LA DESINFORMATION: LE TREMPLIN DE LA DICTATURE






Un des signes d'une dictature est la manifestation d'une désinformation tellement enclin à justifier les errances du régime, qu'elle conduit les journalistes, à la solde, à des absurdités grotesques consistant à demander au public de suspendre son bon sens et sa propre capacité d'analyse, pour avaler les indigestes conneries d'un régime totalement discrédité et en manque de légitimité.
C'est ainsi que lors de l'accident de Tchernobyl en 1986, L'URSS monopartite et communiste, continua à nier l'existence de cet accident alors que le nuage radioactif était déjà détecté jusqu'en Allemagne. Mais pour les orthodoxes de la pensée unique, les ordres étaient les ordres, il fallait nier les évidences jusqu'au bout. Dans un passé plus récent, qui ne se souvient pas du tristement comique ministre de l'information de Saddam Hussein, qui continua de nier sur CNN que l'armée Américaine avait pénétrée dans Bagdad, alors que les caméras de télévisions lui montraient les tanks yankees dans la ville.
Suite à la visite de Sarkozy à Libreville, on observe une similaire désinformation émanant des organes de presse du pouvoir Bongo. L'agence Gabonaise de Presse (AGP) est particulièrement fertile, et aucune élucubration, si ridicule et sordide soit-elle, n'arrêterait ces bardes de l'émergence qui, alors que tout le monde constate la nudité de l'empereur, continuent de nous dire combien le costume du monarque est resplendissant. Dans une série d'article, les fonctionnaires-journalistes de l'AGP nous offrent à lire des titres comme:

1. "Le “Pré-carré” désormais rangé aux calendes de l’histoire" où il est écrit: "la nouvelle politique de la France a l’avantage que la France et le Gabon deviendront des partenaires égaux libres de tout paternalisme ou assujettissement." Il faut quand même être un sacré demeuré pour écrire de telles absurdités que personne observant la politique Française en Afrique ne saurait prendre au sérieux.

2. "L’opposition se couvre de ridicule" où il est écrit " Alors que notre ancienne puissance coloniale propose une relation ‘’gagnant gagnant’’, les ‘’huit grands opposants’’ qui ont rencontré Nicolas Sarkozy, rament décidément à contre courant puisque les problèmes posés par eux au chef de l’Etat français, entrent dans le cadre d’un débat gabono-gabonais, qu’ils ont la latitude de poser au président Ali Bongo Ondimba, par les voies appropriées. A ce niveau, ils ne parlent plus d’ingérence. Il y a pour eux, une bonne et une mauvaise ingérence. Nous n’avons pas à rougir, nous sommes mûrs pour régler nos problèmes." Pour notre journaliste, les opposants doivent aller voir Ali Bongo pour lui souligner ce qui ne va pas dans la manière dont il a pris le pouvoir. Ce journaliste doit fumer un drôle de tabac pour en arriver à des suggestions si stupides.

3. Dans un autre article il est écrit: "les autres (l'opposition) ont raté une occasion de montrer aux yeux de l’opinion leur incapacité à rompre avec les méthodes ‘’France Afrique’’ qui consistaient, entre autres choses, à aller solliciter aide et assistance auprès de l’ancienne colonie". Voici que l'AGP attribue à l'opposition la méthode "françafricaine", alors que le patron de la Françafrique est expressément venu adouber Ali Bongo et lui prêter main forte. C'est le comble du cynisme. Ça me rappelle un passage attribué à la réaction d'un député Français lors du débat de la loi cadre dans les années 50 à l'assemblée nationale Francaise. Il s'étonna en ces termes: "on les colonise et ils se plaignent? Mais ils ne sont jamais content ces Africains!" Comme quoi le nègre doit être content de son oppression. Malheureusement, plus de 50 ans après, rien n'a changé, car des journalistes Gabonais continuent de faire l'apologie du colon et soutenir l'immolation de notre pays.

Donc, d'après l'AGP, la "démocratie irréprochable" est en marche au Gabon et la Françafrique c'est fini car d'ailleurs, Sarkozy l'a dit à la tribune de la cité de la démocratie. Youpi la vie est belle", allons z'enfants, riez, chantez, dansez, regardez les clips à la télé, amusez-vous, et... surtout cessez de penser, on pense à votre place. Ne boudez pas votre plaisir. Ainsi va le Gabon, la désinformation bat son plein, il n'y a pas de débat véritable a la télé ou par voie de presse. Les "débats" organisés sont faussés, et ceux qui défendent la vérité sont dénigrés systématiquement. Le rôle de cette propagande est de nous vanter l'amitié franco-gabonaise, nous préparer à "suivre" le couple Sarkozy-Bongo dans leurs aventures impériales respectives.

Il n’existe pas, à ce jour, au Gabon, de presse libre et indépendante, malheureusement. Les journalistes n’osent pas écrire leurs opinions honnêtes car ils savent que s'ils le font, elles ne seront pas publiées et ils se retrouveraient à la rue illico. Le travail du journaliste est devenu au Gabon, la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service du pouvoir. Les journalistes des organes officiels ne sont que des outils obéissants de ce pouvoir et leur journaux, des officines de désinformation professionnelles, dont l’exergue est de toujours consolider le pouvoir d'Ali Bongo.

Comments

Popular posts from this blog

GAGAN GUPTA’S MASTERFUL TRICK! LA MAGISTRALE ENTOURLOUPE DE GAGAN GUPTA !