"THE FROGS WHO WISHED FOR A KING" BY JEAN DE LA FONTAINE. THE GABONESE WILL RECOGNIZE THE SITUATION ! « LES GRENOUILLES QUI DEMANDENT UN ROI » DE JEAN DE LA FONTAINE. LES GABONAIS SE RETROUVERONT !
English version
The Frogs were tired of governing themselves.
They had so much freedom that it had spoiled
them, and they did nothing but sit around croaking
in a bored manner and wishing for a government
that could entertain them with the pomp and display
of royalty, and rule them in a way to make them
know they were being ruled. No milk and water
government for them, they declared. So they sent
a petition to Jupiter asking for a king. Jupiter saw
what simple and foolishcreatures they were, but
to keep themquiet and make them think they had a
king he threw down a huge log, which fell into the
water with a great splash. The
Frogs hid themselves
among the reeds and grasses, thinking the new king
to be some fearful giant. But they soon discovered
how tame and peaceable King Log was. In a short
time the younger Frogs were using him for a diving
platform, while the older Frogs made him a meeting
place, where they complained loudly to Jupiter about
the government. To teach the Frogs a lesson the ruler
of the gods now sent a Crane to be king of Frogland.
The Crane proved to be a very different sort of king
from old King Log. He gobbled up the poor Frogs right
and left and they soon saw what fools they had been.
In mournful croaks they begged Jupiter to take away
the cruel tyrant before they should all be destroyed.
"How now!" cried Jupiter "Are you not yet content?
You have what you asked for and so you have only
yourselves to blame for your misfortunes."
The moral of this fable: in this fable, La Fontaine depicts an
inconsistent people (the frogs) who, unable to take care of themselves, ask for
a king to come and lead them. La Fontaine warns people against the absence of
reflection and against the sheepish and follow-the-leader instinct. He advises
them to be cautious, intelligent, and perceptive. In this fable, La Fontaine
denounces the passivity of the people.
Version française
Les Grenouilles qui
demandent un roi
Jean de La Fontaine (1621-1695)
Les grenouilles se lassant
De l'état démocratique,
Par leurs clameurs firent
tant
Que Jupin les soumit au
pouvoir monarchique.
Il leur tomba du ciel un roi
tout pacifique :
Ce roi fit toutefois un tel
bruit en tombant,
Que la gent marécageuse,
Gent fort sotte et fort
peureuse,
S'alla cacher sous les eaux,
Dans les joncs, les roseaux,
Dans les trous du marécage,
Sans oser de longtemps
regarder au visage
Celui qu'elles croyaient
être un géant nouveau.
Or c'était un soliveau,
De qui la gravité fit peur à
la première
Qui, de le voir
s'aventurant,
Osa bien quitter sa tanière.
Elle approcha, mais en
tremblant ;
Une autre la suivit, une
autre en fit autant :
Il en vint une fourmilière ;
Et leur troupe à la fin se
rendit familière
Jusqu'à sauter sur l'épaule
du roi.
Le bon sire le souffre et se
tient toujours coi.
Jupin en a bientôt la
cervelle rompue :
« Donnez-nous, dit ce
peuple, un roi qui se remue. »
Le monarque des dieux leur
envoie une grue,
Qui les croque, qui les tue,
Qui les gobe à son plaisir ;
Et grenouilles de se
plaindre.
Et Jupin de leur dire :« Eh
quoi ? votre désir
A ses lois croit-il nous
astreindre ?
Vous avez dû premièrement
Garder votre gouvernement ;
Mais, ne l'ayant pas fait,
il vous devait suffire
Que votre premier roi fut
débonnaire et doux
De celui-ci contentez-vous,
De peur d'en rencontrer un
pire.
Moralité de cette fable :
dans cette fable, La Fontaine met en scène un peuple inconséquent (les grenouilles)
qui, ne pouvant se prendre en charge, demande qu’un roi viennent les diriger. La
Fontaine met en garde les peuples contre l’absence de réflexion et contre
l’instinct moutonnier et suiviste. Il leur conseille la prudence, l’intelligence
et la perspicacité. Dans cette fable, La Fontaine dénonce la passivité du
peuple.
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