THE LAW AS A TOOL FOR THE DICTATORSHIP (part one). LE DROIT COMME OUTIL DE LA DICTATURE (première partie)

Marie Madeleine Mborantsuo vue par Gabonlibre.com



English version

An article published by the excellent online organ Gabonreview, paints the true uncompromising and unfortunately lackluster picture of the decrepit state of the law in Gabon. A situation caused by the excessive proximity between family ties, economic and financial interests, careerism, intellectual laziness, the tropicalization of power and the inability of those in power to imagine themselves living in circumstances other than those which are theirs today. So, in Gabon, the law is completely at the service of the dictatorship, this beyond the limits of caricature. We urge you to read and reread that article in Gabonreview.

The case of Gabon is not hopeless, because fortunately history is rich with examples of political regimes that have long used the law to dominate until dehumanization people whom they barred from any emancipation. All these regimes, without exception, have fallen and ended up in the dustbin of history; Gabon, will be no exception. The days of the dictatorship are also numbered here, even if the Bongo-Mborantsuo are still resisting!

In the United States of America for example, the extent of the domination of slave owners on the slave population was so complete that in the white population, there were many who did not hesitate to proclaim the permanence of the legality of the blacks inferiority status before the superior race serving as their master. This doctrine wanting the permanence of some in the role of masters and others in that of slaves, was well illustrated in the decision by the United State Supreme Court regarding the Dred Scott case.

Dred Scott was a black man in slavery in the state of Missouri. His master, Peter Blow, sold him to a doctor, Dr. John Emerson in 1834. He moved with his new master first in Illinois and then in the State of Wisconsin. Meanwhile, he married a slave also belonging to Dr. John Emerson and they had two daughters. After the death of Dr. John Emerson, Dred Scott became the property of Mrs. Emerson. On 6 April 1846, with the help of his former master, Peter Blow, and some other white abolitionists, Dred Scott presented to the courts of the State of Missouri, where the Emerson family had returned to live with their slaves, a request to be freed. The legal proceedings lasted eleven years. Meanwhile, Mrs. Emerson remarried and had settled in the State of Massachusetts. She had left her slave Dred Scott to her brother, John Sanford (much like a dog if left to one’s family). He in turn moved to go live in the State of New York. Tired of being taken around like cattle, wanting to live freely with his family, Dred Scott still in slavery, arranged for his case to be assigned to a respected abolitionist lawyer, Montgomery Blair, and presented to the country’s Supreme Court in the capital Washington. The Head of the Supreme Court Roger Taney declared in the judgment, that: "Blacks had no rights which the white man was bound to respect."

Dear readers, by this decision from the highest court of that country, slavery was reinforced; as well as the trauma inflicted on blacks. Those who were the beneficiaries of this judgement rejoiced that the law had "been upheld", while within themselves they knew that this decision was a monstrosity. But they had to save and preserve the institution of slavery, by all means. Dred Scott had to remain an animal, even when he had sufficiently shown that he was a human being.

Dear readers, we live from a legal stand point, a similar situation in Gabon:

When in 1993, while the vote counting was still in progress, Mborantsuo declared Omar Bongo the winner, it was a way to tell the Gabonese people who had just removed Omar Bongo that: "you have no rights which the regime is bound to respect!"

When all the presidential elections are systematically rigged; when in 2009 the Gabonese people said that Gabon was not a monarchy, but Mborantsuo showed us that yes Gabon would be a monarchy, it was a way of telling the Gabonese people that: "you have no rights which the regime is bound to respect!"

When Gabonese citizens are prevented to respectfully honor their martyrs such as Bruno Mboulou Beka, it is a way of saying to the people: "you have no rights which the regime is bound to respect!"

When Gabonese citizens are prevented to engage freely in commerce as we have seen with Beranger Obame Ndoutoume and women traders, victims of police extortion, it is a way of saying to the people: "you have no rights which the regime is bound to respect!"

When laws are designed to prohibit the Gabonese people from enforcing the provisions of their constitution, it is a way of telling the people: "you have no rights which the regime is bound to respect!"

(To be continued)



Version française

Un article publié par de l’excellent organe Gabonreview, dresse sans concession le tableau véridique et peu reluisant malheureusement, de l’état de décrépitude de la jurisprudence au Gabon. Une situation causée par la trop grande proximité entre les liens familiaux, les intérêts économiques et financiers, le carriérisme, la paresse intellectuelle, la tropicalisation du pouvoir et l’incapacité des tenants de ce pouvoir à s’imaginer vivre dans des circonstances autres que celles qui sont les leurs aujourd’hui. Alors, au Gabon, le droit est sans réserve mis au service de la dictature, et ce jusqu’au-delà des limites de la caricature. Nous vous conseillons vivement de lire et relire cet article de Gabonreview.

Le cas du Gabon n’est pas désespéré, car heureusement, l’histoire est riche d’exemples de régimes politiques qui se sont longtemps servi des lois pour assujettir jusqu'à la déshumanisation, des peuples auxquels ils interdisaient toute émancipation. Tous ces régimes, tous sans exception, se sont cassés la figure et ont fini dans les poubelles de l’histoire ; le Gabon ne fera pas exception. Les jours de la dictature sont aussi comptés chez nous, même si les Bongo-Mborantsuo résistent encore !

Aux États-Unis d’Amérique par exemple, l’ampleur de l’ascendant des esclavagistes sur la population esclave fut si intégral que dans la population blanche, nombreux furent ceux qui n’hésitaient pas à proclamer juridiquement la permanence du statut d’infériorité des noirs devant la race supérieure leur servant de maitre. Cette doctrine voulant de la permanence des uns dans le rôle de maitre et des autres dans celui d’esclave, a été fort bien illustrée dans la décision rendue par la Cour Suprême des Etat Unis au sujet de l’affaire Dred Scott.

Dred Scott était un noir en esclavage dans l'Etat du Missouri. Son maître, Peter Blow, le vendit à un médecin, le docteur John Emerson en 1834. Il déménagea avec son nouveau maitre d'abord dans l'Illinois puis dans l’Etat du Wisconsin. Entre temps, il épousa une esclave appartenant aussi au docteur John Emerson et ils eurent deux filles. A la mort du docteur John Emerson, Dred Scott devint la propriété de madame Emerson. Le 6 avril 1846, avec l'aide de son ancien maître, Peter Blow, et de quelques autres blancs abolitionnistes, Dred Scott présenta auprès des tribunaux de l'Etat du Missouri, où la famille Emerson était revenue vivre avec leurs esclaves, une demande d'affranchissement. La procédure judiciaire dura onze ans. Entre temps, Madame Emerson s'était remariée et s'était installée dans l'Etat du Massachusetts. Elle avait laissé son esclave Dred Scott à son frère, John Sanford (un peu comme si on laissait un chien à sa famille). Celui-ci déménagea à son tour pour aller vivre dans l'Etat de New York. Las d’être baladé à gauche et à droite comme du bétail, voulant vivre libre avec sa famille, Dred Scott toujours en esclavage, s’arrangea pour que son cas soit confié à un avocat abolitionniste respecté, Montgomery Blair, et présenté devant la Cour Suprême du pays à Washington la capitale. Le Chef de cette Cour Suprême, Roger Taney, déclara dans l’arrêt prononcé, que : «les noirs n’avaient aucun droit que l’homme blanc ait obligation de respecter

Chers lecteurs, par cette décision venant de la plus haute cour de ce pays, l’esclavage se retrouvait renforcé ; et les traumatismes infligés aux noirs aussi. Ceux qui étaient les bénéficiaires de cette déclaration se réjouirent que le droit ait « été dit », alors qu’au fond d’eux-mêmes ils savaient que cette décision était une monstruosité. Mais il leur fallait sauver et préserver l’institution de l’esclavage, et ce par tous les moyens. Dred Scott devait donc rester un animal, même quand il avait suffisamment démontré qu’il était un être humain.

Chers lecteurs, nous vivons du point de vue légal, une situation similaire au Gabon :

Quand en 1993, alors que le dépouillement des urnes n’était qu’en cours, Mborantsuo vint déclarer Omar Bongo vainqueur, c’était une façon de dire aux Gabonais qui venaient de destituer Omar Bongo: « vous n’avez aucun droit que le régime ait obligation de respecter ! »

Quand toutes les élections présidentielles sont systématiquement truquées ; quand en 2009 les Gabonais ont dit que le Gabon n’était pas une Monarchie, mais que Mborantsuo est venue nous démontrer que oui le Gabon serait bien une monarchie, c’était une façon de dire au peuple Gabonais : «vous n’avez aucun droit que le régime ait obligation de respecter!»

Quand on empêche les citoyens Gabonais d’honorer dans le respect ses martyrs comme Bruno Mboulou Beka, c’est une façon de dire au peuple : «vous n’avez aucun droit que le régime ait obligation de respecter!»

Quand on empêche les citoyens Gabonais de se livrer librement à leur commerce comme on l’a vu avec Béranger Obame Ndoutoume, et les femmes commerçantes, victimes du racket policier, c’est une façon de dire au peuple : «vous n’avez aucun droit que le régime ait obligation de respecter!»

Quand on fabrique des lois sur mesure pour interdire aux Gabonais de faire appliquer les dispositions de leur constitution, c’est une façon de dire au peuple : «vous n’avez aucun droit que le régime ait obligation de respecter!»

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