BERTRAND ZIBI HAS WRITTEN TO THE REPRESENTATIVE OF THE EUROPEAN UNION IN GABON! BERTRAND ZIBI A ÉCRIT À LA REPRÉSENTANTE DE L’UNION EUROPÉENNE AU GABON!
Prison centrale de
Libreville, le 11 mars 2021
Excellence Madame l’Ambassadrice Rosario Bento
Pais,
C’est avec une joie
immense que je vous écris cette lettre du fond de ma cellule à la Prison
centrale de Libreville, où je croupis depuis la dernière élection
présidentielle d’août 2016. J’ai été arrêté le 1er septembre 2016 après la
longue nuit du bombardement du Quartier général du Président élu Jean Ping par
un Commando, qui était conduit par Monsieur Leyinda Mathieu, alias Malone.
J’ai été, immédiatement,
torturé, afin que j’avoue un supposé complot de coup d’Etat, une véritable
machination montée de toutes pièces. D’après leur scénario, j’aurai réuni, à
mon domicile, cinq (5) généraux des Forces de défense et neuf (9) individus.
Des bandits instrumentalisés par eux-mêmes à qui j’aurai remis des armes de
guerre et des uniformes militaires. Les procès-verbaux de cette infamie avaient
déjà été écrits au préalable.
Mon refus d’accepter
cette histoire nauséabonde m’a valu d’atroces tortures. Les neuf (9) bandits
criminels, instrumentalisés par eux-mêmes, m’accusaient tous. Tous les faux
procès-verbaux étaient, préalablement, écrits et il ne restait que mes aveux et
ma signature. A la suite de mon refus catégorique de reconnaître cette infamie
et de signer le procès-verbal, j’ai été gardé dans une cellule qui était en
fait une fosse septique.
Ce projet de coup d’Etat
n’a pas prospéré, parce que les dates mentionnées correspondaient à mon voyage
en France et aux USA. Je n’étais pas au Gabon. Mais malgré mon innocence,
j’avais subi les pires tortures.
Ensuite, j’ai été accusé
d’une deuxième histoire aussi loufoque qu’invraisemblable. Un bandit, notamment
connu des milieux judiciaires au Gabon, a été instrumentalisé par le pouvoir en
place, pour m’accuser du fameux coup d’Etat, que j’aurai orchestré avec des
criminels. D’après cet assassin, j’aurai participé à une séance de torture
qu’il aura subie au quartier général du Président Jean Ping.
Malgré le fait que je
n’avais jamais vu cet individu de ma vie et que je ne sache pas de quoi il parle.
Malgré le témoignage de toutes les personnes citées dans cette affaire qui me
disculpe. Tous les témoins cités par lui et son avocat m’ont tous innocenté.
Aucun d’eux ne reconnait m’avoir vu ni de près ni de loin. Afin de m’accuser
encore un peu plus, Mathieu Leyinda et son adjoint Darel Nze sont allés cacher
une arme de guerre dans mon chantier.
Après une pseudo-fouille
de cinq (5) minutes dans un vaste chantier, sieur Leyinda a retrouvé l’arme
qu’il avait, au préalable, minutieusement, cachée dans mon chantier. L’arme
trouvée dans mon chantier était une arme de guerre de type Kalachnikov avec un
chargeur et cinq (5) balles à l’intérieur du chargeur.
Au tribunal, ce n’est
plus la même arme qui est présentée au procès, le chargeur a disparu et il n’y
a plus les cinq (5) balles. Savez-vous pourquoi ? Simplement parce que mon
avocat de Paris et les autorités américaines (ma deuxième patrie) ont demandé l’expertise
des pièces. Se sachant coincés, ils ont, tout simplement, fait disparaitre les
preuves. Où est la justice dans tout cela ?
Excellence Madame
l’Ambassadrice, mon histoire est similaire à celle de Suzanne dans la Sainte
Bible au chapitre 13 du livre de Daniel, que je vous recommande vivement de
lire.
Excellence Madame
l’Ambassadrice, les Gabonais s’étonnent que depuis mon arrestation par les
éléments de la Direction générale de la recherche (DGR) de la Gendarmerie
nationale, mon dossier ne soit traité exclusivement (Gendarmerie nationale et
Tribunal) que par des ressortissants d’une seule et même province à l’instar du
Haut-Ogooué. Est-ce la seule province au Gabon qui a des compétences en matière
judiciaire ? Pour ma part, je pense que non.
Excellence Madame
l’Ambassadrice, je voudrais vous souligner que mes meilleurs amis sont du
Haut-Ogooué, j’ai des enfants avec des femmes de cette charmante province,
j’adore le peuple de cette formidable province et ses paysages sont féeriques.
Simplement que la
dictature qui gère notre beau pays le Gabon depuis plus d’un demi-siècle a,
malheureusement, pris cette belle province et tout son peuple en otage.
D’ailleurs, c’est le Haut-Ogooué qui a payé le lourd tribut, en perdant ses
plus valeureux fils. Des hommes qui faisaient la fierté de tout le Gabon et
partant de toute l’Afrique. Je pense à Dieudonné Pascal Ndouna Okogo, dit
Ndouna Dépénaud, au Lieutenant-Colonel Jean-Marie Djoué Dabany, à Alphonse
Layigui Obeye, au Général Léon Ossiali Ongaye, au Capitaine Alexandre Mandza
Ngokouta, à Aissa Toulekima, etc. Toutes ces personnes et bien d’autres sont
tous morts, parce qu’elles voulaient le bien-être de tous les Gabonais.
Excellence Madame
l’Ambassadrice, à la Prison centrale de Libreville, j’ai été plusieurs fois
torturé en présence du Directeur de l’époque, le Général Paul Mitombo pour des
faits totalement invisibles. Il disait agir au nom du Président Ali Bongo
Ondimba.
La première fois, c’était
à la suite d’un coup de fil passé par Carl Mihindou-Mi- Nzamba à son frère et
ami Franck Ping, conversation interceptée par les services d’écoute de la
Présidence de la République gabonaise. A la suite de ce coup de fil, qui ne me
concernait en rien, j’ai été, sauvagement, torturé avec Carl et les autres
résidents du quartier spécial « B », simplement parce que nous étions dans le
même quartier. A la suite de cette mémorable bastonnade avec des gourdins, j’ai
eu la clavicule fracturée. Faute de soins, la fracture a, malheureusement, mal
cicatrisé. Je dois me faire opérer d’urgence, parce que cette partie du corps
humain est très sensible.
Malgré cette fracture
visible, à l’œil nu, je n’ai droit à aucun soin. Je n’ai même pas le droit de
me rendre dans une structure hospitalière, pour y subir des examens et faire
des radios. La deuxième torture et pas la dernière de ma série d’actes de
torture à la Prison centrale de Libreville a été celle relative à la découverte
de journaux de l’opposition (Echos du Nord, la Loupe, le Temps, Missamu, le
Nganga, etc.). A la suite de cette découverte de simples journaux, mon nom
avait été cité comme le propriétaire de ces journaux. Ce qui m’a valu non
seulement une bastonnade mémorable, mais encore et surtout un changement de
quartier. J’ai donc été envoyé au C/A, quartier des fous, où je suis resté près
de quatre (4) ans.
Pourtant, la règle, à la
Prison centrale, indique que celui sur qui on trouve l’objet saisi est puni.
Dans le cas des journaux, j’ai payé un très lourd tribut. Avant Mitombo, les
journaux étaient totalement autorisés à la Prison centrale de Libreville. C’est
lui qui les a fait interdire, au point d’en faire un produit plus dangereux
qu’une bombe atomique. Il ne faut surtout pas lire Echos du Nord, sous peine de
vous voir torturer à mort.
Excellence Madame
l’Ambassadrice, ma vie, depuis ma démission de mon poste de Député à
Bolossoville en présence du Président Ali Bongo Ondimba, est devenue un
véritable calvaire. Je suis persécuté à l’extrême.
Excellence Madame
l’Ambassadrice, voici une preuve irréfutable de mon innocence. Le Ministre
Francis Nkea Ndzigue, Avocat de profession et ancien Ministre de la Justice ;
personnalité assermentée, ayant prêté serment non seulement devant le Président
de la République, la Cour constitutionnelle, mais encore et surtout sur la Constitution
de la République gabonaise, a affirmé devant plusieurs centaines de personnes,
lors d’un meeting de la campagne électorale pour le compte de la Députation à
Minvoul : « Ali Bongo Ondimba m’a nommé ministre de la Justice, pour que je
sorte Bertrand Zibi Abeghe de prison. Il sortira bientôt, je vous le promets ».
Cette vidéo de Francis Nkea Ndzigue à l’époque Ministre de la Justice est
disponible sur (Youtube, Facebook, Whatsapp…).
Excellence Madame
l’Ambassadrice, y aurait-il une preuve plus évidente et plus éloquente que
cette vidéo de Nkea, qui parle clairement d’un complot politique ? Cette vidéo
du ministre Nkea Ndzigue est une preuve irréfutable de mon innocence et de
l’acharnement du régime dictatorial gabonais sur ma personne. NB. Je vous prie
Excellence de regarder cette vidéo en présence d’un traducteur de l’ethnie
Fang. Vous n’en croirez pas vos oreilles.
Excellence Madame
l’Ambassadrice, d’autres faits et pas des moindres prouvent que nous sommes
bien dans un complot politique ourdi par le pouvoir dictatorial gabonais. Comme
en témoignent les propos d’une extrême gravité de sieur André Kemebiel (le
bandit instrumentalisé par le pouvoir pour m’accuser). Il était longuement
revenu sur le rôle qu’auraient joué Messieurs Arsène Emvouah (ancien aide de
camp du Président Ali Bongo Ondimba), Luc Amvame, lui aussi ancien aide de camp
du Président Ali Bongo Ondimba et surtout d’un certain Général du Mapane, Gaël
Koumba Ayouné, d’après lui en présence de tous.
A la barre, il aurait
affirmé que ces personnes auraient toutes joué un rôle déterminant dans son
histoire. Comment des proches collaborateurs du Chef de l’Etat peuvent-ils être
impliqués et associés à un personnage connu par toutes les Forces de l’ordre
comme un multirécidiviste dans le milieu du grand banditisme ?
Autre chose curieuse et
vraiment invraisemblable, Sieur André Kemebiel a le même avocat que le
président de la République Ali Bongo Ondimba, en la personne de Sieur Aimery
Bhongo-Mavoungou. Drôle de République.
Excellence Madame
l’Ambassadrice, l’histoire récente de l’humanité nous enseigne qu’aucune
dictature au monde n’a jamais perduré éternellement. Des exemples comme Nicolae
Ceaușescu, en Roumanie, Saddam Hussein Abd al-Majid al-Tikriti, communément
appelé Saddam Hussein, en Irak, Mouammar Kadhafi, en Lybie, Zine el-Abidine Ben
Ali, en Tunisie, Mohammed Hosni Moubarak, en Egypte, Joseph-Désiré Mobutu au
Zaire (République démocratique du Congo), Idi Amin Dada Oumee, en Ouganda,
Jean-Bedel Bokassa, en Centrafrique, Blaise Compaoré au Burkina Faso, Yahya
Jammeh, en Gambie…) n’ont pas réussi à vaincre leurs peuples respectifs malgré
leur cruauté légendaire. La particularité de tous ces dictateurs est qu’ils se
croyaient au-dessus de Dieu, le Créateur du Ciel et de la Terre.
Excellence Madame
l’Ambassadrice, souvenez-vous du dictateur Francisco Franco, en Espagne. Il
n’avait pas réussi à vaincre le peuple éternel d’Espagne. Tous ces dictateurs
pouvaient, impunément, tailler sur mesure les Constitutions de leurs pays
respectifs, tuer leurs populations et jouir de toutes les richesses.
Ils se prenaient tous
pour des dirigeants indéboulonnables, voire des dieux vivants. La suite de leur
fin de règne, nous la connaissons tous. Aujourd’hui, que reste-t-il de leurs
noms ? De leurs familles ? Des nombreuses richesses volées et pillées à leurs
peuples ? Rien du tout. « Vanité des vanités, tout est vanité », nous enseigne
le livre de l’Ecclésiaste.
Alors, pourquoi autant de
cruauté de la part du régime gabonais ? N’y a-t-il plus un seul sage au PDG
pour dire stop ? Où sont les personnes sages du Haut-Ogooué, pour comprendre
que ce régime entraîne, inexorablement, cette belle province et le Gabon dans
un abîme ? Dans la famille Bongo, n’y a-t-il pas quelqu’un qui puisse comprendre
que la voie empruntée par ce régime est une véritable impasse ?
Dieu merci, la belle
province du Haut-Ogooué a quelques dignes fils et filles qui font la fierté de
notre pays le Gabon, lesquels ont compris que ce qui se joue dans leurs terres
et leur pays le Gabon est insupportable et inadmissible. Je rends, ici, un
vibrant homme à ces dignes fils et filles du Gabon, qui, malgré toutes les
menaces et intimidations, ont décidé de mettre le Gabon à l’abri de la peur. Je
pense à Zacharie Myboto, Jean-Pierre Lemboumba Lepandou, Alfred Nguia Banda,
Albert Yangari, François Banga Eboumi, Léon-Paul Ngoulakia, Chantal Myboto,
Félix Bongo, Georges Bruno Ngoussi, Joël Ngouenini Ndzengouma, Isidore Djeno,
Patrick Oyabi (génération Waze), Belinda Andjembe, Pascal Oyougou, Thibaut
Adjatys, Greys Djenno, Joelle Mouho, Marcel Djabio, Gervais Amogho, Isaac John
et surtout ce peuple altogovéen contraint au silence et tétanisé par la peur de
cette dictature féroce et sanguinaire.
Excellence Madame
l’Ambassadrice, je voudrais simplement retrouver ma petite fille adorée Zoé,
que j’ai laissée à deux mois et qui est maintenant une grande jeune fille
allant à l’école. Je voudrais retrouver mes adorables enfants, qui sont privés
de l’amour de leur père depuis trop longtemps. Je voudrais revoir les visages
radieux de tous mes frères et sœurs et de tous les membres de ma famille et de
tous mes amis et connaissances. Je voudrais prendre dans mes bras ma chère
Marie-Claire Akule Obounou, une femme exceptionnelle, qui m’a donné l’amour du
travail, l’esprit de famille, le courage dans les épreuves, le sens élevé de
l’honneur et l’intégrité. Je voudrais chérir ma compagne qui m’a toujours
apporté tout son amour et toute son affection durant ces cinq (5) dernières
années. Je voudrais voir vieillir ma chère mère Akele Obounou, elle qui a tout
donné pour ses enfants. Je voudrais revoir le visage de mon beau-père Alain
Gerland, ce Français qui a abandonné sa France natale, pour venir vivre au
Gabon avec sa charmante épouse Madame ma mère. Je voudrais revoir mon village
Bouth Engasse. Je voudrais aller fleurir la tombe de mon défunt père Gaston
Abeghe Zibi, qui a été un homme d’une douceur incomparable et d’un sens élevé
de la famille, un homme de paix et de consensus, le pilier sur lequel nous nous
reposions.
Depuis mon arrestation et
mon incarcération, plusieurs personnes, se disant être envoyées par Ali Bongo
Ondimba, sont venues me voir, pour me proposer des postes de ministre dans
différents gouvernements depuis 2017. Pourquoi s’acharner à me voir dans un
gouvernement d’Ali Bongo Ondimba ? A la suite de mes différents refus de faire
partie d’un quelconque gouvernement, mes conditions, en milieu carcéral, se
sont durcies. Est-ce une obligation de faire partie du Gouvernement ? Pour ma
part, je ne désire qu’une seule chose : que justice soit rendue et que je
recouvre ma liberté et ma vie. Par ailleurs, des sommes d’argent importantes me
sont aussi proposées. Non, merci, cet argent appartient au peuple gabonais. Il
en a plus besoin que moi.
Excellence Madame
l’Ambassadrice, vous êtes une femme de conviction, une femme dotée d’un courage
exemplaire, une femme d’un charisme et d’un sens élevé de l’honneur. Je sais
que vous craignez Dieu et surtout que vous êtes contre toute forme d’injustice et
de dictature. Vous êtes issue d’une noble famille, qui a su résister à la
dictature cruellement sanguinaire du despote Francisco Franco, qui avait été,
pendant près de quarante (40) ans (1936-1975) un dictateur sans cœur. C’est
pour cette raison que je garde espoir que vous ne m’abandonnerez pas dans les
griffes de cette dictature sanguinaire et que vous ferez tout ce qui est de
votre possible, pour me sortir de prison.
L’Union européenne et la
Communauté internationale doivent m’aider. Je suis innocent et l’Union
européenne doit aider le Gabon. Il faut que l’Union européenne commence à
penser aux sanctions contre ce régime sanguinaire et cruel qui nous tue, viole
et pille sans vergogne toutes les richesses du Gabon. L’Union européenne doit
mettre en marche les accords de Cotonou.
Excellence Madame
l’Ambassadrice, vous ne devez plus vous contenter des paroles mielleuses à
l’endroit de ce gouvernement. Agissez, avant qu’il ne soit trop tard. Dans
l’espoir que ma lettre trouve un écho favorable auprès de vous, soyez un ange
gardien pour moi-même et tout mon peuple. Je vous prie de croire en mon profond
respect.
Bertrand Zibi Abeghe
Mone Essabdzang ya
Bouth-Engasse
Mone Ngone Essaboak ya
Momo
Affectueusement appelé le
Gnamoro, l’Ivounda, le Ndjim, le Ndombaba, l’Okoulou, le Djadji, le Ndoss, le
NKounkouma, le Répé, Dibal, l’As des As, Zambe.
Que le Dieu
miséricordieux veille, éternellement, sur notre pays le Gabon.
Ampliations :
Au Chef de l’Union
européenne
Au Président des
Etats-Unis, son Excellence Joe Biden
Au Président Français,
son Excellence Emmanuel Macron
A L’Union africaine
A Amnesty International
A A.C.A.T
A la Communauté
internationale
Au Peuple gabonais aix.
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