LA MOROSITÉ DES ÉMERGENTS. ON EN AURAIT PRESQUE PITIÉ
Flavien Nziengui-Nzoundou, le ministre des TP tentant d’expliquer les carences des travaux routiers
Rattrapés de toute part par la non réalisation de leurs promesses électorales, rejoints par la réalité que leurs effets d'annonce voulaient ignorer, repris par un enchevêtrement de chantiers qui ne sont que des étoffes de pénélope, accrochés par la réalité d'un paysage social allant de mal en pis, nos braves émergents tirent désormais longue mine. Ils se réveillent un a un, souvent avec une sacrée gueule de bois. Comme quoi, à langue de bois, gueule de bois! Un á un, les cajoleurs, adulateurs, et courtisans de l'émergence commencent à annoncer leurs inquiétudes quand au ratage de la plupart des chantiers promis á court termes, ce qui n'augure rien de bon, vous en conviendrez, pour le long terme. Une fois retombée, la fièvre des effets d'annonce suscitée par Ali Bongo n'apparait plus que comme une mièvre escroquerie politique dont les pauvres lampistes que sont ses ministres et les journalistes aux ordres, se devront de continuer à justifier coute que coute.
1. Pourquoi Ali Bongo avait-il besoin de ces effets d'annonce?
Les concepteurs de la succession héréditaire pensaient qu'Ali Bongo avait besoin de dire aux gabonais ce qu'ils voulaient entendre, en lieu et place de la vérité. Ils pensaient que dix mille promesses de bonheur pouvaient garantir á Ali Bongo d'être apprécié (mais quelle erreur!). Ils croyaient qu'il leur fallait travestir la réalité pour démontrer aux gabonais, toute la "volonté" qu'avait Ali Bongo de répondre á leurs attentes. Mais ce ne fut là qu'une manière de fuir la réalité, de dire aux gabonais ce que le régime bongoïste pense qu'ils souhaitent entendre, de façon á s'en sortir avec une bonne image pour Ali Bongo. Les effets d'annonce trouvent leur origine dans une volonté de plaire et de correspondre à un modèle positif.
2. Très vite, les effets d'annonce ont atteint leurs limites.
Plus les annonces devenaient farfelues, exemple celle de la tenue vestimentaire, plus la situation des émergents devenait contre-productive, du point de vue de la crédibilité. Avec la multiplication des annonces en rafales, l'exercice va peu à peu atteindre ses bornages et les gabonais vont s'en lasser. Il faut dire ces effets d'annonce étaient d'un caractère primaire qui n'avait aucune chance de succès. Souvenez vous du couvre feu perpétuel qui fut imposé aux mineurs et qui était sensé ramener la sécurité dans les quartiers avec la présence accrue des forces de police qui étaient supposées karchériser les quartiers sous intégrés et y ramener la loi et l'ordre? Chers lecteurs, où en sommes-nous aujourd'hui? Les gabonais se sentent-ils plus en sécurité? Les braquages ont-ils diminué? Peut-on se balader la nuit à Libreville en toute quiétude? Quand ils ont annoncé le fameux Tsunali, n'ont-ils pas dit qu'ils voulaient débarrasser l'administration de toutes les pesanteurs anciennes? N'ont-ils pas dit qu'ils s'étaient affranchis de toute la mauvaise graine qui rendait l'état inefficace? N'ont-ils pas dit qu'ils n'avaient engagé que des gens capables de la plus haute performance? Chers lecteurs, où en est-on aujourd'hui? Ne retrouvons nous pas les mêmes escrocs professionnels que nous avons toujours connus, au sein de cette équipe dite de l'émergence? N'assistons nous pas á une utilisation cavalière des deniers publics qui servent á acheter des hôtels particulier de 65 milliard de francs CFA en lieu et place de financement de projets porteurs au Gabon? Aujourd'hui, les gabonais dans leur ensemble ne se privent plus de dénoncer ce qui n'est plus perçu que comme une fumisterie de bas étages.
Les travaux qui n’avancent pas d’un des fameux échangeurs de Libreville.
3. Un á un, les fleurons de leur politique "d'émergence" s'effilochent
Les concepteurs de "l'émergence" utilisaient la mystification des effets d'annonce, comme une drogue hypnotique. Par cette prestidigitation invocatoire, ils espéraient maintenir le peuple dans un état de constante surprise et espérance qui devait obscurcir sa capacité à se poser trop de questions revendicatrices. Mais près d'un an après le début de cette facétie, quel est le bilan?
a. Les échangeurs de Libreville: supposés être construits pour apaiser les bouchons qui se forment aux heures de pointe dans les grands carrefours, la transformation en échangeurs fut annoncée tambour battant. Mais force est de constater aujourd'hui que le projet piétine.
b. L’habitat : les fameux 5000 logements par an, dont aucun ne sera livré en 2010.
c. Les universités de Port-Gentil, Mouila et Oyem: les émergents parlent d'excellence et de décentralisation. Les universités annoncées devraient décentraliser la formation. A celles-ci, les effets d'annonce ont rajouté récemment la création d'une université d'éducation, pour former les enseignants. Mais sur le terrain, chers lecteurs, pas grand-chose.
d. Les travaux routiers: Une grève paralyse le ministère des TP depuis 3 mois. La simple réfection d'un petit segment de route au quartier Atong-Abè a été abandonnée dans un état inachevé Une situation qui coupe la voie aux automobilistes voulant joindre Nkembo et le carrefour Léon Mba. Aucune explication n'a été donnée au Gabonais. Ce blog s'est renseigné et la raison de l'abandon serait due au non paiement par l'état gabonais des montants dus à l'entreprise effectuant les travaux. Sur d'autres axes à Libreville et à l'intérieur, les travaux sont tout aussi arrêtés, à cause de la sempiternelle question de non paiement des entreprises. Les émergents ne paient pas leurs factures, n'est-ce pas une vieille habitude?
e. Le Gabon industriel: la filière bois est dans le désarroi total. Les nationaux sont sur la paille sans aucune indemnité. L'état n'était aucunement préparé à assumer la mise au chômage de tant de gabonais qui ne demandaient qu'a travailler. Ces gabonais se demandent de savoir quelle est ce progrès qu'on leur promet tout en détruisant leurs familles. Depuis que les émergents sont au pouvoir, le nombre de chômeurs a augmenté.
f. Le Gabon vert: le tour operateur de Loango vient d'annoncer son retrait. Sachant que personne ne se retire d'un projet plein d'avenir, il faut alors se poser de sérieuses questions sur la capacité des émergents à gérer ce secteur clé de leur programme. Depuis que les émergents sont au pouvoir, il y a moins de tourisme au Gabon.
g. Les travaux de la CAN 2012: les travaux sont loin du seuil voulu par la CAF a exactement 12 mois des temps de livraison. Certain travaux n'ont toujours pas commence faute de financement.
h. La santé: déliquescence totale et désarroi populaire.
i. L'éducation: fuite en avant du régime qui impute les problèmes aux syndicats alors que ce secteur souffre d'un non investissement chronique.
Chers lecteurs, ainsi constatés, les formules platement destinées à gonfler la popularité du Roi Ali Bongo, ont eu l'effet d'une série de pétards mouillés. Comme quoi la leçon pour les émergents est qu'il ne suffit pas de réciter des mantras à tue tête pour que miraculeusement, les effets annoncés se produisent. Quand la population s'aperçoit que le pouvoir ne brasse que de l'air, il lui devient très difficile d'accorder un quelconque crédit aux clichés sans lendemain dont l'inventaire rapide, comme nous l'avons fait ci-dessus, se transforme en chapelet d'échecs prévisibles.
Rattrapés de toute part par la non réalisation de leurs promesses électorales, rejoints par la réalité que leurs effets d'annonce voulaient ignorer, repris par un enchevêtrement de chantiers qui ne sont que des étoffes de pénélope, accrochés par la réalité d'un paysage social allant de mal en pis, nos braves émergents tirent désormais longue mine. Ils se réveillent un a un, souvent avec une sacrée gueule de bois. Comme quoi, à langue de bois, gueule de bois! Un á un, les cajoleurs, adulateurs, et courtisans de l'émergence commencent à annoncer leurs inquiétudes quand au ratage de la plupart des chantiers promis á court termes, ce qui n'augure rien de bon, vous en conviendrez, pour le long terme. Une fois retombée, la fièvre des effets d'annonce suscitée par Ali Bongo n'apparait plus que comme une mièvre escroquerie politique dont les pauvres lampistes que sont ses ministres et les journalistes aux ordres, se devront de continuer à justifier coute que coute.
1. Pourquoi Ali Bongo avait-il besoin de ces effets d'annonce?
Les concepteurs de la succession héréditaire pensaient qu'Ali Bongo avait besoin de dire aux gabonais ce qu'ils voulaient entendre, en lieu et place de la vérité. Ils pensaient que dix mille promesses de bonheur pouvaient garantir á Ali Bongo d'être apprécié (mais quelle erreur!). Ils croyaient qu'il leur fallait travestir la réalité pour démontrer aux gabonais, toute la "volonté" qu'avait Ali Bongo de répondre á leurs attentes. Mais ce ne fut là qu'une manière de fuir la réalité, de dire aux gabonais ce que le régime bongoïste pense qu'ils souhaitent entendre, de façon á s'en sortir avec une bonne image pour Ali Bongo. Les effets d'annonce trouvent leur origine dans une volonté de plaire et de correspondre à un modèle positif.
2. Très vite, les effets d'annonce ont atteint leurs limites.
Plus les annonces devenaient farfelues, exemple celle de la tenue vestimentaire, plus la situation des émergents devenait contre-productive, du point de vue de la crédibilité. Avec la multiplication des annonces en rafales, l'exercice va peu à peu atteindre ses bornages et les gabonais vont s'en lasser. Il faut dire ces effets d'annonce étaient d'un caractère primaire qui n'avait aucune chance de succès. Souvenez vous du couvre feu perpétuel qui fut imposé aux mineurs et qui était sensé ramener la sécurité dans les quartiers avec la présence accrue des forces de police qui étaient supposées karchériser les quartiers sous intégrés et y ramener la loi et l'ordre? Chers lecteurs, où en sommes-nous aujourd'hui? Les gabonais se sentent-ils plus en sécurité? Les braquages ont-ils diminué? Peut-on se balader la nuit à Libreville en toute quiétude? Quand ils ont annoncé le fameux Tsunali, n'ont-ils pas dit qu'ils voulaient débarrasser l'administration de toutes les pesanteurs anciennes? N'ont-ils pas dit qu'ils s'étaient affranchis de toute la mauvaise graine qui rendait l'état inefficace? N'ont-ils pas dit qu'ils n'avaient engagé que des gens capables de la plus haute performance? Chers lecteurs, où en est-on aujourd'hui? Ne retrouvons nous pas les mêmes escrocs professionnels que nous avons toujours connus, au sein de cette équipe dite de l'émergence? N'assistons nous pas á une utilisation cavalière des deniers publics qui servent á acheter des hôtels particulier de 65 milliard de francs CFA en lieu et place de financement de projets porteurs au Gabon? Aujourd'hui, les gabonais dans leur ensemble ne se privent plus de dénoncer ce qui n'est plus perçu que comme une fumisterie de bas étages.
Les travaux qui n’avancent pas d’un des fameux échangeurs de Libreville.
3. Un á un, les fleurons de leur politique "d'émergence" s'effilochent
Les concepteurs de "l'émergence" utilisaient la mystification des effets d'annonce, comme une drogue hypnotique. Par cette prestidigitation invocatoire, ils espéraient maintenir le peuple dans un état de constante surprise et espérance qui devait obscurcir sa capacité à se poser trop de questions revendicatrices. Mais près d'un an après le début de cette facétie, quel est le bilan?
a. Les échangeurs de Libreville: supposés être construits pour apaiser les bouchons qui se forment aux heures de pointe dans les grands carrefours, la transformation en échangeurs fut annoncée tambour battant. Mais force est de constater aujourd'hui que le projet piétine.
b. L’habitat : les fameux 5000 logements par an, dont aucun ne sera livré en 2010.
c. Les universités de Port-Gentil, Mouila et Oyem: les émergents parlent d'excellence et de décentralisation. Les universités annoncées devraient décentraliser la formation. A celles-ci, les effets d'annonce ont rajouté récemment la création d'une université d'éducation, pour former les enseignants. Mais sur le terrain, chers lecteurs, pas grand-chose.
d. Les travaux routiers: Une grève paralyse le ministère des TP depuis 3 mois. La simple réfection d'un petit segment de route au quartier Atong-Abè a été abandonnée dans un état inachevé Une situation qui coupe la voie aux automobilistes voulant joindre Nkembo et le carrefour Léon Mba. Aucune explication n'a été donnée au Gabonais. Ce blog s'est renseigné et la raison de l'abandon serait due au non paiement par l'état gabonais des montants dus à l'entreprise effectuant les travaux. Sur d'autres axes à Libreville et à l'intérieur, les travaux sont tout aussi arrêtés, à cause de la sempiternelle question de non paiement des entreprises. Les émergents ne paient pas leurs factures, n'est-ce pas une vieille habitude?
e. Le Gabon industriel: la filière bois est dans le désarroi total. Les nationaux sont sur la paille sans aucune indemnité. L'état n'était aucunement préparé à assumer la mise au chômage de tant de gabonais qui ne demandaient qu'a travailler. Ces gabonais se demandent de savoir quelle est ce progrès qu'on leur promet tout en détruisant leurs familles. Depuis que les émergents sont au pouvoir, le nombre de chômeurs a augmenté.
f. Le Gabon vert: le tour operateur de Loango vient d'annoncer son retrait. Sachant que personne ne se retire d'un projet plein d'avenir, il faut alors se poser de sérieuses questions sur la capacité des émergents à gérer ce secteur clé de leur programme. Depuis que les émergents sont au pouvoir, il y a moins de tourisme au Gabon.
g. Les travaux de la CAN 2012: les travaux sont loin du seuil voulu par la CAF a exactement 12 mois des temps de livraison. Certain travaux n'ont toujours pas commence faute de financement.
h. La santé: déliquescence totale et désarroi populaire.
i. L'éducation: fuite en avant du régime qui impute les problèmes aux syndicats alors que ce secteur souffre d'un non investissement chronique.
Chers lecteurs, ainsi constatés, les formules platement destinées à gonfler la popularité du Roi Ali Bongo, ont eu l'effet d'une série de pétards mouillés. Comme quoi la leçon pour les émergents est qu'il ne suffit pas de réciter des mantras à tue tête pour que miraculeusement, les effets annoncés se produisent. Quand la population s'aperçoit que le pouvoir ne brasse que de l'air, il lui devient très difficile d'accorder un quelconque crédit aux clichés sans lendemain dont l'inventaire rapide, comme nous l'avons fait ci-dessus, se transforme en chapelet d'échecs prévisibles.
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