THE OREGON PRESS LOOKS INTO THE CLOSENESS BETWEEN ERIC BENJAMINSON AND ALI BONGO. LA PRESSE DE L’OREGON S’INTÉRESSE À LA PROXIMITÉ ENTRE ÉRIC BENJAMINSON ET ALI BONGO




English version


The Register-Guard is a daily newspaper published in Eugene, Oregon, the town in the USA where the University of Oregon is located. On this Monday, that newspaper published an editorial questioning the wisdom of having former US Ambassador to Gabon, Eric Benjaminson, appointed to lead a program with Gabon at the University of Oregon, paid for with Gabonese money, he helped created. This is too close for comfort. The article is below.



Too close to Bongo?
Benjaminson to lead Gabon program he helped create


A partnership between the University of Oregon and the West African nation of Gabon was a cause for both hope and apprehension at its creation in 2011. Now the same amalgam of optimism and anxiety greets the appointment of Eric Benjaminson as the first executive director of the Gabon Oregon Transnational Research Center on Environment and Development at the UO. Benjaminson’s connections either make him the best person for the job, or present the risk of troublesome entanglements.

The initial hopes were nurtured by the fact that the UO and Gabon have a lot to offer each other — including, on Gabon’s part, a $20 million donation to fund the partnership. But apprehensions clouded the deal because Gabon had not broken fully with the 42-year dictatorship that ended with the death of Omar Bongo Ondimba and the election of his son, Ali Bongo Ondimba, as president in 2009.

Benjaminson recently retired from a career with the Foreign Service that took him to postings in Europe, China, Canada and several African nations — including Gabon, where he served as U.S. ambassador. He’s a UO graduate, and when his ambassadorial appointment was announced in 2010 the university reached out to him. A year later, UO President Richard Lariviere was in Washington, D.C., to sign the partnership deal agreement with President Bongo. Now Benjaminson has returned to his native state and will lead the UO’s Gabon center.

Oil has made Gabon one of the richest nations in Africa, but since independence in 1960 most of the wealth has flowed to a tiny elite. The country has relied heavily on foreign expertise for the development of its resources, rather than cultivating indigenous managers and technicians. The UO partnership came under criticism from some Gabonese, who asked why the $20 million could not have been invested in Gabon’s Omar Bongo University in an attempt to educate the country’s next generation of leaders and managers.

The United States has friendly relations with Gabon, and seldom more so than during Benjaminson’s tenure as ambassador. His posting coincided with the period when President Ali Bongo was consolidating his leadership after the elections of 2009, which were marred by violence and allegations of fraud. The new president has announced a policy of reform and modernization, but a legacy of corruption and self-enrichment remains — Ali Bongo’s father was one of the richest men in Africa, with vast wealth stuffed in overseas bank accounts and real estate.

Gabon must prepare for a time when its oil resources are depleted, and the UO could play a helpful role. With a territory about the size of Oregon and less than half the population, Gabon has a relatively unspoiled natural environment. The UO can help Gabon find ways to capitalize on its natural resources in a sustainable way, while avoiding environmental devastation that often characterizes extractive industries in Africa.

But Gabon must also break the pattern of kleptocracy and authoritarian rule that has kept most of its people poor and powerless — a pattern established by the first President Bongo, and which shows some signs of being continued by his son. And here is where concerns about Benjaminson’s leadership arise: The UO must help Gabon chart a new course rather than legitimizing and assisting in a continuation of the old one. But the UO center, dependent on Gabonese funds and headed by a director with close ties to Gabon’s rulers, may be disinclined to challenge the status quo.

Benjaminson knows Gabon, and he knows the UO — a hard-to-find combination of qualifications. Here’s hoping they are placed in service of an intellectually and politically independent center working for the interests of all Gabonese, while also providing opportunities for UO students and faculty, even if it means parting company with President Bongo now and then. Indeed, an occasional howl of protest from the $800 million presidential palace in Libreville would be greatly reassuring.



Version française


Le Register-Guard est un quotidien publié à Eugene, en Oregon, la ville des USA où est située l'Université de l'Oregon. Ce lundi, ce journal a publié un éditorial questionnant la justification d'avoir placé l'ancien Ambassadeur américain au Gabon, Eric Benjaminson, à la tête d'un programme liant le Gabon à l'Université de l’Oregon, financé avec l'argent du Gabon, qu’il a contribué à créer. C'est trop proximal pour être saint. L’article est ci-dessous:



Trop proche de Bongo?
Benjaminson pour diriger le programme avec Gabon qu’il a contribué à créer


Un partenariat entre l'Université de l'Oregon et la nation ouest-africaine du Gabon fut la cause, à la fois d'espoir et de crainte, à sa création en 2011. Maintenant, le même amalgame d'optimisme et de l'anxiété rencontre la nomination d'Eric Benjaminson comme le premier directeur général du Gabon Oregon Transnational Research Center on Environment and Development à l'UO. Les connexions de Benjaminson font de lui soit le meilleur candidat pour le poste, ou présentent le risque d'enchevêtrements ennuyeux.

Les premiers espoirs ont été nourris par le fait que l'UO et le Gabon ont beaucoup à s'offrir mutuellement - particulièrement, de la part du Gabon, un don de 20 millions de dollars pour financer le partenariat. Mais des appréhensions assombrissent l'accord car le Gabon n'a pas rompu totalement avec la dictature de 42 ans qui a pris fin avec la mort d'Omar Bongo Ondimba et l'élection de son fils, Ali Bongo Ondimba, comme président en 2009.

Benjaminson récemment pris sa retraite après une carrière dans le Service des Affaires Etrangères qui l'a emmené à des affectations en Europe, en Chine, au Canada et dans plusieurs pays africains - dont le Gabon, où il a servi comme Ambassadeur des États-Unis. Il est un diplômé de l’UO, et quand sa nomination d'ambassadeur fut annoncée en 2010, l'université est entrée en contact avec lui. Un an plus tard, le président de l’UO, Richard Lariviere se rendit à Washington, DC, pour signer l'accord de partenariat avec le président Bongo. Maintenant Benjaminson est de retour dans son état d’origine et dirigera le centre Gabon-UO.

Le pétrole a fait du Gabon l'un des pays les plus riches d’Afrique, mais depuis l'indépendance en 1960, cette richesse n’a profité qu’à une petite élite. Le pays s'est fortement appuyé sur l'expertise étrangère pour le développement de ses ressources, plutôt que de former des gestionnaires et des techniciens autochtones. Le partenariat avec l’UO a été critiqué par certains gabonais, qui se sont demandés pourquoi les 20 millions de dollars n'auraient pas pu être investi dans l’Université Omar Bongo du Gabon pour éduquer la prochaine génération de leaders et gestionnaires du pays.

Les États- Unis ont de bonnes relations avec le Gabon, et elles le furent encore plus pendant le mandat de Benjaminson comme Ambassadeur. Sa prise de fonction au Gabon a coïncidé avec la période pendant laquelle le président Ali Bongo consolidait son leadership après les élections de 2009 qui furent marquées par la violence et des allégations de fraude. Le nouveau président avait annoncé une politique de réforme et de modernisation, mais l’héritage de la corruption et de l'enrichissement illicite demeure- le père d'Ali Bongo était un des hommes les plus riches d’Afrique, avec une vaste fortune cachée dans des comptes bancaires à l'étranger et dans l'immobilier.

Le Gabon doit se préparer pour la période qui suivra l’épuisement de ses ressources pétrolières, et l'UO pourrait avoir un rôle utile. Avec un territoire de la taille de l'Oregon et moins de la moitié de la population, le Gabon dispose d'un environnement naturel relativement préservé. L’UO peut aider le Gabon à trouver des moyens de tirer profit de ses ressources naturelles de manière durable, tout en évitant la dévastation environnementale qui caractérise souvent les industries extractives en Afrique.

Mais Gabon doit aussi briser le modèle de kleptocratie et de régime autoritaire qui rendu la plupart de ses habitants pauvres et démunis - un modèle établi par le premier président Bongo, et qui montre des signes d'être poursuivie par son fils. Et c'est là que les préoccupations au sujet du leadership de Benjaminson se posent: L’UO doit aider le Gabon à tracer une nouvelle voie plutôt que de légitimer et d'aider à la poursuite de l'ancienne. Mais le centre de l’UO, dépendant des fonds gabonais et dirigé par un directeur ayant des liens étroits avec les dirigeants du Gabon, serait peu enclin à contester le statu quo.

Benjaminson connait le Gabon et il connait l'UO - une combinaison de qualifications difficile à trouver. Il faut espérer qu'elles soient mises au service d'un centre intellectuellement et politiquement indépendant, qui travaillerait pour les intérêts de tous les Gabonais, tout en offrant des opportunités aux étudiants et au corps professoral de l'UO, même si cela signifierait de se démarquer du président Bongo. En effet, un hurlement occasionnel de protestation du palais présidentiel à 800 millions de dollars de Libreville, serait très grandement rassurant.

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