L'EMPEREUR EST NU!

Ali Bongo distribuant des "cadeaux" à des populations de l'interieur du pays.

Ceux qui ont lu le merveilleux conte d’Andersen « les habits neufs de l’Empereur », se souviendront que cette phrase est tirée de cet ouvrage. La phrase qui est désormais entrée dans le langage commun, décrit un monarque au milieu des compliments des courtisans sur la beauté de sa tenue vestimentaire, quand le cri innocent d’un enfant vient mettre fin aux flatteries: « L’Empereur est nu ». L'enfant est celui qui fera réaliser à tout le monde une évidence qu'ils refusaient de voir. Dans le cas du Gabon, Ali Bongo est nu. Ali Bongo n’arrive plus à distraire les gabonais, car tout le monde sait que parader n'est pas gouverner, et gesticuler n'est pas agir.

1. Ali Bongo accélère… droit dans le mur
Ali Bongo nous propose une métamorphose spectaculaire à l'aide de méthodes dignes des bandes dessinées. Aux émergents qui aiment s'agiter nous rappelons que Singapour qui est aujourd'hui un pays développé a part entière, n'a été indépendant qu'en 1965. L'une des premières décisions que prendra Singapour en 1965 fut la création de la " Housing Development Board ", une agence d'état qui mettra en œuvre, par programmes quinquennaux, un immense projet de relogement en unités de type HLM pour les populations. Ils construiront plus de 65000 logements de 1965 à 1970, soit plus de 10000 logements par ans. Nous vous signalons que Singapour ne possède pas d'énormes ressources naturelles. Le Gabon pétrolier et minier d'Ali Bongo qui avait promis 5000 maisons par an, ne parvient pas à le faire. C'est 113000 logements que l'état de Singapour construit de 1971 à 1975, soit plus de 20000 logements par an; pour passer á 130000 de 1978 à 1982, soit plus de 40000 logements par an. Au total, en trente ans, près de 80 % de la population Singapourienne a été ainsi relogée, dont la majorité dans une douzaine de villes nouvelles. Ceci fut fait grâce à un système de prélèvement sur les salaires. Chers lecteurs, Singapour qui n'a pas nos richesses a réussi son pari en permettant à 80% de la population d'avoir un logement décent. Au Gabon, le régime Bongo n'arrive pas à construire 200 logements pour ne serait ce que sauver la face. Quel malheur!

2. Un interventionnisme public folklorique
L'interventionnisme étatique est une donnée essentielle de l'histoire économique des états qui se sont toujours sortis de la pauvreté. La Banque Mondiale soulignait dans un rapport que trois dragons asiatiques sur quatre (Corée, Taïwan et Singapour) disposaient dans leur système institutionnel, d'un ministère central de l'économie, d'une bureaucratie forte, d'une stabilité politique et d'un leadership politique " visionnaire ". La Banque Mondiale poursuit en affirmant que dans beaucoup de pays d'Asie du Sud-est ayant réussi leur industrialisation, l'administration a été l'agent du développement. Les technocrates ont pris part au choix politique de la réforme. A Singapour, bureaucrates et responsables politiques ont travaillé main dans la main pour le programme national ". Le même rapport indiquait que Singapour (comme la Corée et Taiwan) bénéficiait d'un leadership politique " visionnaire " et d'une administration efficace. Ces pays auraient également, toujours dans la même analyse, construit le consensus national sur l'objectif du développement et se seraient appuyés sur un appareil centralisé de mise en œuvre de leurs stratégies interventionnistes. Au Gabon, l'interventionnisme d'état se manifeste par des dons de camelote aux populations; et en lieu et place d'une politique visionnaire, nous avons droit à un chef d'état qui va dépenser 65 milliards de francs CFA pour une bâtisse inutile en France, alors que les élèves gabonais se disent que cet argent aurait pu faire beaucoup de biens à notre système éducatif.

Lee Kuan Yew a été premier ministre de Singapour pendant 30 ans. Quand il est arrivé au pouvoir, Singapour n'était qu'un pays pauvre, un pays du tiers monde. A son départ, il a laisse un pays développé. Tout le contraire du cas Bongo au Gabon. C'est Lee Kuan Yew qui disait: "quand on dirige un pays, il faut donner l’exemple, sinon, les gens ne vous respectent pas. Si vous ne faites pas ce que vous dites, les gens vous résistent. Un ministre dont le comportement est discutable ne peut pas montrer l’exemple au peuple. Les gens ne lui obéiront pas ". Donc d'après Lee Kwan Yew, les gens ont souvent besoin d’un modèle, d’un exemple pour démontrer leurs capacités et aller au bout de leurs objectifs. Ali Bongo peut servir de modèle a qui au Gabon? Qui le respecte au Gabon? Qui lui trouve une légitimité au Gabon? L'empereur gabonais devoile toute sa nudité.

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