WHAT DO THE AMERICANS THINK OF EMMANUEL MACRON'S VISIT TO AFRICA?(3) QUE PENSENT LES AMÉRICAINS DU SÉJOUR D’EMMANUEL MACRON EN AFRIQUE ? (3)
Traduction française de l’article de “The American Interest » (3)
Macron n'est pas le premier président français à promettre des relations plus égalitaires entre la France et l'Afrique. Nicolas Sarkozy a fait campagne sur un tel engagement en 2007 pour décevoir immédiatement un continent plein d'espoir quand, lors de son premier voyage au Sénégal, il a répété le fatidique et discrédité axiome hégélien décrivant l'Africain comme un homme «qui n'est pas suffisamment entré dans l'histoire». François Hollande a déclaré la fin de la Françafrique lors d'une visite à Dakar, mais les interventions ultérieures en République Centrafricaine et dans la région du Sahel, ont renforcé la perception de nombreux Africains francophones que l'ancienne puissance coloniale n'était pas prête à renoncer à ses anciennes possessions.
À l'approche de 2018, certains aspects de la Françafrique demeurent importants à travers le continent. Les entreprises françaises exercent un contrôle quasi-monopolistique sur les secteurs clés de nombreuses économies des pays francophones tels que les infrastructures, les télécommunications et les mines. Le franc CFA, l'union monétaire qui lie 14 pays africains à la France, exige que les banques centrales africaines déposent 50% de leurs réserves de change à Paris en échange d'une convertibilité fixe à l’Euro et, par extension, cela empêche les gouvernements au sein de cette union, d'exercer un contrôle de leur politique monétaire. Les partisans du CFA, y compris certains chefs d'Etat africains, soutiennent que l'union monétaire protège leurs économies des effets de l'instabilité politique et de la volatilité des marchés des matières premières, et que les banques parisiennes n’en tirent que des bénéfices dérisoires. Néanmoins, le franc CFA est de plus en plus impopulaire en Afrique, car l'orthodoxie anti-inflation de la Banque centrale européenne est en contradiction avec les besoins de développement de certains pays CFA qui bénéficieraient d'une croissance tirée par la dévaluation. Enfin, le déploiement d'environ 4000 soldats français dans une vaste mission antiterroriste à travers l'Opération Barkhane au Sahel, en plus d'une base de 1700 hommes à Djibouti et de garnisons de plusieurs centaines de soldats au Sénégal, en Côte d'Ivoire, au Gabon et en République Centrafricaine, réfutent toute idée que la France ait abandonné son état d'esprit interventionniste.
(A Suivre)
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