WHAT DO THE AMERICANS THINK OF EMMANUEL MACRON'S VISIT TO AFRICA?(END) QUE PENSENT LES AMÉRICAINS DU SÉJOUR D’EMMANUEL MACRON EN AFRIQUE ? (FIN)
Traduction française de l’article de “The American Interest » (fin)
Que la plus grande annonce du voyage ait été l'action de l'UE contre les trafiquants d'êtres humains, souligne la continuité de la politique française à l'égard de l'Afrique, à laquelle nous devrions nous attendre avec Macron. Macron a été élu pendant un état d'urgence national, d'abord déclaré après les terribles attentats terroristes de Paris en novembre 2015 et continuant pendant près de deux ans après. Il a identifié le terrorisme islamiste comme la principale menace à la sécurité de la France, et un récent sondage a montré que 80% des citoyens français soutiennent la nouvelle législation antiterroriste du pays. Des groupes affiliés à l'État islamique et Al-Qaïda, opèrent librement dans plusieurs régions d'Afrique ; à un moment où les flux migratoires massifs de Libye font craindre l'entrée de terroristes en Europe. Une rude réponse de l'UE au défi des migrants a laissé des centaines de milliers d'Africains languir dans les camps de transit libyens, suscitant l'indignation internationale qui a conduit à ce nouvel appel à l'action militaire dans la région. Si Macron avait espéré mener une politique étrangère moins belliciste en Afrique, il a choisi le pire moment pour se faire élire. Si Macron avait espéré mener une politique étrangère moins belliciste en Afrique, il a choisi le pire moment pour se faire élire.
Bien que l'armée française soit assez efficace face au type de conflit de faible intensité qui se déroule au Sahel, ses forces dans la région sont débordées, et Paris a donc cherché à internationaliser la mission Barkhane dans le cadre de sa stratégie de sortie. La France a donc été l'un des principaux bailleurs de fonds de la Force G5 du Sahel, une force militaire multinationale composée d'unités du Tchad, du Niger, du Mali, du Burkina Faso et de la Mauritanie. La force G5 a mené sa première mission contre les insurgés islamistes au Mali le mois dernier, mais malgré sa présentation comme "une solution africaine aux problèmes africains", la force dépend fortement du soutien aérien et logistique français. Compte tenu des faibles capacités des forces armées du G5, de leur manque d'expérience et de la dépendance des forces multinationales africaines envers un soutien étranger continu, l'opération Barkhane devrait se poursuivre dans le futur.
Il ne fait aucun doute qu'un tel engagement de la part de la France sera le bienvenu à Washington. De ce que nous pouvons savoir sur les priorités politiques du président Trump en Afrique, le contre-terrorisme arrive en tête de liste. Après les retombées de l'embuscade du 4 octobre dernier au Niger, qui a causé la mort de quatre soldats américains, la Maison Blanche cherche des moyens de maintenir la pression sur les groupes djihadistes en Afrique, sans encourir de risques supplémentaires pour les forces américaines. Cela pourrait expliquer la promesse récente de l'administration Trump de financer partiellement la force du G5 à la demande de la France, malgré son scepticisme initial. Si la Maison Blanche estime que la France ne transférera pas prématurément ses responsabilités au Sahel à une force commune africaine naissante ou à une mission de maintien de la paix de l'ONU, alors l'Administration serait probablement plus sensible à la stratégie de la France, même si elle inclue d’impopulaires programmes de renforcement des capacités pour les secteurs de la sécurité en Afrique.
En l'absence d'une délimitation claire de la fin de l'intervention de la France au Sahel, il pourrait être tentant de considérer les relations franco-africaines comme un cas de plus ça change plus les choses restent les mêmes ; mais Macron contesterait sans aucun doute une telle caractérisation. S'il respecte ses engagements en stimulant l'aide au développement, en concentrant cette aide sur les secteurs les plus prometteurs des économies africaines et en supprimant progressivement le franc CFA avec le soutien des nations africaines, alors on se souviendra de Macron comme d'un président ayant établi des relations égalitaires avec l’Afrique.
Malheureusement, de tels développements sont bien au-delà de l'horizon. Le court terme est moins prometteur. Malgré toute la sensibilité apparente de Macron et ses discours passionnés, la Françafrique n'est pas encore à l’orée de sa mort.
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