QUAND LA GESTION DE L’ÉTAT SE RÉSUME Á ORGANISER DES FORUMS. BIENVENU AU GABON ÉMERGENT !
Ils organisent tous des forums. Il n’y a pas longtemps, le ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, Léon Nzouba, organisait un forum dit «Formation-Emploi ». Avant lui c’était Rufin Pacôme Ondzounga, qui annonçait conduire à « une urbanisation rationnelle et modélisée » des cités gabonaises en l'horizon 2011, grâce à son «forum national sur l'habitat». Le forum entre les hommes d’affaires gabonais et tunisiens vient de s’achever. Sans oublier Moundounga qui a organisé les états généraux de l’éducation qui eux aussi ont été précédés et suivit de nombreux forums sur l’éducation. Tous ces forums se succèdent, passent les uns après les autres. Les gens y parlent beaucoup, mangent les bonnes choses et boivent les bons vins. Et après ? Quel impact ? Les émergents pensent qu’organiser des forums leur permettra de masquer le fait que leur doctrines et leur gouvernance soient basées sur une idéologie du vide, d’action sans aucun contenu.
1. Tant d’incuries managériales chez les émergents
Le management, en termes simples, se présente comme l'art de gouverner les hommes et les choses. Au Gabon il n’est pas rare d’entendre les bardes de l’émergence clamer que tel ou tel ministre est un « manager ». On nous dit même qu’Ali Bongo en est un. Mais enfin, Ali Bongo a managé quoi de sa vie ? Etre nommé conseiller de papa ou ministre de papa ne fait pas de lui un manager de quoi que ce soit. On peut parler d’expérience managériale quand quelqu’un a été professeur d’université, cadre dans une boite, ou encore businessman indépendant. Ils ne sont pas nombreux à remplir ces conditions dans ce gouvernement gabonais. Il y en a quelques un comme le ministre de l’agriculture qui a monté son affaire qui est très prospère, il y en a peut être d’autres ici et là, mais dans la plupart des cas, nous avons des militaires qui savent donner et recevoir des ordres, et des gens qui ignorent tout du management, qui en tout cas n’en ont que des notions rudimentaires. Les vrais managers sont capables de diriger, savent ce qu'est l'efficacité, ce que veut dire gérer un budget, avec des dépenses qui n'excèdent pas les recettes. Ce sont des gens qui ont des profils et des parcours ancrés dans le réel, ce qui est un véritable élément de crédibilisation. Mais dans la gouvernance du Gabon, qui sont ces managers ? Quel est le ministre gabonais maitrisant son sujet au point de susciter la confiance des investisseurs ? Par contraste, Lee Myung-bak, le président de la Corée du Sud, a dirigé Hyundai, donc quand il parle d’économie ou d’industrie, les gens font attention à ce qu’il a à dire. Quand Ali Bongo parle, qui fait attention à lui? Il sort d’où ? Pourtant. L’histoire démontre que tous les pays émergents l’on été par le truchement de managers brillants au gouvernail. C’est avec Ali Bongo que le Gabon sera émergent ?
2. Comme ils ne savent que faire, les émergents organisent des forums qui donnent une fausse impression d’activité alors qu’il ne se passe strictement rien
La stratégie favorite des émergents est celle de la diversion. Elle consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants qui risquent de mettre en évidence leurs incuries politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. Au lieu de réellement régler les problèmes de l’éducation gabonaise, on organise des états généraux qui ne mènent à nulle part car au sortir de ces cessions, les problèmes des enseignants restent entiers. Cette poudre aux yeux est indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la gouvernance du pays. Il faut garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, il faut garder le public occupé, occupé, occupé à des futilités, sans aucun temps pour penser. Pour preuve, dans nos correspondances avec certains de nos lecteurs « émergents », ils n’hésitent pas à nous dire : « mais pour la première fois, des états généraux de l’éducation ont été organisées » ! Quand nous leur demandons de nous énumérer ce qui a changé pour les élèves et enseignant au Gabon, grâce à ces fameux états généraux, ces émergents fuient.
Pourtant chers lecteurs, ce ne sont pas des problèmes à résoudre qui manquent au Gabon. Avec notre chômage massif, la précarité qui s’étend, les salaires n’assurant plus un revenu décent, etc., les émergents ont du pain sur la planche. Mais au lieu de prendre de vraies mesures, on va de forums en forums. Depuis le forum de l’habitat, combien de maisons ont été construites ? Les émergents pensent avoir à faire à des enfants en bas-âge. Le discours qu’ils tiennent au grand-public a un ton particulièrement infantilisant, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-âge ou un handicapé mental : « laissez-nous avancer, libérez la route, on est ensemble, le pays est géré, etc. Pourquoi ? Et bien simplement parce que si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 8 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 8 ans. C’est pourquoi si vous allez demander a Pacôme Ondzounga où sont les 5000 maisons promises, il va vous répondre le plus sérieusement du monde : « elles sont à l’étude, nous en avions parlé lors du forum de l’habitat».
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