WHY ARE THE GABONESE PEOPLE NOT REACTING YET IN LARGER NUMBERS? POURQUOI LES GABONAIS NE REAGISSENT PAS ENCORE EN GRAND NOMBRE?
English version
In a series of videos in our last posting, several of very courageous young Gabonese citizens speaking at the Trocadero Square, challenged their compatriots to stop being apathetic, to no longer sit back and tolerate the evil of ritual crimes which are endemic in Gabon! In doing so, these young Gabonese citizens were echoing Martin Luther King who once said the following:
"The ultimate measure of a man is not where he stands in moments of comfort and convenience, but where he stands at times of challenge and controversy. He who passively accepts evil is as much involved in it as he who helps to perpetrate it."
Other important thinkers of the 20th century such as Dietrich Bonhoeffer, a German who was against Hitler and the Nazis and was hanged because of that, said:
“Silence in the face of evil is itself evil. Not to speak is to speak. Not to act is to act. The test of the morality of a society is what it does for its children. We will have to repent in this generation not merely for the hateful words and actions of the bad people but for the appalling silence of the good people."
It was the Mahatma Gandhi who said:
“You may never know what results come of your actions, but if you do nothing, there will be no results. We must be the change we wish to see.”
These quotes above by great philosophers and martyrs of the 20th century prove that these young Gabonese citizens who demonstrated last weekend at the Trocadero square are in the company of giants in asking this important question: “why do supposedly good people do nothing in the face of evil?” In the case of Gabon and also universally as Martin Luther King saw it in the USA in the 50s, Dietrich Bonhoeffer saw it in Germany in the 30s and Mahatma Gandhi saw it in India in the 40s; people do not act mostly because they are afraid to get involved because they think they could get hurt or otherwise harmed in the process of trying to help others. They think it is not safe for them to stick their neck out. Sometimes they have true feelings of helplessness and sometimes it comes down to pure and simple cowardice. It is sad to say, but this is the truth!
In psychological terms, experts characterize apathy as a state of constant indifference which generally leaves some people paralyzed by fear and by denial. Such people are immobilized by an apathy that strips away their emotional will to act in self-defense. Anything could be done to them and they would not respond. Apathy leaves an individual unresponsive to the world around them and creates a disconnect between what they say they believe and feel and which actions they take. For example, an apathetic person may fully recognize that ritual crimes are evil but would never find the strength to speak up against them.
The question of why people passively obey tyrannical government has haunted the history of social and political discourse. In 1552, Etienne de la Boétie addressed that question in what he called the most important problem confronting freedom: people consenting to their own enslavement. His analysis resulted in the world first book on non-violent resistance, entitled: The Politics of Obedience: The Discourse of Voluntary Servitude. This blog recommend that all free minded readers should try to read it. Modern historians have asked the same question. During the mass arrests of Stalinist Russia, people reportedly told on their neighbor so they could be sent to various gulags and killed. In Hitler’s Europe, in Germany and France, people voluntarily reported on their Jewish neighbor so they could be killed. In Rwanda, people told on their neighbors which whom they never had any issue and sometimes even participated in the murder of their neighbors; and in Gabon, people look without intervening while young children are being butchered for people trying to become members of parliament, or of the government. Why?
Part of the complex answer lies in what psychologists identify as a condition of general apathy that tend to affect people who have lived for a long time under brutal and authoritarian regimes. After a while, the general population starts to feel impotent and incapable of demanding or worse even wanting their own freedom. This condition arises because the dictatorship relentlessly teaches the population that it has no control over anything in the country and, so, their efforts are futile and would only hurt them. It appears that in Gabon, the population has been institutionalized to the point where people now accept, even unconsciously, the inevitability of their weakness and many of them deep in their soul, have lost all ability to feel their own humanity and therefore to fight for that of others.
To reverse this tendency in Gabon, the population would have to be deprogramed. How? By the actions of all of us showing them that another Gabon is possible if they could wake up and fight for it. These young people at Trocadero Square have shown the way; are you ready to be deprogrammed or are you a lost case? Only you can answer this question to yourself!
Version française
Dans une série de vidéos publiées dans notre dernier billet, plusieurs jeunes et courageux gabonais ont sur la place du Trocadéro, lancé un challenge à leurs compatriotes de cesser d'être apathiques, de ne plus rester les bras croisés et tolérer le mal des crimes rituels qui sont devenus endémiques au Gabon! Ce faisant, ces jeunes citoyens gabonais se sont fait l'écho de Martin Luther King qui avait dit ce qui suit:
"La mesure ultime d'un homme n'est pas où il se situe dans les moments de confort et de bien-être, mais où il se situe dans les moments difficiles et de controverse. Celui qui accepte passivement le mal y est aussi impliqué que celui qui contribue à le commettre."
D'autres penseurs importants du 20ème siècle tel que Dietrich Bonhoeffer, un Allemand qui s’opposa à Hitler et aux nazis et fut pendu pour cela, avait déclaré:
"Le silence face au mal est en lui-même un mal. Ne pas s’exprimer est une expression. Ne pas agir, est une façon d’agir. Le test de la moralité d'une société est ce qu'elle fait pour ses enfants. Nous devons nous repentir de cette génération, non seulement pour les paroles haineuses et les actions des gens mauvais, mais pour le silence effroyable des bonnes personnes."
C’est le Mahatma Gandhi qui a dit:
"Il se peut que vous ne sachiez jamais ce que seraient les résultats de vos actions, mais si vous ne faites rien, il n'y aura aucun résultat. Nous devons être le changement que nous voulons voir."
Ces citations ci-dessus par de grands philosophes et martyrs du 20ème siècle prouvent que ces jeunes citoyens gabonais qui ont manifesté le week-end dernier sur la place du Trocadéro sont en compagnie de géants quand ils posent l’importante question de savoir: «pourquoi les gens soi-disant de bonne volonté ne font rien face au mal?» Dans le cas du Gabon et aussi universellement comme Martin Luther King l'observa aux Etats-Unis dans les années 50, Dietrich Bonhoeffer le vit en Allemagne dans les années 30 et le Mahatma Gandhi en fut témoin en Inde dans les années 40, les gens n'agissent pas principalement parce qu’ils ont peur de s'impliquer; parce qu'ils pensent qu'ils pourraient s’exposer à des représailles ou à des nuisances en se mêlant au processus d'essayer d'aider les autres. Ils pensent qu'il n'est pas prudent pour eux de se mettre en évidence. Parfois, ils ont vraiment des sentiments d'impuissance et parfois il ne s’agit de leur part que de la lâcheté pure et simple. C'est triste à dire, mais c'est la vérité!
En termes psychologiques, les experts caractérisent l'apathie comme un état d'indifférence constante qui laisse généralement les gens paralysés par la peur et le refus d’affronter la réalité. Ces personnes sont immobilisées par une apathie qui les dépouille de leur volonté émotionnelle à agir en légitime défense. Tout peut leur être fait et ils ne réagiront pas. L’apathie laisse l’individu sans réponse au monde qui les entoure et crée un décalage entre ce qu'ils disent, ce qu'ils pensent et ressentent et les actions qu'ils entreprennent. Par exemple, une personne apathique peut reconnaître énergiquement que les crimes rituels sont abominables, mais cette même personne ne trouvera jamais la force de faire quoi que ce soit pour lutter contre ces crimes.
La question de savoir pourquoi les gens obéissent passivement à des gouvernements tyranniques hante depuis longtemps l'histoire des rapports sociaux et politiques. En 1552, Etienne de la Boétie avait examiné cette question dans ce qu'il appela le problème le plus important faisant face à la liberté: la tendance des gens à consentir à leur propre asservissement. Son analyse aboutit à la publication du premier ouvrage dans le monde au sujet de la résistance non-violente, intitulé: Le Discours de la Servitude Volontaire. Ce blog recommande à tous ses lecteurs à l’esprit libre d'essayer de le lire. Les historiens modernes ont posé la même question. Lors des arrestations massives dans la Russie stalinienne, les gens auraient trahit leurs voisins afin qu'ils puissent être envoyés dans des goulags divers et tués. Dans l'Europe d'Hitler, en Allemagne et en France, les gens ont volontairement indiqué aux nazis leurs voisins juifs afin qu'ils soient déportés et tués. Au Rwanda, les gens ont désigné leurs voisins avec lesquels ils n’avaient jamais eu aucun problème et parfois même participé à leurs massacres; et au Gabon, les gens regardent sans intervenir pendant que les jeunes enfants sont massacrés pour les personnes qui tentent de devenir membres du parlement, ou du gouvernement. Pourquoi?
Une partie de la réponse complexe réside dans ce que les psychologues identifient comme un état d'apathie générale qui a tendance à toucher les personnes qui ont vécu pendant longtemps sous des régimes brutaux et autoritaires. Après un certain temps sous de tels régimes, la population en général commence à se sentir impuissante et incapable d'exiger ou pire encore de même vouloir sa propre liberté. Cette condition découle du fait que la dictature enseigne et renforce sans relâche à la population qu'elle n'a aucun contrôle sur quoi que ce soit dans le pays et, donc que ses efforts sont vains et ne pourraient lui rapporter que du mal. Il semble qu’au Gabon, la population ait été institutionnalisée au point où les gens acceptent maintenant, même inconsciemment, l'inéluctabilité de leur faiblesse et beaucoup d'entre eux au fond de leur âme, ont perdu toute capacité à ressentir leur propre humanité et donc à se battre pour celle des autres.
Pour inverser cette tendance au Gabon, la population devrait être déprogrammée. Comment? Par les actions de chacun d'entre nous, en leur montrant que l'autre Gabon est possible si nous pouvions nous réveiller et nous battre pour lui. Ces jeunes gens au Trocadéro ont montré la voie; êtes-vous prêt à être déprogrammé ou êtes-vous une cause perdue? Vous seul pouvez répondre à cette question dans votre for intérieur!
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