YESTERDAY ON HAROLD LECKAT’S RED COUCH, TODAY SILENT! HIER SUR LE CANAPÉ ROUGE D’HAROLD LECKAT, AUJOURD’HUI SILENCIEUX!

English version

The incarceration of Harold Leckat is painfully showing us, once again, that most people in Gabon will choose indifference and silence in the face of a blatant injustice. 

The most potent factor is fear. Many Gabonese who tell you that the country has changed, know deep down that showing public outrage or even expressing sympathy toward Harold Leckat can lead to severe consequences for themselves and their families—imprisonment, torture, loss of job, violence, etc. The regime is using Harold Leckat’s arrest as a chilling message to the entire population.

Some people even go as far as genuinely believing that Harold Leckat is guilty of something or at least that he deserves his fate for "breaking the rules."

 But the Gabonese public must remember that when independent media is suppressed, and they will fall prey to the regime propaganda.

Living under a repressive regime leads to widespread feelings of helplessness and political exhaustion. Many Gabonese people conclude that resistance is futile and that no amount of outrage will change the system. This breeds apathy.

For many, daily life under in Gabon is a struggle involving economic hardship and simply trying to keep their family above water. The concerns of Harold Leckat, who might often be perceived as an elite or part of a world separate from the common person's struggle, can feel distant or less important than immediate survival needs.

It's important to recognize that the lack of public outrage does not necessarily equate to moral failure or that all those who are silent are "good people looking the other way." For the majority of people in a dictatorship, silence might just be a rational, necessary strategy for survival. But what about those who were friends of Harold Leckat, or who used his media for making themselves visible ; why are they silent?

Version française 

L’incarcération d’Harold Leckat nous montre douloureusement, une fois de plus, que la majorité des Gabonais choisiront l’indifférence et le silence face à une injustice flagrante.

Le facteur le plus puissant est la peur. Beaucoup de Gabonais qui vous disent que le pays a changé savent, au fond d’eux-mêmes, qu’exprimer publiquement leur indignation ou même leur sympathie envers Harold Leckat peut entraîner de graves conséquences pour eux et leurs familles : emprisonnement, torture, perte d’emploi, violence, etc. Le régime utilise l’arrestation d’Harold Leckat comme un message glaçant envoyé à toute la population.

Certains vont même jusqu’à croire sincèrement qu’Harold Leckat est coupable de quelque chose, ou du moins qu’il mérite son sort pour avoir « enfreint les règles ». Mais le public gabonais doit se souvenir que lorsque les médias indépendants sont supprimés, il devient la proie de la propagande du régime.

Vivre sous un régime répressif engendre des sentiments généralisés d’impuissance et d’épuisement politique. De nombreux Gabonais concluent que la résistance est futile et qu’aucune indignation ne changera le système. Cela alimente l’apathie.

Pour beaucoup, la vie quotidienne au Gabon est une lutte marquée par des difficultés économiques et le simple fait d’essayer de maintenir leur famille à flot. Les préoccupations d’Harold Leckat, qui peut souvent être perçu comme un membre de l’élite ou d’un monde éloigné de la lutte du citoyen ordinaire, peuvent sembler lointaines ou moins importantes que les besoins de survie immédiate.

Il est important de reconnaître que le manque d’indignation publique n’équivaut pas nécessairement à un échec moral, ni que tous ceux qui se taisent sont de « braves gens qui préfèrent regarder ailleurs ». Pour la majorité des citoyens sous une dictature, le silence pourrait bien être une stratégie de survie rationnelle et nécessaire. Mais qu’en est-il de ceux qui étaient amis avec Harold Leckat, ou qui utilisaient son média pour se rendre visibles ; pourquoi se taisent-ils ?