LES ÉMERGENTS INTERDISENT LA VENTE DES CASSEROLES ARTISANALES AU NOM DE LA SANTÉ, MAIS LES MÉDICAMENTS PARTERRES, SONT EUX TOUJOURS EN VENTE LIBRE







Les émergents sont si amoureux des effets d’annonce qu’ils ont développé une périodicité d’annonces à respecter. Il faut des annonces toutes les 2 semaines et s’il n’y a rien de bien substantiel à annoncer alors il y a toujours l’abattage des chiens errants et l’interdiction de la vente des casseroles de fabrication artisanale, à se mettre sous la dent. Comme ça, les gabonais auront toujours l’impression que le pouvoir s’occupe d’eux. Mais quelle merde que ce pouvoir ! L’annonce de l’interdiction des casseroles artisanales est totalement injustifiée et du moins prématurée, dans la mesure où aucune étude n’a été présentée justifiant que ces casseroles représentaient un danger pour la population. La seule raison qui a été donnée sur la RTG1 est que le gouvernement « de la république » sur des « instructions fermes » (elles le sont toujours, n’est ce pas ?) d’Ali Bongo, a décidé d’interdire la vente des casseroles fabriquées par les artisans locaux. En fait, cette mesure vient pénaliser les artisans africains car rien ne laisse penser que le produit fini, c'est-à-dire la marmite artisanale fabriquée en Afrique, soit plus dangereuse que celle qui vient d’occident avec le label T-Fal ou n’importe quel autre label. Le plus drôle dans toute cette gesticulation est que le pouvoir interdit les marmites africaines au nom de la protection des populations, mais la vente des médicaments par terre dont des études existent et démontrent qu’ils sont eux extrêmement dangereux, continue tranquillement. On interdit les cocottes made in Africa, mais on continue d’autoriser la vente de médicaments qui tuent. C’est ça aussi l’émergence !

1. Il y a une procédure à respecter pour retirer un produit du marché. Ce n’est pas parce qu’on est en Afrique qu’il faille outrepasser les procédures
Nos artisans sont des operateurs économiques. Ils n’ont peut être pas le poids d’Eramet, mais ils sont tout aussi des acteurs de notre économie envers lesquels les égards de la législation doivent s’étendre. Dans un pays de droit, un gouvernement ne peut pas décider qu’un produit est dangereux sans en apporter la moindre preuve. C’est une manière de faire caractéristique des républiques bananières. Le gouvernement prétend que les casseroles artisanales doivent être retirées du marché car elles sont faites à base de matériel de récupération. On veut bien, où est l’étude de laboratoire qui démontre que ces casseroles ont des composantes dangereuses pour la santé des Gabonais ? Nous consommons tous les jours des boites de conserve venues d’occident qui sont faites à base de matériel recyclé ; pourtant personne ne demande à ce que ces boites de conserve soient retirées du marché. Dans un vrai pays, la procédure est la suivante :
a. On prend un échantillon représentatif de ces casseroles
b. On envoi ces casseroles dans un laboratoire agréé, où des études d’extraction chimique sont faites pour déterminer si des résidus chimiques dangereux sont présents dans l’alliage de ces casseroles et pourraient être dissouts dans la nourriture qui y est cuite.
c. Les études d’extraction ont pour population témoin des casseroles venant des manufactures occidentale jugée « sans reproche ».
d. On compare les résultats des tests chimiques, et si les casseroles africaines ont des taux d’extractions plus élevés que la population témoin, alors le gouvernement doit prendre des mesures d’interdiction.
Au Gabon, rien de tout ceci n’a été fait. Le gouvernement a décidé de bannir ces casseroles fabriquées par des africains sans présenter la moindre évidence d’un potentiel danger. C’est triste.

2. Le pouvoir veut il vraiment s’occuper de la santé des Gabonais ?
Si les émergents voulaient qu’on les prennent au sérieux, ils s’attaqueraient aux vrais problèmes et non à ceux qui sont si périphériques qu’on se demande quel tabac ils doivent fumer. Si les émergents voulaient vraiment protéger la population, ils s’attaqueraient aux problèmes des médicaments de la rue. Nous savons que ces médicaments jonchent nos rues sous le soleil, la poussière, la pluie etc. Pourtant des études ont été faites au Gabon, qui démontrent le danger que représentent ces médicaments, car les vendeurs ne sont pas des pharmaciens ; les médicaments ne sont pas conservés dans les conditions requises et la plupart de ces médicaments sont de la contrefaçon et ne contiennent aucune activité chimique ou biologique qui pourrait aider les populations malades. Pourtant ces médicaments sont toujours là, vendus à ciel ouvert, et le gouvernement qui a toutes les preuves du danger de ces médicaments ne dit rien, préférant aller interdire les cocottes de nos mamans, qui elles n’ont jamais fait l’objet d’une seule étude démontrant au Gabon qu’elles soient dangereuses.

Au nom des vies à préserver, la sonnette d’alarme mérite d’être tirée. Mais il faut la tirer en apportant les éléments de preuves qui solidifient l’action gouvernementale. Seules les dictatures gouvernent par décrets. Vive l’émergence.

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