LA RÉPUBLIQUE ORWELLIENNE, MBORANTSOUO FAIT DE LA PÉDAGOGIE
Les israéliens ont un terme en hébreux, chutzpah, qui est employé pour décrire quelqu'un qui a outrepassé les frontières du comportement admis. Ce jour, en regardant Mborantsouo malmener l’histoire constitutionnelle du Gabon sur la RTG1, nous assistions à un acte de chutzpah caractérisé. Nous retrouvions la personne qui n’a cessé de réduire en moquerie le système constitutionnel gabonais, donnant des leçons d’évolution constitutionnelle à ces mêmes gabonais. Entre ses interprétations maladroites des faits juridiques historiques, entre ses appuis disproportionnés sur des postulats techniquement stupides et incohérents, nous avions face à nous ce qui arrive quand on transforme une personne dont les prédispositions ne s’éloignaient que difficilement de son rôle de concubine, en dépositaire absolue du fait légal au Gabon.
1. Si cette femme représente ce qui se fait de mieux en termes de jurisprudence au Gabon, au secours !
En regardant Mborantsuo tenter de parler de droit avec fluidité, nous pouvons vous affirmer que cette dame est loin, mais très loin, mais à des années lumières de posséder la connaissance, la verve et le verbe dont on s’attend normalement d’un juriste de ce rang. A titre de calibration, nous vous dirons que cette femme n’arrive pas à la cheville d’un monsieur comme Jule Bourdes Ogouliguende. Quand on regarde des gens comme Mborantsuo tenter de justifier leur rang social, on s’aperçoit que les émergents ne sont pas du tout sérieux quand ils osent parler de leur concept de l’excellence ; car, chers lecteurs, Mborantsuo n’est pas du tout excellente. A moins que les critères d’excellences au Gabon soient placés si bas, que n’importe quelle médiocrité comme Mborantsuo puisse passer pour brillante. Comment peut-on s’attendre à ce qu’un(e) jeune juriste gabonais se sente encouragé et stimulé par Mborantsuo, quand tout le monde sait que cette dame ne doit sa position sociale qu’aux va-et-vient dans son entrecuisse. Nous vivons véritablement dans une république Orwellienne, car cette interview de Mborantsuo a le mérite pédagogique de démontrer de manière irréductible qu’au Gabon, Omar Bongo faisait veritablement ce qu’il voulait, qu’il plaçait qui il voulait là où il le désirait.
2. Ce que Patrick Simangoye n’a pas fait remarquer à Mborantsuo
Nous savons que les démocraties font évoluer leur constitution progressivement par le jeu des amendements, pour adapter ces constitutions aux exigences contemporaines et les mettre en phase avec les exigences des temps modernes. Par contre dans nos dictatures en décrépitude, le pouvoir se sert de la constitution pour temporiser et se mettre à l’abri juridique d’une éventuelle alternance. C’est ainsi que depuis qu’elle occupe la tête de la cour constitutionnelle, elle a fait entériner des textes dont le seul objectif était de garantir la pérennité du pouvoir Bongo. Par exemple, le texte modifiant la constitution et portant par « la volonté du peuple », l’élection présidentielle à un tour. Comment cette dame peut-elle venir dire aux gabonais que la constitution soit un texte fondamental dont le rôle serait de garantir l'avenir, et d'établir les bases juridiques pour que le pays ne puisse jamais revenir vers l’arbitraire ? Comment peut-elle parler en ces termes lorsqu’elle-même baigne dans l’arbitraire ? Comment peut-elle parler de justice lorsqu’elle est elle-même injuste ? Comment peut-elle certifier la légitimité d’une élection au Gabon quand elle est elle-même illégitime de par l’expiration de son mandat ? En fait, le rôle de Mborantsuo est d’orchestrer la mascarade constitutionnelle. Des gens comme Mborantsuo ne sont que la personnification du pouvoir par le pédigrée que nous subissons au Gabon. Qu’on soit instruit ou pas, seul le pédigrée compte et seuls les intérêts de ce pédigrée sont à protéger. Il est pourtant vrai et démontré sous toutes les latitudes que l’appartenance a une famille connue dans le domaine politique n’est pas un gage de compétence politique. Grace aux gens comme Mborantsuo, le pouvoir dynastique se met en place au Gabon.
Avec Mborantsuo, nous ne sommes plus dans la jurisprudence mais dans la mythologie et la mythomanie. À commencer par le fait qu’elle n’a jamais servi l'état, car seuls importaient les intérêts de son homme. Aujourd’hui, ces intérêts sont ceux de son fils. Dans ce contexte, quel sens donner au terme « ordre constitutionnel » quand il vient de la bouche de la très reptilienne Mborantsuo ?
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