EN RÉPONSE DE LA PLAINTE SUR LES BIENS MAL ACQUIS, ALI BONGO COMMENTE : « LAISSEZ NOUS AVANCER »





Dernier délire d’Ali Bongo de retour d’une énième villégiature; donnant son point de vu sur la plainte des biens mal acquis par sa famille en France, en mal de justification et de rationalisation, il se contente de prononcer la formule consacrée, l’expression fourre tout : « laissez nous avancer ». Ah que c’est drôle. Les dictatures aiment bien les formules simples, faciles aux perroquets pour la répétition ; et Ali Bongo ne contrevient pas à la règle, lui qui se contente de fournir à ses ouailles leur petit « catéchisme » lexical aux formules définitives. Quand vous êtes acculés, répondez seulement par un tonitruant « laissez nous avancer » ; quand les questions deviennent trop embarrassantes, réfugiez vous derrière le toujours très sûr « mais on vous connait », et si vous n’avez aucune réponse aux interrogations des compatriotes, et bien il y a toujours le très indispensable « le pays est géré ». Muni du lexique du parfait Bongoïste, de lamentables personnes arpentent les rues de LBV en ce moment sous les cameras bienveillantes de la RTG1, scandant leur attachement au monarque gabonais qui selon eux est persécuté par la « maudite » France pour une affaire de 33 propriétés de luxe, alors que l’homme de « paix » qu’était Omar Bongo en méritait certainement une centaine sinon plus.

1. L’argument sélectif du principe de la « non-ingérence »
Ils se croient malin les émergents. Eux qui n’ont jamais parlé de non-ingérence quand les Robert Bougi et Claude Guéant les adoubent au nom de la françafrique, sont aujourd’hui à la criée, à verser des larmes de crocodiles sur la souveraineté du Gabon bafouée. Mais comment peuvent-ils parler de non-ingérence, quand on connait leur comportement loin d’être exemplaire, qui consiste à piller leur trésor public pour aller faire fonctionner l’économie de la France. Les émergents doivent savoir qu’a notre époque, par le développement de la mondialisation du commerce et de l'économie, par le développement des communications, tant matérielles qu'informationnelles, plus aucun régime ne peut vivre caché. Qu'on le veuille ou non, tout fini par se savoir, comme ils l’on apprit à leurs dépends avec la vidéo maçonnique. Quand on vole son pays pour aller investir ailleurs, surtout si on vole chez les pauvres pour aller acheter des châteaux en Europe, ce comportement de voyou nécessite l’application d'un système de contrôle et de régulation fiscal, avec « Droit d'Ingérence ». Quand Ali Bongo dit « laissez nous avancer », en fait il veut vraiment dire : « laissez nous piller tranquillement ». La déclaration des droits de l’homme est dite « universelle » par conséquent, quand on s’intéresse aux droits humains, on ne peut pas soutenir que des voleurs et fossoyeurs de centaines de milliers de gens, voir de millions, se prévalent d’impunité, au nom de la non-ingérence, alors que leurs crimes économiques ont un impact direct et immédiat sur la vie des gens. Les routes non construites, les hôpitaux non réalisés et les écoles qui restent en friches, représentent un nombre important de destins brisés, et d’avenir compromis. Les émergents sont-ils prêts a nous dire que l’Espagne n’aurait pas du arrêter Pinochet ? Que le boycott contre l’apartheid fut une mauvaise idée ? Que Ferdinand Marcos et son épouse ne devaient nullement être inquiétés ? Tout ceci au non de la non-ingérence ? Milosevic à La Haye, est-ce de l’ingérence ? Charles Taylor devant le TPI, est-ce de l’ingérence ?

2. Quand la coopération autrichienne construit l’hôpital militaire ou quand l’union européenne finance le pont d’Eboro, y a-t-il ingérence ?
Même si l’affaire est loin d’être conclue, nous croyons aujourd’hui que le pouvoir des Bongo connait un léger frémissement avec la justice à leur trousse. Et c’est là quelque chose de nouveau et de salutaire. Il n'y a pas si longtemps, les états démocratiques comme la France, fermaient systématiquement les yeux sur les saloperies des dictateurs. Nous l’avons subit au Gabon et peut être le subirons encore. Mais le monde change, et il sera de plus en plus difficile aux tortionnaires de peuples, de passer discrètement entre les mailles du filet collectif des gens décent. On ne peut pas demander aux occidentaux de venir financer la construction des ponts et des routes au Gabon, en arguant que le Gabon est un pays pauvre ayant besoin de moyens pour le développement, tout en assistant au spectacle d’un Bongo qui claque 100 millions d’euros pour un hôtel particulier parisien. Il faut être sérieux.

Sani Abacha qui avait spolié les fonds publics de son pays à hauteur de 2,2 milliards de dollars, mourut de sa belle mort. Mais pourtant, le pactole qu’il avait placé dans divers paradis fiscaux, au nom de ses proches, dont ses enfants, fut soumis à enquêtes. L'un de ses fils, fut reconnu coupable de participation à une organisation criminelle de détournement de fond, par le tribunal de police de Genève. Les juges suisses ordonnèrent la confiscation des fonds de l'ancien dictateur du Nigeria cachés en Suisse, au Luxembourg et aux Bahamas. Le tribunal avait estimé qu'Abba Abacha, le fils, a été un membre actif de la structure familiale mise en place sous le régime de son père Sani, pour piller les ressources du Nigeria. Voici un précédent qui devrait faire réfléchir les émergents, et qui démontre qu’ils auront beau crier au principe de la non-ingérence, mais qu’un jour, ils seront rattrapés par la justice !

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