THE PUTIN-ALI BONGO’S AXIS, A DIAMONDS BUSINESS IN CENTRAL AFRICA. L’AXE POUTINE-ALI BONGO, UNE AFFAIRE DE DIAMANTS EN AFRIQUE CENTRALE
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English version
According to the US Business publication Bloomberg, Russia's recent breakthrough in Central Africa is focused on mineral resources. At the center of these resources, diamonds.
Version française
D’après la publication d’affaire américaine Bloomberg, la percée récente de la Russie en Afrique Centrale a pour objectif principale les ressources minières. Au centre de ces ressources, le diamant. La traduction de l’article ci-dessous.
Mort, diamants, Russie et Afrique
Par Leonid Bershidsky
L’assassinat de trois journalistes russes la semaine dernière dans une région reculée de la République Centrafricaine, le pays le plus pauvre du monde selon la Banque mondiale, a mis en lumière ce qui apparait comme étant un grand enjeu pour le Kremlin avec pour objectif de l’influence et des ressources en Afrique. Là où la Chine a passé des décennies et des milliards de dollars à essayer de s’enraciner, la Russie procède par sa force brute et son fort appétit pour le risque. Elle fait déjà des progrès.
Les trois journalistes, Orkhan Dzhemal, Alexander Rastorguev et Kirill Radchenko, se trouvaient en République Centrafricaine pour un film d’enquête sur la compagnie de sécurité privée Wagner. C'est une société russe très discrète lié par la presse à Yevgeny Prigozhin, un entrepreneur de Saint-Pétersbourg faisant dans la restauration et proche du président russe Vladimir Poutine. Prigozhin est également l’une des 12 personnes inculpées aux États-Unis, avec l’Institut de recherche sur l’Internet, une agence de trolls qu’il finance, qui a été épinglée par le conseiller spécial Robert Mueller dans son enquête sur l’ingérence Russe lors de l’élection présidentielle de 2016. Wagner a fourni des mercenaires pour combattre dans l'est de l'Ukraine et en Syrie, et elle est probablement également présente en République Centrafricaine et au Soudan voisin.
En mars, le ministère russe des Affaires Etrangères avait annoncé que la Russie travaillait avec le gouvernement de la République Centrafricaine, le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadera, pour explorer les ressources naturelles du pays qui seraient mises en concession. Au même moment, ce ministère a indiqué que la Russie avait envoyé des armes qu’accompagnaient 5 militaires et 170 instructeurs civils pour former les forces militaires de ce pays. Ce pays africain qui abrite des groupes chrétiens et musulmans en guerre, est soumis à un embargo de vente d’armes imposé par les Nations Unies, mais la Russie a obtenu une dispense officielle, estimant que 5200 pistolet-mitrailleurs Kalachnikov, lances grenades et autres armes, étaient essentiels pour le régime soutenu par l'ONU.
Les concessions minières et les "instructeurs civils" semblent toutefois avoir été plus étroitement liés que le ministère des Affaires Etrangères l'a laissé entendre. Africa Intelligence, un groupe d’enquête et de recherche basé à Paris, a déclaré en juillet que le gouvernement de la République Centrafricaine avait commencé à extraire des diamants sur un site alluvial non loin de la capitale Bangui, avec l’aide d’une société appelée Lobaye Invest. Cette société, selon Africa Intelligence, est une filiale de la société de Saint-Pétersbourg M Invest, fondée par Prigozhin. Africa Intelligence a rapporté que les soldats de Wagner livraient du matériel minier sur le site dans des camions blindés. Au même moment, les conseillers Russes de Touadera aident le président à négocier une trêve avec divers groupes qui faisaient partie du mouvement rebelle musulman, Séléka.
Il s’agit d’un modèle économique que Wagner aurait utilisé en Syrie, où elle prête ses troupes au régime du président Bachar Al-Assad. En février, les mercenaires de Wagner ont affronté des troupes américaines alors qu'elles tentaient de s'emparer d'une raffinerie et ont subi de lourdes pertes.
Comme le pétrole syrien, les diamants de la République Centrafricaine sont un produit qu’aucune entreprise ordinaire ne peut se procurer. Dans les années 1960, le pays exportait un demi-million de carats de diamants par an, un volume qui en aurait fait le septième exportateur mondial. Contrairement à la République Démocratique du Congo voisine, spécialisée dans les diamants industriels, les diamants de la République Centrafricaine sont pour la plupart de qualité gemme. Mais l'énorme potentiel économique de cette industrie a été miné par la guerre civile et la cupidité du gouvernement. De nombreux diamants sont encore extraits illégalement et exportés en contrebande, et les exportations de diamants sont partiellement interdites.
Une autre ressource majeure de ce pays est l'or, et les trois journalistes russes sont morts en essayant de se rendre dans une mine d'or, apparemment pour y vérifier la présence de la Russie. Les circonstances de leur mort ne sont toujours pas claires: le conducteur de leur véhicule, qui a survécu, ne cesse de changer de récit. Mais même si les journalistes n’ont pas survecu pour pouvoir raconter leur mésaventure, ils étaient assez connus en Russie pour attirer l'attention sur Wagner. Dzhemal était l'un des principaux reporters de guerre de Russie, connu pour sa couverture intrépide de l'opération Russe contre la Géorgie en 2008 et du conflit libyen de 2011, dans lequel il avait failli perdre une jambe. Rastorguev était un réalisateur de documentaires connu pour ses expériences audacieuses, qui consistaient souvent à donner une caméra à des gens ordinaires pour enregistrer leur quotidien. Il était l'un des deux créateurs de The Term, la représentation documentaire essentielle des manifestations politiques de 2011-2012 en Russie.
Les responsables officiels à Moscou ont rapidement nié toute responsabilité dans la mort de ces journalistes. Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires Etrangères, a déclaré qu’ils avaient dédaigné les canaux officiels et a souligné que la présence "d'instructeurs civils" Russes en République Centrafricaine n'était pas un secret. Ceci, cependant, tient probablement de la fourberie. Selon les médias régionaux, il y aurait beaucoup plus de Russes en République Centrafricaine que les 170 mentionnés par le ministère des Affaires Etrangères. La Russie n'a pas non plus admis de lien entre les "instructeurs" et les concessions minières.
Ces concessions font de la Russie un concurrent pour les ressources qui intéressent depuis longtemps la Chine, présente dans ce pays depuis 2007, lorsqu'une société chinoise a commencé à y forer du pétrole. La Chine a été moins chanceuse que la Russie jusqu’à présent, bien qu’elle ait annulé des milliards de dollars de la dette de la République Centrafricaine et mis en place un programme de formation des fonctionnaires. Le projet pétrolier a stagné en 2017 et la Chine n'a pas réussi récemment à obtenir une dispense similaire à celle de la Russie pour la fourniture d'armes. La France, ancien maître colonial de la République Centrafricaine, est particulièrement préoccupée par les percées faites par les puissances non occidentales.
La Russie de Poutine cherche à restaurer son influence de l'ère soviétique dans les pays en développement, et son activité en Afrique ne se limite pas à la République Centrafricaine. Il convient de regarder les rapports de concessions Russes dans d'autres pays, tels que le Soudan, le Tchad, le Rwanda et le Gabon. Le modèle d'entreprise de Wagner est bien adapté à la région où une présence forte peut être une condition préalable à la réussite d'une entreprise-et ou regarder de trop près comment ces entreprises opèrent peut être un arrêt de mort.
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