LE GABON D’ÉLECTIONS EN ÉLECTIONS : L’INVOLUTION POLITIQUE




Nous y voici, sans qu'une seule voix ne s'élève, sans qu'aucune sonnette d’alarme sur le caractère burlesque des consultations électorales au Gabon, ne se fasse entendre, le porte parole de la CENAP, la fameuse commission électorale supposée autonome mais assurément permanente (les dictatures sont souvent très poétiques), a annoncé les candidatures retenues pour les élections partielles à venir. Le décor est ainsi planté, les chocs de titans auront lieu. La plaisanterie électorale sera jouée selon les règles imposées et contrôlées par Ali Bongo. Et comme son père disait qu’on organise pas des élections pour les perdre, avec une CENAP en place, une Mborantsuo toujours égale à elle-même et une armée prête à mettre les récalcitrants hors d’état de nuire, Jean-Eyeghe Ndong, Casimir Oye-Mba, Paulette Missambo et André Mba-Obame n’ont pas toujours expliqués aux gens comment ils iront à cette élection en gagneur. Un sage a dit que dans la vie, quand on n’avance plus, on recule. Il n’y a pas de surplace, car même quand vous faites du surplace, les autres avancent. Donc l’immobilisme politique au Gabon qui a les deux pieds toujours bien plantés dans les vieilles méthodes, conduit le pays au recul. Au lieu d’une évolution, nous somme la proie d’une atrophie politique car la course à ces postes de parlementaires démontre que le Gabon reste le pays des prébendes légiférées où le monopole des césars est légion, non pas le César Romain, mais plutôt celui de Pagnol. Il semblerait qu’il soit plus important d’être député ou sénateur sans impact particulier sur la vie politique du pays, que d’être dans l’ombre à véritablement travailler pour faire changer les choses au Gabon. Nous sommes tombés au plus bas, car nous venons d'assister à un classique viol électoral, et sans modifications préalables, les violés d’hier en redemandent.

1. Les gladiateurs dans le 2ième arrondissement de Libreville ont été confirmés par la CENAP : le choc Eyeghe-Ndong/Mba-Abessole
Hier encore, Mba-Abessole criait sur tous les toits qu’Ali Bongo était tellement inepte qu’il ne pouvait se élire faire au Gabon. En fait, ce même Mba Abessole nous disait qu’il était impossible à Ali Bongo de se faire élire dans son propre village, et qu’il ne devait ses « élections » qu’à la volonté de son père. En quelques mois, Ali Bongo a achevé de broyer Mba-Abessole et l’a transformé en concubine politique consentante à aller au charbon pour l’amour de la toute nouvelle majorité « républicaine de l’émergence ». Après avoir servi le père, on ne va pas s’arrêter en si bon chemin, il faut servir le fils. Comme du temps des romains, Ali Bongo compte sur l’engouement populaire pour le combat de gladiateurs politiques, qu’engendrera la lutte entre Eyeghe-Ndong/Mba-Abessole, pour démontrer qu’il soit désormais le maitre du jeu politique au Gabon. Malgré l’impopularité de Mba-Abessole et la grande popularité dont jouit Eyeghe-Ndong dans cet arrondissement, il est impératif qu’Ali Bongo humilie politiquement ce dernier lors de cette élection. Il y a des comptes à régler. Mba–Abessole ne sera que le cheval de Troie qui servira à Ali Bongo de planter une dague politique mortelle dans le cœur politique d’Eyeghe-Ndong. Une humiliation politique de Jean Eyeghe-Ndong en ferait un simple citoyen ; et d’après le PDG quand on est simple citoyen, on n’est rien. Mba-Abessole doit donc gagner, il va donc gagner avec une majorité écrasante des suffrages. C’est comme ça. C’est écrit, littéralement dans les bureaux de la CENAP.

2. A Ntoum, la représentation théâtrale aura dans les rôles principaux Casimir Oye Mba et Julien Nkoghe-Bekale
Un autre qu’Ali Bongo aimerait bien immoler sur la place politique publique est Casimir Oye-Mba. Ce monsieur a refusé d’accepter l’effronterie d’un pouvoir héréditaire au Gabon. Même si la fin de sa campagne a été quelque peu surréaliste, avec un désistement bizarre le matin du scrutin et le non endorsement de qui que ce soit, il est clair qu’une réelle antipathie couve entre les deux hommes. Pour mieux asseoir son pouvoir, Ali Bongo ne peut accepter au parlement, des hommes qui risquent de lui faire de l’ombre. Il s’inscrit sur le modèle de son père qui exila Jean Hilaire Obame-Eyeghe aussitôt après son accession au pouvoir, histoire de ne pas avoir à conjuguer avec une forte personnalité qui risque de lui faire ombrage. La double dimension du nettoyage et du règlement de compte politique, ne laisse aucun doute sur l’issue de ce combat de Ntoum. Oye-Mba sera détruit dans l’arène et le nouvel homme fort de Ntoum sera Julien Nkoghe-Bekale, quelques soient les intentions de votes des citoyens.

3. Dans le Haut Como, sur le papier, Mba Obame est tout seul
Dans cette localité, l’alliance PDG-RPG présente contre Mba-Obame, un parfait lampiste du nom de Claude Guy Asse. Même si Mba-Obame devrait passer en principe, encore une fois, peut-on concevoir qu’Ali Bongo accepte d’un Mba-Obame dans « ses » structures parlementaires ? Difficilement imaginable.

4. Paulette la rebelle doit être mise au pas
Pour avoir refusé d’honorer la logique des deux pieds du pouvoir Bongo, d’après Guy Nzouba-Ndama ; Paulette Missambo fut radiée du PDG. Si on peut la chasser comme une malpropre, avant même qu’Ali Bongo ne s’installe sur le fauteuil de président, quelles sont ses chances dans une élection contrôlée par les mécanismes électoraux d’Ali Bongo qui veut placer son propre poulain à Lastourville. Paulette Missambo sera mise en retraite politique par la CENAP.

A l’origine, le combat de gladiateur était un rite funéraire. La procession électorale qui se prépare au Gabon risque de consacrer les crépuscules politiques de bien des opposants à Ali Bongo. Vous l’aurez lu sur ce blog en premier, les opposants à Ali Bongo vont se ramasser une raclée ; car le pouvoir, encore fragile, veut démontrer sa force. Pourquoi ces gens si expérimentés en la méthode Bongo, prêtent-ils le flanc à Ali Bongo ?

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