THE STEREOTYPICAL JUSTIFICATION OF THE REPRESSION: "TROUBLE TO PUBLIC ORDER AND TO SECURITY". LA JUSTIFICATION STÉRÉOTYPÉE DE LA RÉPRESSION: « TROUBLE À L’ORDRE PUBLIC ET À LA SÉCURITÉ »

Some of the citizens arrested on the 20 December 2014
Certains des citoyens arrêtés le 20 décembre 2014

Photo : Gabonreview




English version

All dictatorships use the same methods, with little variations, to subjugate the people they want to dominate. In the book "Hitler and the German dictatorship," Karl Dietrich Bracher explains that to achieve power by violating the constitutional order, Hilter and his Nazi supporters argued loudly that their acts of brutality against certain populations were intended to ensure "security and public order" in Germany. Once in power, Hiltler had the following surreal press release published by the Nazi government: "The government shall break down with the utmost brutality, anyone who would oppose it. We do not say, eye for eye, tooth for tooth. No, the one who snatched away one of our eyes, we will dispose of their head; and the one that will break one of our tooth, we will crush their entire jaw." It was a way of saying to the recalcitrant that the only good recalcitrant would be a dead recalcitrant. The reign of terror in Germany and Europe had begun; we know what followed...

Similarly, in Gabon, to silence dissent and stifle the yearning for freedom, the Ali Bongo regime is using the same old song: "disturbing public order and security." All those who in one way or another tried to protest against the way the Gabon is led, have been struck at one time or another with this justification. You will remember that on Saturday 11 May 2013, the Gabonese free civil society decided to organize a republican and civic march to protest against the resurgence of ritual crimes in the country. To pull the carpet under the feet of the free Gabonese, Sylvia Bongo appeared from nowhere and suddenly discovered that ritual crimes were endemic in Gabon and decided to organize her march on the same day, enlisting the support of the Association for the Fight Against Ritual Crimes (ALCR), which, however, was in the group that had called for the organization of the independent march, but ...; of the Catholic Church, with Bishop Basil Mvé at the front line of the march; and the political establishment in power. When free Gabonese such as Georges Mpaga Marc Ona Essangui, Blanche Simonny Abegué, Junior Tchissambo etc., decided nonetheless to march, they were arrested without further ado, because their march was banned and they were therefore in a situation of violation of the law because they were disturbing public order. Dear readers understand that if you marched with Sylvia Bongo, your march did not disturb public order, but if you marched with the free Gabonese, you were a man or woman with a target on your back!

You will recall that on Friday 8 June 2012, members of the Gabonese free civil society, decided to hold a counter-forum to Richard Attias’ New York Forum Africa, at the College Bessieux in Libreville. They were arrested at the scene on the morning of their counter-forum, and imprisoned; because they did not have permission for this counter-forum, though it was supposed to take place in a private location, the Bessieux college. Jean François Ndongou, Minister of the Interior at the time, even accused of Marc Ona Essangui of... disturbing public order and assault on police. If you were in the company of Attias eating canapés at the expense of the Republic, you were not endangering anyone, but if you were at College Bessieux that morning, you were an outlaw, a danger to the republic .

We have the example of 20 December 2014, where the orderliness of the population met the excessive brutality of the security forces, who reproached the population of wanting to gather in a republican manner and found a way to see this approach as a threat to public order. The 101 people who found themselves in prison and then in the court, for taking part in a demonstration in a public place, caused damages to whom? What did they break? Who did they threaten? As reasonable Gabonese citizens, people can wonder how a peaceful protest in the street endangers public order and security? How do these 101 people find themselves accused of criminality?

As in the above example, referring to Nazi Germany, citizens in the exercise of their rights, are regularly attacked, physically and legally, by the regime, because for these rulers, requesting change in Gabon is akin to threatening the peace and endangering the safety of people and property. In dictatorships, regimes maintain the argument that for peace to reign, any idea of political or social change must be abandoned by the citizens. What opinion could one have of the travesty of justice that is the appearance of the 101 people arrested on 20 December 2014 before the public prosecutor, if not to think that this is only a judicial maneuver aimed at trying to discourage and stifle the citizen republican expression and criticism of the dictatorship? These 101 people are being prosecuted for exercising their right to freely express themselves by participating in a peaceful protest.

Dear readers, dictatorships always follow the same sequential scripts; the locking down of political life in the name of security and stability. The dictatorship asks the Gabonese people to avoid disturbing public order by expressing their discontent. What is happening in Gabon is déjà vu ... and the population is tired of that!


Version française

Toutes les dictatures usent des mêmes méthodes, à des variantes près, pour faire courber l’échine aux peuples qu’elles désirent dominer. Dans le livre «Hitler et la dictature allemande », Karl Dietrich Bracher nous explique que pour arriver au pouvoir en violant l’ordre constitutionnel, Hilter et ses partisans Nazis affirmaient haut et fort que leurs actes de brutalité envers certaines populations avaient pour objectifs d’assurer « la sécurité et l’ordre public » en Allemagne. Une fois au pouvoir, Hiltler fit publier le communiqué surréaliste suivant par le gouvernement Nazi : « Le gouvernement abattra avec la dernière brutalité, quiconque s’opposera à lui. Nous ne disons pas : œil pour œil, dent pour dent. Non, celui qui nous arrachera un œil, nous lui trancherons la tête ; et celui qui nous cassera une dent, nous lui enfoncerons la mâchoire entière ». C’était une manière de dire aux récalcitrants que le seul bon récalcitrant serait un récalcitrant mort. Le règne de la terreur en Allemagne et en Europe venait de commencer; la suite on la connait…

De la même façon, au Gabon, pour faire taire la dissidence et étouffer les velléités de liberté, le régime Ali Bongo se sert de la même rengaine: « trouble à l’ordre public et à la sécurité ». Tous ceux qui d’une manière ou d’une autre ont essayé de protester contre la manière dont le Gabon est dirigé, ont été frappés à un moment ou à un autre par cette justification. Vous vous souviendrez que le Samedi 11 Mai 2013, la société civile libre du Gabon avait décidé d’organiser une marche républicaine et citoyenne, pour protester contre la recrudescence des crimes rituels dans le pays. Pour couper l’herbe sous les pieds des gabonais libres, Sylvia Bongo est apparu de nulle part et a découvert subitement que les crimes rituels étaient endémiques au Gabon et décidé d’organiser sa marche le même jour, en s’assurant le soutient de l’Association de Lutte Contre les Crimes Rituels (ALCR), qui pourtant faisait partie du groupe qui avait demandé l’organisation de la marche indépendante, mais bon… ; de l’église Catholique, avec un Monseigneur Basile Mvé aux premiers rang de la marche ; et de l’establishment politique au pouvoir. Quand les Gabonais libres tels que Georges Mpaga, Marc Ona Essangui, Blanche Simonny Abegué, Junior Tchissambo etc., décidèrent tout de même de marcher, ils furent arrêtés sans autre forme de procès, au motif que leur marche avait été interdite et qu’ils se trouvaient donc dans une situation de violation de la loi car ils troublaient l’ordre public. Chers lecteurs, comprenez que si vous marchiez avec Sylvia Bongo, votre marche ne troublait pas l’ordre public, mais si vous marchiez avec les Gabonais libres, vous étiez un homme ou une femme à abattre !

Vous vous souviendrez que le vendredi 08 juin 2012, des membres de la société civile libre gabonaise, avaient décidé de tenir un contre-forum au New-York Forum Africa de Richard Attias, au Collège Bessieux de Libreville. Ils furent arrêtés sur les lieux, au matin de leur contre-forum, et incarcérés ; au motif qu’ils n’avaient pas d’autorisation pour ce contre-forum qui était pourtant sensé se dérouler dans un lieu privé, le collège Bessieux. Jean François Ndongou, Ministre de l’intérieur de l’époque, avait même accusé Marc Ona Essangui de… trouble à l’ordre public et d’agression sur les forces de l’ordre. Si vous étiez en compagnie d’Attias en train de manger des petits fours aux frais de la République, vous ne troubliez personne, mais si vous étiez au Collège Bessieux ce matin-là, vous étiez un hors la loi, un danger pour la république.

Nous avons l’exemple du 20 décembre 2014, où la pacificité de la population n’avait rencontré que la brutalité démesurée des forces de répression du pouvoir, qui reprochaient à cette population de vouloir se rassembler de manière républicaine et avaient trouvé le moyen de voir dans cette démarche une menace à l’ordre public. Les 101 personnes qui se sont retrouvées incarcérées, puis devant la barre, pour avoir pris part à une manifestation sur la place publique, ont causé du tort à qui ? On cassé quoi ? Ont menacé qui ? En citoyens Gabonais raisonnables, on peut se demander en quoi manifester pacifiquement dans la rue met-il en danger l’ordre public et la sécurité? En quoi ces 101 personnes sont-elles des criminelles ?

Comme dans l’exemple cité plus haut, faisant référence à l’Allemagne Nazi, les citoyens dans l’exercice de leurs droits, se retrouvent régulièrement agressés, physiquement et juridiquement, par le régime, parce que pour ce régime, demander le changement au Gabon revient à troubler l’ordre public et à mettre and danger la sécurité des hommes et des biens. En dictature, les régimes maintiennent toujours l’argument selon lequel pour que la paix règne, toute idée de changement politique ou social doit être abandonnée par les citoyens. Quelle opinion peut-on avoir de la parodie de justice qu’est la comparution des 101 personnes arrêtées le 20 décembre 2014, devant le procureur, si ce n’est de penser qu’il ne s’agisse que d’une manœuvre judiciaire de plus pour tenter de décourager et d’étouffer l’expression citoyenne et républicaine critique à la dictature ? Ces 101 personnes sont poursuivies pour avoir exercé leur droit de s’exprimer librement en participant à une manifestation pacifique.

Chers lecteurs, les dictatures suivent toujours les mêmes voies séquentielles ; c'est-à-dire le verrouillage de la vie politique au nom de la sécurité et de la stabilité. La dictature demande aux gabonais d’éviter de troubler l’ordre public en exprimant leur mécontentement. Ce qui se passe au Gabon a des airs de déjà-vu... , et la population en est essoufflée !

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