Avec “l’émergence” du scandale des déchets toxiques enfuis à Mounana, on est bien loin du fameux “Gabon Vert” promis.




Comme si besoin encore était, le gouvernement dit « De L’Emergence » vient une fois de plus de prouver son total mépris pour la population Gabonaise. Que des grosses sociétés occidentales cherchent à se débarrasser de déchets dangereux est une chose, mais qu’un gouvernement Africain semble agir comme s’il se disait : "de toute façon les victimes ne sont que des villageois Gabonais, donc noirs, qui va s’en soucier à part leurs misérables petites familles?", est inadmissible. Oui, depuis que le très courageux maire de Mounana a mis en lumière ce scandale, les obligés d’Ali Bongo passent sur les antennes de la RTG, dans les colonnes des journaux « voix de son maitre », dans leur costards, pour dire à la population Gabonaises qu’il n y a pas lieu de s’inquiéter, que personne n’a été contaminé. C’est abjecte... La déclaration officielle du gouvernement sur ce scandale, est elle-même scandaleuse, car ceux qui l’on écrit prennent vraiment les Gabonais pour des manches à balais. Alors je crois que, comme l’a amorcé le maire de Mounana, il faut forcer se gouvernement à se regarder dans la glace et constater combien ce qu’ils veulent cacher aux Gabonais est moche.


Dans sa déclaration, lue sur l’Agence Gabonaise de Presse (organe officiel), le gouvernement tente maladroitement de s’expliquer de la manière suivante :

1-En novembre 2009, le Gouvernement, par le biais du ministère en charge de la Recherche Scientifique et de l’Innovation a été saisi par le Directeur Général du centre International de recherches Médicales de Franceville, au sujet de sa volonté de vouloir libérer plusieurs de ses locaux de matériels lourds et encombrants et d’équipements usagés en stock au CIRMF depuis plus de 25 ans. Une partie du matériel reformé mais fonctionnel et non utilisable pour la recherche a été cédé généreusement à l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM). Dans ce même programme, plusieurs centaines de livres et de journaux scientifiques ont été offerts à la bibliothèque de l’USTM.

Deux problèmes fondamentaux : Primo, il est inadmissible que l’Université des Sciences et Techniques de Masuku reçoivent du matériel didactique ou technique vieux de jusqu'à 25 ans. C’est un manque de considération criard pour nos étudiants qui comptent sur le gouvernement pour leur fournir une éducation de qualité avec du matériel actualisé, et non des vieux journaux scientifiques dont le contenu n’a plus cours aujourd’hui. Que le gouvernement Gabonais se porte caution de tels agissement est en lui-même déshonorant. Deuxio, le gouvernement de « l’émergence » peut-il nous expliquer en quoi ce qui est obsolète pour le CIRMF peut être considéré comme toujours de très bonne qualité pour l’USTM ? L’USTM n’est t-il plus supposé être le fleuron de l’enseignement technique et technologique au Gabon ? Quel enseignement pour les jeune Gabonais ? C’est ça l’EMERGENCE ?

2-Face à l’absence d’entreprises spécialisées à la collecte et au traitement de matériels industriels et de laboratoires de recherche, la partie de matériels déstockés, usagés, reformés ou hors d’état de fonctionnement a été confiée à un prestataire de service ponctuel, la société GEOFOR succursale de Mounana.

Ah, là il faut carrément arrêter le délire, car de l’aveu même de notre propre gouvernement, Bongo et ses amis d’Elf-Aquitaine (néo Total) seraient allés implanter le CIRMF dans les plateaux Batékés sans munir à posteriori ce laboratoire de recherche d’un mécanisme de traitement de déchets biologiques et chimiques ! Mais ils pensaient que le CIRMF jetterait ces déchets où ? Si ce n’est dans la nature. Ensuite, le CIRMF ne s’est pas du tout gêné pour aller engager une société n’ayant aucune compétence dans le traitement de matériels de type industriels ou biologiques. La seule constante est que ces sociétés soient des propriétés Françaises ; le CIRMF n’est que Gabonais à 20% dans le financement et GEOFOR est une entreprise dirigée par des Français. Et vlan, voici comment les choses se passent au Gabon. C’est à en vomir. On peut donc en déduire que depuis les 30 ans d’existence du CIRMF, les déchets dangereux générés par ce centre ont été enfuis dans la nature et non traités comme le veulent les dispositions en vigueur ailleurs dans le monde. C’est vrai que nous sommes des nègres mais…


3-Après avoir enlevé le matériel du CIRMF pour l’entreposer sur son site de Mounana, l’entreprise GEOFOR a, conformément au cahier des charges du CIRMF, procédé au tri du matériel comme suit : Le matériel divers (mobiliers de bureau usagés, verrerie et petits accessoires de laboratoires, pièces usagées de voitures, appareils de laboratoires usagés, ferrailles diverses, etc.) a été normalement jeté dans la verse de la COMUF ; Les produits chimiques et réactifs de laboratoire périmés ont, quant à eux, été normalement conditionnés et envoyés à la gare de Franceville puis acheminés sur Libreville pour être réceptionnés et normalement détruits par la SOVOG, au mois de novembre 2009.

Chez nos ancêtres les Gaulois, qui sont responsables à la fois du CIRMF et de GEOFOR, la réglementation des DECHETS BIOLOGIQUES GENERES PAR LES LABORATOIRES est régie par le Code du travail et notamment le décret n°94-352 du 4 mai 1994, l’arrêté du 18 juillet 1994 modifié fixant la liste des agents pathogènes et l’arrêté du 13 août 1996 fixant les mesures techniques de prévention. Il semble que les dirigeants du CIRMF feraient au Gabon ce dont ils ne se permettraient jamais chez eux en France. Parce qu’en France, la loi dit que :
"Il convient de confiner les agents biologiques pathogènes afin de prémunir les personnels et les tiers d’éventuelles maladies. Cette prévention doit aussi permettre de préserver l’environnement. Les déchets doivent être régulièrement évacués et INCINERES. Cette loi dit aussi que tout matériel de laboratoire doit être décontaminé avant transfert par transport sur un autre site".

Donc chers lecteurs, ces déchets doivent êtres incinérés avant qu’ils ne puissent infecter les populations. Dans la procédure décrite par le CIRMF, a aucun moment il n’est question de décontamination du matériel qui a été soit enfui dans la nature, soit cédé a l’USTM. On nous parle de tri et de transport de matériel vers SOVOG. Est-ce que SOVOG est capable de traiter de tels déchets ? Mystère et boulle de gomme !


Chers compatriotes, je crois que les Africains sont assez intelligents pour savoir distinguer des histoires cousues de fil blanc. Comme disait mon grand père, pour que le moustique arrête de sucer le sang de sa victime, il faut l’écraser. Il n’y a pas d’autre solution. Il faut en finir avec ces prédateurs qui n’hésitent pas à mettre la vie des populations à risque, pour leurs bénéfices égoïstes. Il faut aussi se méfier de ces gens qui vous disent qu’il vont s’occuper de notre environnement mieux que nos ancêtres, alors que derrière notre dos, ils ne veulent que de nos richesses enfuis dans la foret et sont prêts à y enterrer des déchets toxiques. N’oublions jamais que c’est grâce au respect de nos ancêtres pour la forêt, que les colons ont trouvé une végétation luxuriante au Gabon, de superbes animaux et de non moins de superbes endroits sauvegardés de toute pollution. Ceux qui vous promettent le « Gabon Vert » veulent en fait vous spolier de votre patrimoine. Nous en reparlerons.

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