« NOUS ROULONS POUR LE GOUVERNEMENT !» DISENT LES JOURNALISTES DE PLURIEL. NOUS NOUS EN DOUTIONS BIEN, REPLIQUE CE BLOG




Ce jour, les journalistes de pluriel, dans un aveu qui donnait peine à entendre, mais qui ne surprendra personne, ont admis rouler pour « le gouvernement ». Mais ils ont emballé cette admission dans une logique « émergente » en disant sans rigoler : « nous sommes pour l’émergence au sens classique ». Ah les gros mots ! Ils sont pour l’émergence, mais seulement au sens classique. Ah la belle litote... Cet aveu, qui ne surprend personne, illustre néanmoins le mélange de genre dont se livrent les organes de presse officielle au Gabon. Beaucoup de gens, comme ceux de « Pluriel », semblent ne pas savoir qu’en tant que journalistes de la RTG1, une chaine publique nationale, leur rôle n’est pas de « rouler » pour le gouvernement, mais d’informer les gabonais. Ce sont 2 missions distinctes qu’ils ne semblent pas séparer l’une de l’autre. S’ils veulent rouler pour le gouvernement, ils peuvent devenir conseillers en communication du premier ministre, ou de divers ministres. Mais le contribuable gabonais qui paie les impôts qui servent à financer la RTG1, s’attend à des journalistes professionnels sur cette chaine dont le peuple est collectivement propriétaire. Qui dit journalisme professionnel, dit absence de propagande partisane et de « roulage » pour telle ou telle tendance dans le traitement de l’information. Les prises de position partisanes doivent rester dans le domaine de la vie privée d’un journaliste professionnel. Soit on fait du journalisme, soit on fait de la propagande partisane.

1. Dans une société en construction et en devenir, dont la démocratie est étouffée avec insistance, peut on vraiment faire confiance au contenu informatif d’une presse qui se déclare rouler pour le gouvernement, donc le pouvoir ?
Les 3 garçons de « Pluriel » disent qu’ils soutiennent le gouvernement car ils veulent voir avancer le pays. C’est bien beau, mais pour leur gouverne, ceux d’entre nous qui ne soutenons pas ce régime, ni ce gouvernement, tenons cette position justement parce que nous voulons voir avancer le pays. Donc quand on veut faire avancer le pays, il n’est pas forcement dit que la seule manière de le faire avancer soit d’adhérer à la cause gouvernementale. N’importe quel journaliste devrait savoir cela. En fait, en associant « émergence » à la Ali Bongo, et avancement du pays, nos compatriotes de « Pluriel » nous démontrent clairement qu’ils n’ont jamais fait la réflexion profonde et l’examen de ce projet d’ »émergence» vide de toute substance. Car s’ils l’avaient fait, ils auraient remarqué qu’aucun pays dit « émergent » aujourd’hui, n’a utilisé le cheminement proposé par Ali Bongo. Peut être que le Gabon est une exception, vont ils nous dire, certainement. Quand le gabonais moyen met sa télévision en marche en quête d’actualités sur son pays et sa société, il serait souhaitable que ces informations soient d’intérêt général, et soient basées non pas sur des poussées idéologiques, mais plutôt sur un minimum de vérité, de résonance civique, et de rigueur journalistique. Qui peut aujourd’hui penser qu’en regardant « Pluriel », même si on nous présente de temps en temps, un reportage sur les malades de l’hôpital de Nkembo qui sont dans de terribles difficultés, ou le manque d’eau courante à Africa No1, que cette émission soit conçue avec pour objectif premier une information honnête, libre, et formée à la démarche d’objectivité ainsi qu’au respect de la vérité (au sens de l'exactitude des faits) ?

2. A quoi sert ce genre de journalisme ?
Un média responsable procure à ses journalistes les moyens d’accomplir leur mission en toute indépendance par rapport au pouvoir, qu’il soit idéologique, économique ou même politique. Les journalistes étant des humains, on ne peut pas leur reprocher d’avoir leurs propres opinions et penchants idéologiques et politiques. Mais ce qu’on peut reprocher aux compagnons de « Pluriel » est d’être une émission idéologique qui fait semblant d’informer les gabonais. Quand on veut éclairer les gabonais et leur donner des éléments d’information sur le présent et l’avenir de leur pays, à quoi sert donc un long reportage montrant Ali Bongo en train de jouer au football avec ses potes, dans son palais de la Sablière, pendant que tout le monde sait que les gabonais crèvent la dalle ? Soyons sérieux, arrêtons de faire semblant et ramenons simplement les émissions du type « La Minute Du Parti », c’est plus honnête et moins insultant pour le gabonais moyen.

Les journalistes du service public ont devoir d’allégeance envers leur audience et non envers le pouvoir politique. Ça quelqu’un devrait le rappeler à nos compatriotes de « Pluriel ». L’éthique leur exigerait l’indépendance et une couverture de l’information soumise à l’intérêt général. La responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime sur toute autre responsabilité, en particulier à l’égard des pouvoirs politiques. Le véritable journalisme pourra naître à la RTG1 quand des gens comme les bonshommes de « Pluriel » le comprendront.

Comments

Popular posts from this blog

GAGAN GUPTA’S MASTERFUL TRICK! LA MAGISTRALE ENTOURLOUPE DE GAGAN GUPTA !