SI OBAMA ÉTAIT GABONAIS, LES ÉMERGENTS LE TRAITERAIENT CERTAINEMENT DE DANGEREUX AIGRI ET DE VENDEUR D’ILLUSIONS.




A la différence de Nicolas Sarkozy qui a invité ses amis présidents de la françafrique politique le 14 juillet sur les Champs Elysée, pour commémorer les 50 ans « d’indépendance » des pays africains, Barack Obama a préféré se rencontrer sur la jeunesse africaine, sa société civile, et le secteur privé, pour un forum rassemblant environ 120 jeunes africains issus de 40 pays, à la Maison Blanche. Bon nombre de chefs d’état africains, en premier lieu desquels Ali Bongo, n’auraient décliné pour rien au monde une telle invitation. Mais Washington n’est pas Paris, et la Maison blanche n’est pas l’Elysée. Une photo sur le perron de la Maison Blache pour Ali Bongo, ce sera pour une autre fois. Le forum d’Obama avait pour objectif "d'inspirer, de motiver, et de servir de catalyseur pour les jeunes leaders africains de la société civile et du secteur privé", annonçait le communiqué de la Maison Blanche. Quoi qu’on dise, force est de constater que les actes de Barack Obama vis-à-vis de l’Afrique, restent cohérents avec son discours d’Accra au Ghana durant sa visite dans ce pays suite à son accession à la présidence. Un regard rétrospectif du discours qu’Obama a tenu aux jeunes africains invités à la Maison Blanche, met en évidence le fait que les arguments utilisés par Obama s’inscrivent dans le sens de ceux dont se plaignent les gabonais tous les jours et dont nous nous efforçons de faire écho par ce blog. Propos qui, lorsque tenus par ce blog, nous valent toutes les insultent et menaces de la part des émergents. Nous nous disons donc que si Obama était Gabonais, les émergents le traiteraient de tous les noms d’oiseaux. Pourtant la justesse des propos d’Obama reste incontestable.




Qu’a dit Obama aux jeunes africains ?

a) A propos des dictateurs qui gangrènent l’Afrique, il a dit :
« On ne doit pas utiliser la violence pour résoudre les problèmes. On doit avoir des débats honnêtes et sérieux. On doit s’écouter, donner la voix aux femmes. Ecouter les gens avec qui on n’est pas d’accord avec respect. Peut être vous qui êtes là serez les leaders de demain. Les leaders africains prônent la démocratie. Mais quand ils arrivent au pouvoir ils changent. Ils y restent et ils disent, ils y sont là pour l’intérêt du pays. Ils emprisonnent les opposants, ils tuent des gens… »
« Il faut écouter les critiques. Ici les gens ont le droit de me critiquer parfois je pense que ce n’est pas responsable, mais j’accepte. Je me limiterai à deux mandats même si je fais un excellent travail. Je dois faire seulement deux mandats et puis donner la voix au peuple ».
«Si vous y réfléchissez, dans les années 1960, lorsque vos grands-parents, arrière-grands-parents se battaient pour l'indépendance, les premiers dirigeants disaient tous qu'ils étaient pour la démocratie. Il faut confier plus de pouvoir aux citoyens. Nous sommes à la recherche de dirigeants qui savent que le fait de donner plus de pouvoir aux citoyens est dans l'intérêt de tous. Dans le monde actuel, un pouvoir basé sur un rapport hiérarchique allant du sommet à la base n'est plus tenable ».



b) Plus généralement, il a dit :« Nous avons besoin d’une jeunesse Africaine qui se tiennent debout ; nous voulons être vos partenaires. Nous encourageons vos succès. Nous voulons que vous travailliez pour atteindre ce succès ; inévitablement, le succès sera entre vos mains. Nous pouvons vous encourager, mais nous ne pouvons le faire à votre place. L’Afrique se fera par des Africains d’abord. »
« En fin de compte, je pense que la métaphore du succès de la coupe du monde en Afrique du Sud démontre que chacun de vous est confronté à deux choix : une vision de vous réunir pour aider au développement de vos pays respectifs, ou alors celle qui va dans la direction de la division, du sang, de la pauvreté continue pendant que le reste du monde avance ».


Il est important de signaler que contrairement à Sarkozy dont l’Elysée est le lieu de rendez vous de la racaille de la françafrique, depuis son arrivée à la Maison Blanche, Barack Obama n’a ouvert ses portes qu’à quatre chefs d’Etats et un Premier ministre africains. L’approche d’Obama a ceci de particulier, qu’elle consiste à donner la voix à des acteurs sociaux qui, bien que n’exerçant pas dans les gouvernements de leur pays, peuvent apporter une grande contribution à l’évolution de ces pays. Obama n’est pas non plus Sarkozy qui s’affiche avec les chefs d’Etat de la françafrique, dont Ali Bongo, pendant qu’Obama, lui, préfère dîner avec la jeunesse qui représente l’espoir et l’avenir.

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