98 BILLION FRANCS CFA MORE ON THE GABONESE PEOPLE’S CREDIT CARD! 98 MILLIARDS DE FRANCS CFA DE PLUS SUR LA CARTE DE CRÉDIT DU PEUPLE GABONAIS!
La Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC)
(Photo : Xinhua)
English version
The Gabonese State is desperately seeking liquidity and must borrow at often prohibitive rates and reimbursement mechanisms, to meet its financial obligations. Thus the Gabonese Government has just announced the launch next week of a bond transaction with the objective of mobilizing 98 billion CFA francs, with an interest rate of reimbursement 6.5% net per annum, spanning 5 years, from 2016 to 2021.
But dear readers, this new loan, the third consecutive one, deserves to be carefully analyzed, because as the wise man says, the devil is in the details.
First, why a net annual repayment rate so high of 6.5%? Simply as explained to us by the rating agencies, because the weight of Gabon's debt on its GDP continues to increase and will exceed in 2016 the threshold of 50%. Thereby discrediting the country and ensuring that creditors would require interest rates, that is to say profits, that would be higher for loans. By way of explanation, to simplify, we can say that when you lend money to someone, there is always a risk that they will not reimburse you. This risk determines the interest rate that applies to your loan. This is what is called the debtor risk or default risk. In the case of bonds, this risk is naturally based on the probability of the issuer to repay. The likelihood of repayment of an issuer is measured by rating agencies (Standard & Poor's, Moody's, Fitch, etc.) that analyze the economic and financial situation of each issuer and awarded them a grading. The best the grade of the issuer is, the more the risk is low. Nevertheless, the more the rating is poor, as is the case of Gabon at the moment, the greater the risk taken by the investor is important, and therefore the higher the expected return is high. That is to say the interest rate.
Analyses by Gabonese experts in financial and fiscal matters, such as Mays-Mouissi, Albert Ondo Ossa or Jean Gaspard Ntoutoume-Eyi, leave us to conclude that the country is now engaged in a dangerous monetary leap forward of borrowing, to deal with the most urgent of the moment, without thinking about tomorrows, which like it or not, will come with their bills increasingly salty! The bonds as used nowadays by Gabon, are only an expedient allowing Ali Bongo to escape reality for a time. But in the long term, the collateral consequences for our economy will be negative. How does the country intent to cope?
A little arithmetic allows us to evaluate what this loan of 98 billion CFA francs will cost the Gabonese population over the next 5 years:
-6.5% of 98 billion amounts to 6.37 billion a year in net interest payable.
-6.37 billion over 5 years amount to 31.85 billion CFA francs to pay.
-In Total, Gabon will have to repay 129.85 billion CFA francs.
The only minister of the economy on the planet who can say that this operation is beneficial for Gabon, is called Regis Immongault ...
Version française
L’Etat gabonais est désespérément en souffrance de liquidité et doit emprunter à des taux et mécanismes de remboursement souvent prohibitifs, pour faire face à ses obligations financières. C’est ainsi que l’Etat Gabonais vient d’annoncer le lancement dès la semaine prochaine, d’une opération d’emprunt obligataire dont l’objectif serait la mobilisation de 98 milliards de francs CFA, avec un taux d’intérêt de remboursement net annuel de 6,5 %, s’étalant sur 5 ans, de 2016 à 2021.
Mais chers lecteurs, ce nouvel emprunt, le troisième successif du genre, mérite d’être minutieusement analysé, car comme dit le sage, le diable réside dans les détails.
Premièrement, pourquoi un taux de remboursement annuel net si élevé de 6,5% ? Tout simplement, comme nous l’ont expliqué les agences de notation, parce que le poids de la dette du Gabon sur son PIB, continue de s’accroitre et va dépasser en 2016 le seuil de 50%. Ce qui décrédibilise ainsi le pays et fait en sorte que les créanciers demandent des taux d’intérêts, c'est-à-dire des bénéfices, plus élevés, pour leurs prêts. A titre explicatif, pour simplifier, on peut dire que lorsque vous prêtez de l'argent à quelqu'un, il existe toujours un risque que ce dernier ne vous rembourse pas. Ce risque détermine le taux d’intérêt qui s'applique à votre prêt. C'est ce que l'on appelle le risque débiteur ou le risque de défaut. Dans le cas d’un emprunt obligataire, ce risque est naturellement fonction de la probabilité de l'émetteur à payer. La probabilité de remboursement d'un émetteur est mesurée par des agences de notations (Standard&Poor's, Moody's, Fitch etc.) qui analysent la situation économique et financière de chaque émetteur et leur attribuent une note. Plus la note adossée à un émetteur est bonne, plus le risque est faible. Néanmoins, plus la note est mauvaise, comme c’est le cas du Gabon en ce moment, plus le risque pris par l’investisseur est important, et par conséquent plus le rendement espéré est élevé. C'est-à-dire le taux d’intérêt.
Les analyses de Gabonais connaisseurs en matière financière et fiscale, tels que Mays-Mouissi, Albert Ondo Ossa ou Jean Gaspard Ntoutoume-Eyi, nous laissent conclure que le pays soit désormais engagé dans une dangereuse fuite en avant monétaire qui consiste à emprunter pour parer au plus pressé du moment, sans penser aux lendemains qui, qu’on le veuille ou non, vont arriver avec leurs ardoises de plus en plus salées ! L’emprunt obligataire tel qu’utilisé aujourd’hui par le Gabon, n’est qu’un expédient qui permet à Ali Bongo d’échapper à la réalité, pour un temps. Mais sur le long terme, les conséquences collatérales pour notre économie seront négatives. Comment le pays compte-t-il s’en sortir ?
Un petit calcul arithmétique nous permet d’évaluer ce que va couter cet emprunt de 98 milliards de francs CFA à la population Gabonaise sur les 5 prochaines années :
-6,5% de 98 milliards revient à 6,37 milliards par an d’intérêt net à payer.
-6,37 milliards sur 5 ans reviennent à 31,85 milliards de francs CFA à payer.
-Au total, le Gabon devra rembourser 129,85 milliards de francs CFA.
Le seul ministre de l’économie sur la planète capable de vous dire que cette opération est bénéfique pour le Gabon, s’appelle Régis Immongault…
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