THE FAKE NATIONAL UNITY THROUGH FOOTBALL IS A STRATEGY OF DOMINATION. LA FAUSSE UNITÉ NATIONALE PAR LE FOOTBALL EST UNE STRATÉGIE DE DOMINATION
English version
"The past is never past, the past is always present", says the poet. Just like other dictatorships before, the Ali Bongo regime has done everything in its power to use CAN 2012 to create a series of myths that could be packaged politically has expressions of his approval by the Gabonese people. The biggest myth the regime wanted to create by the exploitation of the national football team, was that if all Gabonese were united behind their team and if the team and Ali Bongo were a perfect symbiosis, therefore the vast majority of the public was approving of Ali Bongo. By the way, anybody who happened to watch the Gabonese state own television yesterday who have known that it was Ali Bongo birthday, since the main news program all opened with anchors wishing him happy birthday and following up with a biographical segment which main purpose was to let you know that Ali Bongo is very respectful, humble, attaching, sweet, you know an above and beyond nice guy. You can live in North Korea without leaving home if you are in Gabon.
In Gabon, there is no appetite by the regime to even attempt to establish a really genuine constitutional democratic process. There is no real effort toward true nation-building as a foundational principle of a fully integrated society. Instead, the discourse is very soporific and superficial. In a nation where the regime policies are preventing the rise of an organic sense of national unity, it becomes expedient to build myths as substitutes in the hope that a few victories by the national football team would have mythical powers and provide a narrative the regime could use to call for fake reconciliation and fake patriotism that are just other ways of trying to convince the people to let the country be ruled by the Bongos while everybody else remains on the sidelines. In Gabon, where there is need for a true and frank debate, the regime asks the people to just sing and dance under the flag. But neither football nor sports have ever been enough to create a foundational narrative that has succeeded in producing a new and collective identity in any country. This was tried in East Germany, the former Soviet Union etc. It was an abysmal failure.
A solid national unity is built around a consensus of collective memory and a real sense of belonging. The collective truth must be reflected in the bonds of social solidarity between the people of a country. The same regime that is denying people free and fair elections cannot ask for solidarity and national unity around football. This is insane and is not going to work. Only a fool would believe such a proposition. The regime knows that and this is why not nearly enough critical and effective debate takes place in Gabon on these issues. The systematic approach of this regime is to ignore the past and the pain and suffering of those victimized, while attempting to create a framework based in a new future with the Bongos in power. The regime forgets that no matter their attempts, the exploit of the national football team cannot in a commensurate way compensate for the lived suffering and loss of the Gabonese people. The regime wants to create a mirage of football heroes and hope that their victories would magically resolve the problems and contradictions the population sees in Gabon.
But in reality, behind this national football team, the regime is trying to hide the exercise of power. Under the disguise or patriotism, the regime is looking for malleable passive population that would be permissive and allow the Bongos to continue to rule Gabon. This is a domination strategy by which those in power are using sport to reinforce stereotypical archetypes taken for granted like the patriotic act of supporting the national team, so the association between the team and the Bongos become almost axiomatic, a fusion, a blending. This association would like for the Gabonese people to consider the fact that the Bongos are in power in Gabon to be something natural and eternal. To imagine that a football team would solve the issues of a country made of a complex mix of populations, with a complex history, much of which has not yet been sufficiently studied and understood, is crazy. The vision of the Bongo regime to limit the Gabonese population power to a specifically defined role of "subjects" who must acclaim and acquiesce to the whims of the rulers is no way of building a real nation. Gabon is already showing all the signs of an artificial nations utilizing the old divide and rule approach that allows its exceptional mineral wealth to only benefit a few. No amount of football victories would change that fact.
Blogs like this one and other independent publications can help significantly the Gabonese population by telling the truth to the people so to reduce the number of lies spewed by the regime that can be circulated unchallenged in the public discourse. It cannot be denied that like most Africans, the Gabonese people love football. But counting on football to unite the country while most people can clearly see the glaring pyramidal system of injustice that dominates in Gabon, can only lead to a false and unsustainable sense of national unity. This leads to the illusion that the internal dynamics of the country are solid. To that this blog says: the regime should stop faking unity.
Version française
«Le passé n'est jamais passé, le passé est toujours présent", dit le poète. Tout comme d'autres dictatures avant, le régime Ali Bongo a tout fait pour utiliser la CAN 2012 comme occasion de créer une série de mythes qui pourraient être un packaging politique servant d’expression de son approbation par le peuple gabonais. Le plus grand mythe que le régime a voulu créer par l'exploitation de l'équipe nationale de football, était de faire croire que si tous les Gabonais étaient unis derrière leur équipe et si l'équipe et Ali Bongo étaient en symbiose parfaite, donc la grande majorité du public approuvait Ali Bongo. Soit dit en passant, quelqu'un qui aurait regardé la télévision d'état gabonaise ce Jeudi, aurait su que c'était l’anniversaire d’Ali Bongo, les principaux journaux télévisés ont ouvert en lui souhaitant joyeux anniversaire et cela fut suivi d’un segment biographique dont le but principal était de vous faire savoir qu’Ali Bongo est très respectueux, humble, attachant, doux, vous savez un mec sympa. Vous pouvez vivre en Corée du Nord sans quitter la maison, si vous êtes au Gabon.
Au Gabon, le régime n’a pas l'appétit de même essayer de mettre en place un véritable processus démocratique constitutionnel. Il n'y a pas de réel effort en faveur d'une véritable construction de la nation en tant que principe fondamental d'une société pleinement intégrée. Au lieu de cela, le discours est très soporifique et superficielle. Dans un pays où la politique du régime conduit à la prévention de la montée d'un sentiment organique d’unité nationale, il devient opportun de construire des mythes comme substituts, dans l'espoir que quelques victoires de l'équipe nationale de football auraient des effets mythiques et fourniraient un récit que le régime pourrait utiliser pour appeler à une fausse réconciliation et un faux patriotisme qui ne sont que d'autres façons de tenter de convaincre les gens de laisser le pays être dirigé par les Bongos et que le reste se mette de côté. Au Gabon, alors qu’il y a nécessité d'un débat véritable et franc, le régime demande aux gens de simplement chanter et danser sous le drapeau. Mais ni le football ni le sport n’ont jamais été suffisants pour créer un récit fondateur qui a réussi à produire une nouvelle identité collective dans un pays. Cela a été essayé en Allemagne de l’Est et dans l’ex-Union soviétique. Ce fut un échec lamentable.
Une unité nationale solide est construite autour d'un consensus de mémoire collective et un véritable sentiment d'appartenance. La vérité collective doit être reflétée dans les liens de solidarité sociale entre les habitants d'un pays. Le même régime qui prive les gens d’élections libres et équitables ne peut pas leur demander l'unité nationale et la solidarité autour du football. C'est de la folie et cela ne marchera jamais. Seul un idiot pourrait croire en une telle proposition. Le régime le sait et c'est pourquoi il n’y a pas de débat critique et efficace ayant lieu sur ces questions. L'approche systématique de ce régime est d'ignorer le passé, la douleur et la souffrance de leurs victimes, tout en essayant de créer un cadre reposant sur un nouvel avenir avec toujours les Bongo au pouvoir. Le régime oublie que peu importe leurs tentatives, l'exploit de l'équipe nationale de football ne peut pas d'une manière proportionnée, compenser la souffrance vécue et les pertes du peuple gabonais. Le régime veut créer un mirage héroïque de football en espérant que leurs victoires parviendraient magiquement à résoudre les problèmes et les contradictions que la population voit au Gabon.
Mais en réalité, derrière cette équipe nationale de football, le régime essaie de cacher l'exercice du pouvoir. Sous le déguisement du patriotisme, le régime est à la recherche d’une population passive et malléable qui serait permissive et permettrait aux Bongos de continuer à gouverner le Gabon. Il s'agit d'une stratégie de domination par laquelle ceux qui sont au pouvoir en utilisant le sport pour renforcer des archétypes stéréotypés pris pour acquis, comme l'acte « patriotique » de soutenir l'équipe nationale, de sorte que le lien entre l'équipe et les Bongo devienne presque axiomatique, une fusion, un mélange. Tout ceci pour que le peuple gabonais envisage le fait que les Bongo soient au pouvoir au Gabon, comme étant quelque chose de naturel et d’éternel. Imaginer qu'une équipe de football permettrait de résoudre les problèmes d'un pays constitué d'un mélange complexe de populations, avec une histoire complexe, dont une grande partie n'a pas encore été suffisamment étudiée et comprise, est absurde. La vision du régime Bongo qui est de limiter le pouvoir de la population gabonaise à un rôle défini, spécifiquement de «sujets» qui doivent acclament et acquiescer aux caprices des régnants, ne permettra jamais de construire une véritable nation. Le Gabon montre tous les signes d'une nation artificielle qui utilise la vieille méthode du diviser pour mieux régner qui permet que les richesses minières exceptionnelles ne bénéficient qu’à certains. Aucun nombre de victoires en football ne va changer ce fait.
Des blogs comme celui-ci et d'autres publications indépendantes peuvent aider de manière significative la population gabonaise, en disant la vérité aux gens de façon à réduire le nombre de mensonges crachés par le régime qui seraient véhiculées de manière incontestée dans le discours populaire. Il ne peut pas nier que, comme la plupart des Africains, les gabonais aiment le football. Mais compter sur le football pour unir le pays tandis que la plupart des gens peuvent constater clairement la prédominance du système pyramidal d'injustice flagrante qui domine au Gabon, ne peut que conduire à un faux sentiment, non durable d'unité nationale. Cela conduit à l'illusion que la dynamique interne du pays soit solide. A cela ce blog dit: le régime doit cesser de feindre l'unité.
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