BETWEEN THE INDEPENDENT PRESS AND THAT OF THE REGIME, WHICH USES INSULTS THE MOST? DE LA PRESSE INDÉPENDANTE OU DE CELLE DU POUVOIR, QUI FAIT DANS L’INJURE?





English version

Reporters Without Borders has released its ranking of press freedom worldwide. We also inform you dear readers, that this same organization published on this Friday, Sept. 12, 2014, an article in which they expressed concern over acts of piracy of independent newspapers by the regime in power.

In this world ranking of press freedom, Gabon is at the 98th place, a drop of 9 places from the previous year. As a benchmark, in this ranking, Zambia is 93th, 89th for Liberia, Mozambique 79th, 76th for Togo, Benin is 75th, at the 62nd place is Senegal, Burkina Faso is 52th, Niger is 48th, Botswana is 41th, 27th for Ghana and Namibia is 22th. You would understand that even if the ranking had been limited to Africa, Gabon would be poorly ranked.

Faced with the publicity of the situation of the piracy of independent newspapers by the regime, the Spokesman of the Presidency, Alain Claude Billie Bi Nze, simply stated laconically that these papers were only serving to insult and slander. When one is aware of the tendency of this gentleman to stay away from the truth, when one knows that in this statement he wants people to believe that independent newspapers engage in insults, it behooves us to scientifically verify if Alain Claude Billie Bi Nze is right to say that independent newspapers in Gabon are full of insults and slander. We did a very simple test that we submit to you as witnesses. We decided to compare the contents of the first page of the flagship of independent newspapers published in Gabon: Echos du Nord, to the content of the first page of the main newspaper of the ruling regime as it is financed by Ali Bongo’s Chief of Staff: La Griffe.

We counted all the words on the first pages and determined the ratio of insults among the total number of words. It is the comparison of these two ratios that will tell us which of Echos du Nord or La Griffe is more offensive.

We begin by evaluating the content of the first page of Echos du Nord:

These newspapers are written in French and it would be tedious for us to translate all of the content of the first page, so we provide you with our conclusions after the review. Echos du Nord front page contains 792 words and upon our review, we could not find a single obvious insult. It is therefore possible to inform, without necessarily using insults.

Let us now evaluate the front page of La Griffe:

Of the about 600 words that are contained on this first page, we have identified seven that were directly and frontally insulting to well-identified peoples in the articles. We are ready to do this exercise in the company of Mr. Alain Claude Billie Bi Nze, by systematically comparing the contents of the newspapers of the regime to those who are independent and submit the results of this analysis to Reporters Without Borders. Meanwhile, we will submit this one to this body so they can become better familiarized with the content and values of what is written in the regime’s press compared to the content of independent newspapers which continuously are subjected to intimidation and censorship. Dear readers, we've compared the first pages; but the comparison of the entire newspapers is even more explicit in establishing La Griffe as a particularly insulting and offensive paper. But this is how the system "communicates"; what do you want!



Version française

Reporters sans frontières vient de publier son classement de la liberté de la presse dans le monde. Nous vous signalons aussi chers lecteurs, que cette même organisation a publié en ce vendredi, 12 septembre 2014, un article dans lequel elle exprimait son inquiétude devant les faits de piratage de journaux indépendants par le régime au pouvoir.

Dans son classement mondial de la liberté de presse, le Gabon se situe à la 98 ième place, soit une chute de 9 places sur l’année précédente. A titre de repaire, dans ce classement, la Zambie est 93 ième, le Liberia 89 ième, le Mozambique 79 ième, le Togo 76 ième, le Benin 75 ième, le Sénégal 62 ième, le Burkina Faso 52 ième, le Niger 48 ième, le Botswana 41 ième, le Ghana 27 ième, la Namibie 22 ième. Vous aurez compris que même si on se limitait à l’Afrique, le Gabon serait très mal classé.

Devant l’ébruitement de la situation du piratage des journaux indépendants par le régime, le Porte-Parole de la Présidence, Alain Claude Billié Bi Nzé, s’est contenté de déclarer laconiquement que ces journaux servaient uniquement à l’injure et à la calomnie. Quand on connait les tendances de ce monsieur à se démarquer de la vérité, quand on sait que dans cette déclaration il veut faire croire à l’opinion que les journaux indépendants se livrent à l’injure, il nous appartient de vérifier de manière scientifique si Alain Claude Billié Bi Nzé a raison d’affirmer que les journaux indépendants publiés au Gabon sont bourrés d’injures et de calomnie. Nous avons fait un test très simple que nous vous soumettons à témoins. Nous avons décidé de comparer le contenu de la première page du fleuron des journaux indépendants publiés au Gabon: Echos du Nord, au contenu de la première page du journal principal du pouvoir en place car entretenu par le directeur de cabinet d’Ali Bongo: La Griffe.

Nous avons compté l’ensemble des mots contenus dans ces premières pages et déterminé le ratio d’injures par rapport au nombre total de mots. C’est la comparaison de ces deux ratios qui nous dira qui d’Echos du Nord ou de La Griffe, est plus injurieux.

Nous commençons par évaluer le contenu de la première page d’Echos du Nord :

-« Jean Ping invité à l’ONU ». Aucune insulte
-« Construction du mausolée Omar Bongo à Franceville. La Guinée Equatoriale achète le Gabon. La Guinée Equatoriale vient sans doute de réaliser son meilleur coup. En acceptant son financement pour donner à Omar Bongo Ondimba une dernière demeure digne de son rang, Ali Bongo Ondimba vient de brader contre espèces sonnantes et trébuchantes un pan du patrimoine national gabonais à ce pays. Rien n’empêche le président Obiang Nguema, sur la base de cette lancée, de pousser son avantage sur d’autres questions en litige entre les deux pays. Par la même occasion, Ali Bongo Ondimba humilie sa famille et l’ensemble des Gabonais, que l’on pourrait désormais taxer de personnes incapables d’enterrer leurs morts.» Nous ne trouvons dans ce texte aucune insulte.
- « Dans ce numéro : Bilie-By-Nze pousse les agents municipaux à la grève P5 ; Rapport de la Cour des comptes : ébranlé, le pouvoir recherche désespérément des coupables P6 ; Fêtes tournantes : BGFIBANK dissimule 26 milliards » Nous n’y trouvons aucune insulte.
-« LETTRE AU CHEF DE L’ETAT : Monsieur le Président, Mon statut de contre-pouvoir ne m’offre que le choix de tirer souvent la sonnette d’alarme sur certains problèmes. Et je jouerai toujours mon rôle,quitte à déranger les gouvernants que vous êtes. « Tant que le chat ne dort pas, la souris n’aura pas d’endroit où se coucher », disait d’ailleurs mon grand-père. Loin de moi l’intention de vous juger publiquement. Je n’en ai ni les moyens, ni la capacité. Mais ce que mes yeux lisent et que mes oreilles entendent au sujet de la situation sociopolitique de notre pays oblige mon regard à se tourner encore vers vous. Je le fais aussi pour des raisons historiques. Mon aïeul disait : « Lorsque le doigt se brûle, il court d’abord à la bouche avant de chercher un récipient d’eau froide. » Monsieur le Président, je constate que le Gabon va de mal en pis, au fur et à mesure qu’approche l’élection présidentielle de 2016. Tout le monde redoute le pire. Il importe que le garant des institutions de la stabilité du pays que vous êtes rassure les Gabonais par vos actes et votre engagement. Vos concitoyens ont les yeux rivés sur vous en tant que dirigeant. « C’est la perdrix qui est devant que les autres regardent », m’expliquait mon papy. Les appétits boulimiques des uns et des autres constituent, à n’en point douter, une réelle menace pour la paix sociale. Depuis l’avènement de la démocratie multipartite, les Gabonais se sont battus pour que le pays demeure un havre de paix. Le peuple a cru en certains leaders politiques et il a souffert le martyre. Il est plus que nécessaire de préserver ces acquis. Mon grand-père me rappelait d’ailleurs que « c’est au bout de la vieille
corde qu’on tisse la nouvelle». Anciens dirigeants, certains de vos compagnons politiques sont devenus opposants aujourd’hui. Vous vous battez désormais à fleurets mouchetés, voire ouvertement. La tension monte d’un cran à travers le pays, avec son cortège de risques. L’antagonisme entre votre ancien beau-frère et vous vire à la haine viscérale. Le peuple s’en inquiète, car, comme disait mon aïeul, « si deux cabris se battent à côté de votre tabac, c’est qu’ils veulent le gâter». Calmez alors le jeu. Nous ne sommes pas encore en campagne électorale. L’avenir de ce pays est plus important que nos intérêts égoïstes. Même si nos visions et positions actuelles nous opposent, il est indéniable que nous sommes tous des fils et filles de ce pays. De ce fait, nous devons nous accepter dans la différence. Il est hors de question que les uns cherchent à éliminer physiquement les autres. » Nous n’y trouvons aucune injure.
-« Le Gabon inquiète : Le président Teodoro Obiang Nguema de la Guinée Equatoriale a peut-être décidé de financer le mausolée Omar Bongo Ondimba de Franceville pour mieux «contrôler» le fils. Car, selon nos sources, ses agissements inquiètent au plus haut point le pouvoir équato-guinéen. Le pouvoir de Malabo ne comprend pas qu’une société de gardiennage du Gabon, la Société gabonaise des services (SGS), ait pu faire appel à des mercenaires rwandais, ceux-là même qui ont déstabilisé la République démocratique du Congo (RDC). Malabo craint qu’au-delà d’une opération «punitive » en direction des Gabonais, « ces affreux » ne se retournent contre lui. Autre source d’inquiétudes, les fréquentes apparitions des opposants équato-guinéens à l’ambassade du Gabon en Espagne. Notamment Severo Moto et le colonel Gabriel Nzé Obiang Obono, ancien directeur de cabinet militaire d’Obiang Nguema, que l’on dit proche du roi d’Espagne, via le général Vincente Diaz Villegas y Herria. Enfin, le pouvoir de Malabo s’étonne que le Gabon n’ait pas encore trouvé le temps de communiquer sur la disparition de près de 500 armes de guerre dans une caserne de la Garde républicaine. Tout ceci fait qu’à Malabo, la vigilance est totale face à «l’allié » gabonais ». A notre avis, aucune injure.


Donc chers lecteurs, sur les 792 mots contenus dans la première page d’Echos du Nord, nous n’avons décelé aucun propos injurieux. Il est donc possible d’informer, sans nécessairement insulter.


Evaluons maintenant la première page de La Griffe :

-« Alors que le gangster de Nkembo et ses acolytes salafistes…» rien que dans ce petit bout de phrase caractérisant Jean Eyeghe-Ndong, il y a deux insultes (dans l’esprit des rédacteurs de ce journal, car le terme de salafiste qu’ils utilisent comme insulte, est plutôt amusant).
-« Contrairement à ce que raconte la presse de Wenzhou… » Une façon ici d’indiquer que la presse indépendante serait au service de Jean Ping le Chinois. Ce n’est pas vraiment une insulte, même si la rédaction de La Griffe le pense. Nous ne compterons pas cette phrase comme injurieuse.
-« torturer notre Ali Baba de Nkembo » Ici aussi l’injure est adressée à Jean Eyeghe-Ndong.
-« Le gangster de Nkembo et ses compères » Encore une fois Jean Eyeghe Ndong est injurié.
--« le chaud gars de la femme la plus riche du Gabon… » insulte en référence à Paul Marie Gondjout.
-« Lourde giffle d’Omer Ntougou à Marc Ona… Dans son français de Mont-Bouët, truffé de fautes d’orthographes, révélateur d’une scolarité inachevée… » Injure envers Marc Ona Essangui.

Sur environ 600 mots que comptent cette première page, nous en avons recensé 7 qui étaient directement et frontalement insultants envers des personnes bien identifiées dans les articles. Nous sommes prêts à faire cet exercice en compagnie de monsieur Alain Claude Billié Bi Nzé, en comparant systématiquement les contenus des journaux du pouvoir a ceux qui sont indépendants et soumettre les résultats de cette analyse à Reporters Sans Frontières. Entretemps, nous soumettrons celle-ci a cet organe pour mieux le familiariser des contenues et de la valeur de ce qui est écrit dans la presse du pouvoir, comparé au contenu des journaux indépendants qui eux subissent les intimidations et la censure. Chers lecteurs, nous ne vous avons comparé que les premières pages ; mais la comparaison de l’intégralité des journaux est encore plus explicite dans l’établissement du caractère particulièrement ordurier de La Griffe. Mais c’est ainsi que le régime « communique » ; que voulez-vous !

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