THE NEW YORK TIMES SAYS THAT DEMOCRACY IS BEING STRANGLED IN SENEGAL. LE NEW YORK TIMES DIT QUE LA DÉMOCRATIE EST EN TRAIN D’ÊTRE ÉTRANGLÉE AU SÉNÉGAL





English Version


The newspaper “The New York Times” has published the following article about the situation in Senegal. This article is very relevant for Gabon as well.


 
Strangling Democracy in Senegal

An Atypical Unrest Troubles Senegal’s Election Season

SENEGAL was once considered West Africa’s oasis of stability, but now it is a place of deadly repression. This year, at least six people have been killed, dozens injured and scores arrested during protests over President Abdoulaye Wade’s efforts to run for a third term in the election to be held Sunday.

Even though the Constitution sets a two-term limit for the president, Senegal’s Constitutional Council has ruled — based on a disputed legal interpretation — that Mr. Wade is eligible to run again. A close look at his time in office, however, suggests that granting him a third term would be terrible for democracy.

Mr. Wade was celebrated as a symbol of democracy in March 2000, when he was elected president, ending 40 years of rule by the Socialist Party. He had competed unsuccessfully for more than two decades, but this time the incumbent, Abdou Diouf, failed to gain a majority in the initial voting. That led to a runoff, which Mr. Wade won. Before Mr. Diouf, Senegal had known only one president — Léopold Sédar Senghor — since gaining independence from France in 1960.

In his first year in office, Mr. Wade bolstered his democratic credentials by calling for a new constitution, which voters approved in 2001. It set a two-term limit for the presidency. He also abolished a Senate that Mr. Diouf had created and that his Socialists had dominated.

Little by little, however, enthusiasm for Mr. Wade was replaced by fear that he was turning toward authoritarianism — especially after his re-election in 2007, when opposition leaders accused him of electoral fraud. Legislative and municipal elections were repeatedly delayed. Corruption steadily increased.

Now Mr. Wade seems to be replicating his predecessor’s undemocratic practices, perverting judicial and legislative institutions and restraining fundamental liberties.

According to Amnesty International, leaders of the opposition and civic groups, journalists and ordinary Senegalese have been intimidated, arrested, tortured and prosecuted. On Feb. 17, a presidential candidate, Cheikh Bamba Dièye, and the opposition leader Ibrahima Sène were detained on a day when a dozen others were wounded. Last month, the human rights activist Alioune Tine, who has led a movement to deny Mr. Wade a third term, was arrested; he was set free after two days of protests and international pressure. Over the years, other political leaders have been detained for longer periods, including the opposition leader Jean-Paul Dias and his son, Barthélémy Dias.

Mr. Wade has weakened democratic institutions that he helped set up and has recreated in an even less democratic form some institutions that were abolished early in his tenure. The Senate, for example, was re-established in 2007, but now the president appoints 65 of its 100 members, with only 35 elected. In the old Senate, three-quarters of the 60 members were elected. In seeking a third term, the president is widely believed to be preparing for his son, Karim, whom he named a key minister, to succeed him.

Finally, Mr. Wade controls the judicial system and the Council of State, decides on the careers of judges and appoints the Constitutional Council. Most decisions by these institutions have been in his favor, notably the council’s ruling that he could seek a third term. The council accepted his argument that the term limit did not apply to him because the new Constitution was not in effect when he was first elected in 2000.

Still, the decision violates that Constitution’s spirit. In a young electoral system, term limits are a guarantee of continuing democracy. Without them, a powerful president unconcerned about accountability can use patronage to control institutions like the legislature and courts, and through them rig the mechanisms of elections in his favor.

After the council’s decision — and in the face of continuing repression — opposition groups united and called for the protests that began in January.

The protesters are not alone. A statement from the secretary general of the United Nations, Ban Ki-moon, called on Senegalese officials to honor “Senegal’s democratic traditions, which have laid the foundations for its long history of stability and social cohesion.” Deputy Secretary of State William J. Burns has said that Mr. Wade’s candidacy presents risks to Senegal’s stability and democracy. And the International Federation for Human Rights has urged authorities to “immediately stop the ongoing repression.”

Abdoulaye Wade has a choice: Will he enter history by listening to citizens’ demands and the advice of friends in the international community? Or will he risk being remembered as the one responsible for Senegal’s reversal from an electoral democracy to a facade democracy or, worse, an authoritarianism that destabilizes the country?


 
Version française


Le quotidien “The New York Times” a publié l’article ci-dessous à propos de la situation au Sénégal. Cet article s’applique tout aussi au Gabon.


 
Etranglement de la démocratie au Sénégal

Des soulèvements atypiques troubles l’élection au Sénégal

Le SÉNÉGAL était autrefois considéré comme oasis de stabilité en Afrique de l'Ouest d, mais maintenant c’est un lieu de répression meurtrière. Cette année, au moins six personnes ont été tuées, des dizaines blessés et arrêtés lors des manifestations contre les efforts du Président Abdoulaye Wade de briguer un troisième mandat lors de l'élection qui se tiendra dimanche.

Même si la Constitution fixe une limite de deux mandats pour le président, le Conseil constitutionnel Sénégalais a statué – sur la base d’une interprétation juridique contestée - que M. Wade etait éligible pour à nouveau se présenter. Un examen attentif de son passage au pouvoir, cependant, suggère que lui accorder un troisième mandat serait terrible pour la démocratie.

M. Wade fut célébré comme un symbole de la démocratie en Mars 2000, quand il a été élu président, en abrogeant 40 ans de règne du Parti socialiste. Il avait tenté d’accéder à la présidence, sans succès, pendant plus de deux décennies, mais cette fois le titulaire du poste, Abdou Diouf, manqua d’obtenir une majorité lors du premier tour. Cela a conduit à un second tour, que M. Wade a remporté. Avant M. Diouf, le Sénégal n’avait connu qu’un seul président - Léopold Sédar Senghor - depuis son accession à l'indépendance, de la France, en 1960.

Pendant sa première année en poste, M. Wade renforça ses références démocratiques en proposant une nouvelle constitution, qui les électeurs ont approuvé en 2001. Elle fixait une limite de deux mandats pour la présidence. Elle avait également aboli le Sénat que M. Diouf avait créé et que ses socialistes dominaient.

Peu à peu, cependant, l'enthousiasme pour M. Wade a été remplacé par la crainte qu'il se dirigea vers l'autoritarisme - surtout après sa réélection en 2007, lorsque des dirigeants d'opposition l'ont accusé de fraude électorale. Les élections législatives et municipales furent reportées à plusieurs reprises. La corruption n’arrêtait d'augmenter.

Maintenant, M. Wade semble être en train de reproduire les pratiques antidémocratiques de son prédécesseur, de pervertir les institutions judiciaires et législatives et d’endiguer les libertés fondamentales.

Selon Amnesty International, des leaders de groupes d'opposition et civiques, des journalistes et des sénégalais ordinaires ont été intimidés, arrêtés, torturés et poursuivis en justice. Le 17 février, un candidat à la présidentielle, Cheikh Bamba Dièye, et le leader d'opposition Ibrahima Sène ont été arrêtés en même temps qu’une douzaine d'autres qui furent blessés. Le mois dernier, le militant des droits de l’homme, Alioune Tine, qui a mené un mouvement visant à refuser à M. Wade un troisième mandat, fut arrêté; il a été remis en liberté après deux jours de manifestations et de pression internationale. Au fil des ans, d'autres dirigeants politiques ont été détenus pendant des périodes plus longues, y compris l’opposant Jean-Paul Dias et son fils, Barthélémy Dias.

M. Wade a affaibli les institutions démocratiques qu'il a aidé à mettre en place et a recréé sous une forme encore moins démocratique des institutions qui ont été abolis au début de son mandat. Le Sénat, par exemple, a été rétabli en 2007, mais maintenant le président nomme 65 de ses 100 membres, avec seulement 35 qui sont élus. Dans l'ancien Sénat, les trois quarts des 60 membres étaient élus. En briguant un troisième mandat, le président est largement soupçonné de vouloir préparer son fils, Karim, qu'il a nommé à un ministère clé, à lui succéder.

Enfin, M. Wade contrôle le système judiciaire et le Conseil d'Etat, décide des carrières des juges et nomme le Conseil constitutionnel. La plupart des décisions prises par ces institutions ont été en sa faveur, notamment la décision du conseil pour qu'il puisse briguer un troisième mandat. Le Conseil a accepté l'argument selon lequel la durée du mandat ne s'appliquait pas à lui parce que la nouvelle Constitution n'était pas en vigueur quand il a été élu la première fois en 2000.

Pourtant, la décision viole l'esprit que la constitution. Dans un système électoral jeune, la limitation des mandats est une garantie de la poursuite de la démocratie. Sans cette limitation, un président tout puissant peu soucieux des comptes a rendre peuvent utiliser les nominations afin de contrôler les institutions comme la législature et les tribunaux, et à travers eux truquer les mécanismes électoraux en sa faveur.

Après la décision du conseil - et au vu de la répression qui continue - des groupes réunis d'opposition ont appelé à des manifestations qui ont débuté en Janvier.

Les manifestants ne sont pas seuls. Une déclaration du secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé les autorités sénégalaises à honorer "la tradition démocratique du Sénégal, qui a jeté les bases de sa longue histoire de stabilité et de cohésion sociale." Le Secrétaire d’État adjoint William J. Burns a déclaré que la candidature de M. Wade présente des risques pour la stabilité du Sénégal et la démocratie. Et la Fédération Internationale des Droits de l'Homme a exhorté les autorités à "cesser immédiatement la répression en cours."

Abdoulaye Wade a le choix: va-t-il entrer dans l'histoire en écoutant les demandes des citoyens et les conseils d'amis dans la communauté internationale? Ou risquera-t-il d'être qu’on se souvienne de lui comme étant le responsable du renversement du Sénégal d'une démocratie électorale en une démocratie de façade ou, pire, en un autoritarisme qui déstabilise le pays?

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