ANSWER TO A READER ASKING US: WHO MUST SPEAK IN THE NAME OF THE GABONESE PEOPLE? RÉPONSE Á UN LECTEUR NOUS DEMANDANT: QUI DOIT PARLER AU NOM DU PEUPLE GABONAIS?
English version
Our last two posts have generated a lot of feedback from various readers, some Gabonese and some not. One such feedback note came from a reader who asked this blog the following and intriguing question: "do those Gabonese who protested in Atlanta have the right to interrupt the ceremony of the Gabonese ambassador, and can they claim that they are mandated to speak for the Gabonese people?"
This blog would like to answer with the following:
First, the ambassador's ceremony was taking place at a hotel and all Gabonese citizens were invited. It is therefore appropriate for any Gabonese to go to such a meeting and voice his/her opinion. Having understood that fact, it can be concluded that these compatriots were within their right to speak to Michael Moussa Adamo, in the way they did. This is in fact what self respected citizens should be doing more often, instead of going to these types of ceremonies just to eat and drink.
Now, regarding the question as to who should speak in the name of the Gabonese people, this blog is of the opinion that everybody has that right. Everybody, even non Gabonese citizens can freely voice their opinion about what is happening to Gabon and its people. The question of who can speak for everybody is an important one because this is the kind of question that demonstrates the road still to be travelled by Gabon in order to become a democracy. In a functioning democracy, no one would ever ask that question. No one ever asks: who speak for the American people, who speaks for the French people, who speaks for the South African people or who speaks for the Ghanaian people, because in these countries it is already understood that everybody can speak for "the people". It is only in a dictatorship that one hears such questions. Since Gabon is far from a democracy, one should not be surprised that such a question is being asked. Those who know the political history of Gabon would remember that in 1981, when Luc Bengone-Nsi and his partners from Morena decided to march at the "Gare Routiere" in Libreville to ask for democracy and freedom, Omar Bongo said that they were just a small group of trouble makers and that the majority of the Gabonese people were very happy with the Omar Bongo's regime and the one party state. But history and the event of the 1990 proved that the movement started by Morena in 1981 could not be contained by lies. The contemporary political history of Gabon is further showing that the brief, if fragile, democratic transition that existed between 1990 and 1993, has long died and that slowly but surely, the Gabonese people are once again getting used to living under a ruthless dictatorship and quasi one party state.
It is because some courageous and lucid Gabonese refuse to once again be ruled by dictators that we see movement like
"Ça Suffit Comme Ça" take root and gather steam, actions like the refusal of the grass root elements of the party UPG to take the body of Pierre Mamboundou and expose it at the national assembly, people like Leon Obame take the right for freedom in front of the Gabonese embassy in Washington, these university students in Libreville who refuse to accept measures that are endangering their right to an education or people like these compatriots in Atlanta decide to tell the truth to the Gabonese ambassador. Those who are questioning why these free citizens decide to take action, are in favor of the status quo. When they say: "why are you demonstrating against Ali Bongo right now? You must keep quiet and wait for the next presidential election in 2016"; they are being cynical and hypocritical, because they know that if the Gabonese people do not resist Ali Bongo's dictatorship immediately, by 2016 it might be more difficult to resist because his dictatorship would have built stronger roots. This is why all free Gabonese citizens must resist everyday this evil and enslaving regime that is suffocating the Gabonese people.
Version Française
Nos deux derniers postes ont suscité beaucoup de commentaires de lecteurs variés, certains émanant de gabonais et d'autres pas. Une ces notes provenait d'un lecteur qui a posé à ce blog l'intrigante question suivante: «les Gabonais qui ont protesté à Atlanta avaient-ils le droit d'interrompre la cérémonie de l'ambassadeur du Gabon, et peuvent-ils prétendre être mandatés pour parler au nom du peuple gabonais?"
Ce blog voudrait répondre à cette question par ce qui suit:
Tout d'abord, la cérémonie de l'ambassadeur se déroulait dans un hôtel ouvert au public et tous les citoyens gabonais avaient été invités. Il convient donc pour tout gabonais le désirant, de pouvoir aller à une telle réunion et exprimer son opinion. Quand on a compris ce fait, on peut alors conclure que ces compatriotes étaient dans leur droit de parler à Michael Moussa Adamo dans les termes révélés dans le document vidéo. Il s'agit en fait de ce que devrait plus souvent faire, les citoyens qui se respectent, au lieu d'aller à ce types de cérémonies juste pour manger et boire.
Maintenant, en ce qui concerne la question de savoir qui doit parler au nom du peuple gabonais, ce blog est d'avis que tout le monde a le droit de parler au nom du peuple gabonais. Tout le monde, même les non citoyens gabonais peuvent exprimer librement leur opinion sur ce qui se passe au Gabon et affecte son peuple. La question de savoir qui peut parler pour tout le monde est une question importante parce que c'est le genre de question qui montre le chemin qui reste à parcourir pour que le Gabon devienne une démocratie. Dans une démocratie fonctionnelle, personne ne pourrait jamais poser une telle question. Personne ne demande jamais: qui parle pour le peuple américain, qui parle pour le peuple français, qui parle pour le peuple d'Afrique du Sud ou qui parle pour le peuple ghanéen; parce que dans ces pays, il est déjà entendu que tout le monde peut parler au nom du "peuple". Il n'y a que dans une dictature que l'on entend de telles questions être posées. Comme le Gabon est loin d'être une démocratie, il ne faut pas être surpris qu'une telle question soit posée. Ceux qui connaissent l'histoire politique du Gabon se souviennent qu'en 1981, lorsque Luc Bengone Nsi-et ses partenaires du Morena avaient décidé de marcher à la "Gare Routière" de Libreville pour demander la démocratie et la liberté, Omar Bongo avait dit qu'ils étaient juste un petit groupe de fauteurs de troubles et que la majorité du peuple gabonais était très heureuse du régime d'Omar Bongo et du système du parti unique. Mais l'histoire et les événements des années 1990 ont prouvé que le mouvement commencé par le Morena en 1981 ne pouvait pas être contenu par des mensonges. L'histoire politique contemporaine du Gabon, en outre, démontre que la brève, sinon fragile, transition démocratique qui a existé entre 1990 et 1993, est morte depuis longtemps et que, lentement mais sûrement, le peuple gabonais doit une fois de plus s'habituer à vivre sous une dictature impitoyable et un quasi système de parti unique.
C'est parce que certains gabonais courageux et lucides refusent d'être une fois de plus gouvernés par des dictateurs, que nous voyons des mouvement, comme
"Ça Suffit Comme Ça" prendre racine et de recevoir l'adhésion populaire, des actions telles que le refus des militants de base du parti UPG d'exposer le corps de Pierre Mamboundou à l'Assemblée Nationale, des gens comme Léon Obame exprimer leur droit à la liberté devant l'ambassade du Gabon à Washington, ces étudiants de l'université de Libreville qui refusent d'accepter des mesures qui mettent en danger leur droit à l'éducation ou des gens comme ces compatriotes à Atlanta se décider de dire la vérité "en face" à l'ambassadeur du Gabon. Ceux qui se demandent pourquoi ces citoyens libres s'autorisent à agir de la sorte, sont en fait en faveur du statu quo. Quand ils disent: "pourquoi êtes-vous en train de manifester contre Ali Bongo, vous devez vous tenir tranquille et attendre la prochaine élection présidentielle en 2016?"; ils sont cyniques et hypocrites, parce qu'ils savent que si le peuple gabonais ne résistent pas à la dictature d'Ali Bongo immédiatement, d'ici 2016 il pourrait être plus difficile de résister parce que sa dictature aurait eu le temps de fortement s'enraciner. C'est pourquoi tous les citoyens libres du Gabon doivent résister, tous les jours, ce vil et asservissant régime qui étouffe le peuple gabonais.
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