LOCAL ELECTIONS IN GABON: MUST WE BE SURPRISED? ÉLECTIONS LOCALES AU GABON: FAUT-IL ÊTRE ÉTONNÉ ?

Photo: G. Mpaga



English version


George Mpaga in the name of the free civil society, has just published a report on the progress of the last local elections in Gabon. Needless to say that this report reads as if it recounts the circumstances of elections in Gabon 20 years ago. In other words, there would have been no real progress in terms of electoral transparency in Gabon since the single party system, despite all the promises, even that of a tropicalized biometric process. If one can only admire the selfless members of the free civil society struggling to inform the public about the management of public affairs in Gabon, including elections, but could hardly be charitable toward the community of Gabonese politician who year after year complain about bad elections, and are also the first to incomprehensively always argue for the rights to take part in such farce. They seem to ignore or pretend to ignore that the conditions of election are negotiated before the election, not after.


This attitude of the Gabonese body politics is only the symptom of a sad fact: the putrid state of the selection process in Gabonese politics which tends to produce people of very low caliber. In other words, what kind of self-respected individual can accept to live a lie for their entire existence? To be a president when they know they don’t deserve to be there? To be a minister when they know they don’t deserve to be there? To be a military general when they don’t have the qualifications to even be a sergeant? To be called a journalist when they know nothing about that job? To be a parliamentarian when they were never elected by the people etc.? The old adage says that ultimately, people get leaders they deserve. But in Gabon, it is clear that the people do not get leaders they deserve!


It is true that the political leaders spring from the societies they serve. Therefore, their behavior and actions reflect the peculiar habits, norms and traditions of that society. In the case of Gabon, that is true to a point but the actions of Gabonese politicians have less to do with Gabonese culture, than with the narrow framework of the way power is yielded and controlled in the country. Because the basis of all political activities in Gabon are enshrined in fraud and lies, the country is more likely to get as leaders the worst, not the best individuals it produces. There is no culture in the world were fraud and deception are the norm; therefore, the people who in ruling Gabon heavily rely on deception, fraud and corruption, cannot build the nation with the norms and skills of the countries we aspire to emulate; countries were excellence and competence are the only way to get ahead in life and in politics.


The result is that the political space in Gabon continues to be inept and a dumping ground for mediocrity. Mediocre people would only promote a politics of exclusion and corruption. How else are they supposed to stay in power? Gabonese politics is awash with the least skilled people that society produces. They know they can be successful there because being competent is not required. A successful, calm, reflective, sophisticated, thoughtful, balanced, and insightful person would never accept to take part in a rigged election to begin with! For what reason? They know that all is already arranged for the regime to win, biometrics or not! Why bother? Why would so called opposition parties go to an election they know gives them no guaranty of fairness? We have been asking this question for a long time, but to this day, no single leader of the opposition who has participated in a rigged election, has provided us with a satisfactory answer. If they cannot answer that question, then their calls for the regime to step down are just rhetoric, nothing else.


So is it surprising that the most skilled and intellectually astute Gabonese are busy pursuing other interests rather than thinking about Gabonese publics? This paradoxically has the consequence of leaving the worst in our society in charge of the public sphere. But can anybody blame the people of Gabon for turning their backs on a political system that con only produce mediocrity?



Version Française


George Mpaga au nom de la société civile libre, viens de publier un compte rendu du déroulement des dernières élections locales au Gabon. Inutile de vous dire que ce compte rendu se lit comme s’il relatait les circonstances d’élections au Gabon il y a 20 ans. En d’autres termes, il n’y aurait eu aucune avancée réelle des conditions de transparence électorale au Gabon depuis le parti unique et ce malgré toute les promesses faites, même celle d’un processus biométrique tropicalisé. Si on ne peut qu’admirer l’abnégation des membres de la société civile libre qui se battent pour informer l’opinion de la gestion de la chose publique au Gabon, y compris des élections, on pourrait être difficilement charitable envers les membres du milieu politique gabonais qui année après année, se plaignent du mauvais déroulement des élections, et sont aussi incompréhensivement les premiers à toujours se disputer les droits de s’y présenter. Ils semblent ignorer, ou feignent d’ignorer que les conditions d’une élection se négocient avant l’élection et non après.


Cette attitude des politiques gabonais n'est que le symptôme d'une triste réalité: l'état putride du processus de sélection dans la politique gabonaise qui tend à produire des gens de très faible calibre. En d'autres termes, quels individus se respectant peuvent accepter de vivre un mensonge pendant toute leur vie? Être président quand ils savent qu'ils ne méritent pas d'être là? Être ministre quand ils savent qu'ils ne méritent pas d'être là? Être général d'armée quand ils n'ont même pas les qualifications requises pour être ne serait-ce que sergent? Se faire appeler journaliste quand ils ne savent rien de ce métier? Être parlementaire s’ils n'ont jamais été élus par le peuple, etc.? Le vieil adage dit que finalement, les peuples ont les dirigeants qu'ils méritent. Mais au Gabon, il est clair que les populations ne méritent pas les dirigeants qui s’imposent à eux!


Il est vrai que les dirigeants politiques émanent des sociétés qu'ils servent. Par conséquent, leur comportement et les actions reflètent les habitudes particulières, les normes et les traditions de leurs sociétés. Dans le cas du Gabon, ceci est vrai jusqu’à un certain point; mais les actions des hommes politiques gabonais ont moins à voir avec la culture gabonaise, qu’avec le cadre étroit de la façon dont le pouvoir est administré et contrôlé dans le pays. Parce que la base de toute activité politique au Gabon est inscrite dans la fraude et le mensonge, le pays est plus susceptible d’avoir comme dirigeants les pires, pas les meilleurs éléments qu'il produit. Il n'y a pas de culture dans le monde où la fraude et la contre-vérité sont les normes et, par conséquent, les personnes qui pour diriger le Gabon s'appuient fortement sur le mensonge, la fraude et la corruption, ne peuvent pas construire la nation selon les normes et compétences des pays que nous aspirons à imiter; pays dans lesquels l'excellence et la compétence sont le seul moyen d'avancer dans la vie et dans la politique.


Le résultat est que l'espace politique au Gabon continue d'être particulièrement inepte et un dépotoir de médiocrité. Les gens médiocres ne sauraient que promouvoir une politique de l'exclusion et de la corruption. Sinon, comment seraient-ils censés rester au pouvoir? La politique gabonaise est inondée de gens les moins qualifiés que la société produit. Ils savent qu'ils peuvent y réussir parce que la compétence n’est pas un critère important. Une personne calme, réfléchie, rationnelle, raisonnable, équilibrée et perspicace, n'accepterait jamais de prendre part à une élection truquée d’avance! Pour quelle raison aller à cette élection? Elle sait que tout est déjà prévu pour le régime gagne, biométrie ou pas! Pourquoi s'embêter? Pourquoi des partis dits d'opposition vont à des élections qu'ils savent ne leur donnant aucune garantie d'équité? Nous posons cette question depuis longtemps, mais à ce jour, pas un seul leader de l'opposition ayant participé à une élection truquée, ne nous a fourni une réponse satisfaisante. S'ils ne peuvent pas répondre à cette question pourtant simple, alors leurs appels à la fin du régime, ne sont juste que de la rhétorique, rien d'autre.


Ainsi est-il surprenant que les Gabonais les plus qualifiés et intellectuellement astucieux soient occupés à poursuivre d'autres intérêts plutôt que de penser à la politique gabonaise? Cela a paradoxalement pour conséquence de laisser le pire produit de notre société en charge de la sphère publique. Mais peut-on en vouloir aux gabonais de tourner le dos à un système politique qui ne peut produire que médiocrité?

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