement. Cette association qui me “manipule” a gagné un procès contre Aréva dont l’activité a entraîné des conséquences néfastes sur la santé des habitants de Mounana. Qu’a fait le Gabon dans ce sens? Rien. Au contraire, au début de ce mois, Areva a été reçu par le président de la République pour reprendre ses activités. Conclusion: il faut déstabiliser la Françafrique.
Lorsqu’il tentait encore fraternellement de me convaincre de retirer ma plainte, Mba Obame parlait de son “collègue” Nicolas sarkozy. Collègue? “Mais oui, nous avons été ministres de l’Intérieur en même temps“. Il se vantait également d’avoir des relations très personnelles avec Bernard Kouchner à qui il a confié l’expertise du dossier de l’assurance maladie universelle. Malgré le fait qu’il avait réalisé une étude en faveur de Total et de la junte birmane, j’avais du mal à croire que l’héroïque et médiatique french doctor pouvait être l’ami d’un tel faquin.
Deux études ont été contractées par BK Conseil, le cabinet de Kouchner, qui les a refilées à ses deux partenaires, Eric Danon et Jacques Baudoin, via les sociétés Imeda, Africa Steps et Danomex. Lorsque je sais que le gouvernement a payé ces deux études sur le système médical gabonais 2 646 388 euros, soit 1,735 916 870 milliard de F Cfa et que je l’entends dire aux Gabonais qu’il ne peut pas satisfaire leurs revendications pourtant reconnues légitimes à cause de la crise financière, ça me révolte! Et, vu la permanence de ce genre de scandale néo-colonial, tout Gabonais qui aime son pays a le devoir de réagir. Dans cette perspective, déstabiliser un pouvoir inique est un devoir patriotique.
Enfin, Comme l’a dit Marc Ona un jour, Mba Obame veut appliquer les recettes de Machiavel, sauf que Machiavel n’avait pas l’Internet. Il exploite une disposition de notre code pénal complètement surannée pour tenter de nous soumettre. Mais je préfèrerais passer ma vie en prison ou mourir qu’être un “Mba Obame boys”. Lorsque ce faquin m’a harcelé quotidiennement pour que je retire ma plainte contre le président de la République en échange du poste de mon choix , j’ai été profondément vexé. Moi, Ngbwa Mintsa, être le factotum d’un larbin!
Lors de sa conférence de presse, il semblait détenir de nombreux éléments à charge contre vous.
- Lesquels?
Il affirmait que vous avez reçu de l’argent de Transparency International, de Sherpa et Survie. Il a affirmé que vous êtes manipulé par ces ONG françaises qui s’acharnent contre l’Etat gabonais.
- C’est qui l’Etat gabonais? Je n’ai pas porté plainte contre l’Etat. Je me suis porté partie civile contre le président de la République à cause du patrimoine mobilier et immobilier que continue d’accumuler sa famille en France, alors que la misère des Gabonais s’accroît de jour en jour. Et je le lui ai dit. Il semble d’ailleurs avoir compris.
Le problème est que Mba Obame savait que j’étais dans une logique de conciliation en vue de la restitution des biens mal acquis en faveur des Gabonais les plus pauvres. C’est pour empêcher la conciliation, et donc pour m’empêcher de retirer ma plainte que ce cuistre m’a mis en prison.
Que voulez-vous dire? C’est incompréhensible…
- Je ne comprends pas comment les Gabonais peuvent être aussi peu perspicaces. Mba Obame est le pyromane qui crie au feu, c’est évident.
Qu’entendez-vous par là?
- Voici le contexte. Le président de la République a un certain âge. Manifestement, il n’est plus aussi présent qu’en son temps. Il se trouve qu’il n’a pas, officiellement, préparé sa succession.
Mba Obame était présent lorsque je lui ai dit: “Monsieur le président, vous portez une lourde responsabilité. Si vous décidiez de prendre votre retraite, vous laisseriez un pays où on ne respecte pas les lois, car ceux qui sont payés cher pour les faire appliquer sont les premiers à les violer. Les Gabonais n’ont pas appris à respecter une constitution que vous modifiez avant chaque élection présidentielle. Ils n’ont pas appris à respecter l’urne, car les élections organisées dans ce pays ont toutes été chaotiques. Les Gabonais n’ont pas appris à vivre ensemble, car si la géopolitique a pu avoir une justification à un moment donné de notre histoire, force est de constater qu’elle n’a eu pour résultat que de cloisonner nos ethnies, nos clans, nos provinces et nos villages. Sur quel mode, sur quel principe les Gabonais vont-ils fonctionner lorsque vous ne serez plus aux affaires? Et ce n’est pas moi qui vous dirais la guerre de succession intense qui prévaut dans votre propre entourage qui se tient encore tranquille, car vous l’arrosez d’argent, le tout sur fond de crise sociale. Monsieur le président, si vous ne réagissez pas, nous allons vers une tragédie nationale. Vous seul pouvez l’éviter…”
Tout ce que fait Mba Obame s’inscrit en plein dans la guerre de succession. Mais lui, se croit plus malin que les autres en jouant les pompiers pyromanes.
Vous insistez là-dessus sans vraiment étayer votre affirmation.
- Les Rénovateurs sont impatients de prendre le pouvoir. C’est pourquoi, par la personne de Mba Obame, ils entreprennent tout ce qui peut affaiblir Bongo.
C’est une accusation grave!
- Oui. Je sais ce que je dis et je pèse mes mots. Mba Obame et ses amis se concertent pour prendre des décisions qui nuisent à l’image de leur père dans l’opinion internationale. Mais au plan intérieur, il se présente comme le défenseur de Papa le plus dévoué et le plus déterminé. Vous voulez des exemples? Connaissant la notoriété internationale de Marc Ona, il lui interdit de sortir du territoire. Sans notification officielle. Evidemment, toutes les ONG internationales qui l’attendaient pour une conférence aux Etats-Unis protestent violemment. Malgré cela, il l’empêche de se rendre à une conférence au Congo. Les réactions se manifestent de plus en plus fort. A l’assemblée générale des Nations Unies à New York, en septembre 2008, un collectif des plus grandes ONG du monde remet au vice-président de la République, en mains propres, une lettre de protestation adressée au président Bongo.
Malgré cela, il l’empêche de se rendre à une autre conférence au Sénégal. Vous imaginez les réactions au plan international.
En février 2008, il suspend toutes les ONG. Toutes! Cela ne s’est jamais vu ailleurs. Nulle part. Tir groupé de toutes les ONG et associations dans le monde.
En réaction à la plainte BMA, il corrompt la Gabonaise et les Congolais qui s’étaient portés partie civile dans la plainte BMA avec l’argent du Gabon et faisant subir des pressions de toutes sortes aux plus déterminés, dont la menace de mort sur la famille Toungamany. En passant, il tente de corrompre Les avocats de Sherpa. Ce qui suscite un tir groupé des médias français qui n’ont jamais vu ça. Enfin, il nous met en prison arbitrairement, sachant très bien que l’opinion internationale se saisirait de cette affaire dont le dernier modèle est la Birmanie.
Et puis il vient là, faire semblant de s’étonner du “harcèlement des médias français“.
Je l’énerve, parce qu’il sait que je sais qu’il sait que lorsqu’il prend de telles initiatives, ce n’est pas Mba Obame qu’on vilipende dans le monde. Qui le connaît? Pour l’opinion internationale, c’est Bongo qui persécute Marc Ona, c’est Bongo qui a suspendu les ONG, c’est Bongo qui nous a arbitrairement envoyés au bagne. Parce qu’il a fait sciences po, Mba Obame croit être plus intelligent que la moyenne et il croit pouvoir manipuler tout le monde.
Là, vous avancez vraiment des accusations très graves.
- En effet. Et je maintiens que Mba Obame et ses complices sont au cœur d’une conspiration sourde.
Vous parlez de ses complices. De qui s’agit-il?
- Le jour où il a invité Marc et moi à discuter dans son bureau, le ministre de la Défense, Ali Bongo, après avoir eu l’outrecuidance de me faire la morale pendant une heure, m’a dit qu’un Blanc, une barbouze est venu spontanément lui proposer de “régler le compte de Grégory proprement, sans laisser de trace“.
Quelle a été votre réaction?
Je lui ai dit que je m’y attends depuis l’instant où j’ai décidé de me constituer partie civile. En effet, je sais que le combat contre la Françafrique m’oppose objectivement à toute la crapulerie d’affaires française au Gabon, aux loges maçonniques affairistes et à leurs valets locaux. Sans parler des Gabonais qui préfèrent mourir à petit feux sous prétexte que “nous avons la paix” plutôt que prendre leur responsabilité devant l’Histoire et l’avenir de nos enfants.
Vous n’avez pas peur?
- Si, bien sûr. Mais étant donné que notre peur est leur première arme, chaque fois que j’ai peur, je suis révolté et encore plus déterminé. Lorsque j’étais en prison, j’ai connu un état d’exaltation profonde, car je savais que j’étais là pour qu’on ne jette plus les Gabonais en prison de cette manière et pour que les Gabonais n’aient plus peur.
Je ne vois pas encore la conspiration dont vous parlez.
- Si vous ne voyez pas une conspiration de la part de ceux qui font tout pour affaiblir le président afin de prendre le pouvoir, vous en verrez les prémisses et les manifestations d’ici peu.
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