JONAS MOULENDA RESIGNS FROM THE GABONESE STATE NEWSPAPER « L’UNION ». JONAS MOULENDA DÉMISSIONNE DU QUOTIDIEN GOUVERNEMENTAL GABONAIS, “L’UNION”

Photo: J. M.



English Version


One of the best Gabonese journalists, who has distinguished himself since the events of Port-Gentil in 2009, by his obstinacy, his courage and his fidelity to the truth, has just resigned from the government newspaper "L’Union". We will come back to this resignation in a more analytical manner, but for now, we will let you ponder his letter to his friends and readers, informing them of his resignation and giving the reasons for such s decision. A letter which proves that there are still MEN in Gabon!



Letter to My Friends

My dear friends

This IS the heart embraces emotions that I write to you this evening to announce a painful decision that I have taken after deep reflection.

As you know, there are moments in life when each of us is called to choose which direction to take even after it seems uncertain. It is

what happens to me now. Personally, I never regret my choice. I'm rather blinded by grief that my life would have been if I had chosen a different path.

I just made a painful choice: I decided to leave the newspaper L'Union. In fact, my working conditions are becoming extremely difficult since 2009. While the life of a journalist engaged in the service of truth is not a bed of roses, but I cannot stand the pressure on me by leaders exasperated by my outspokenness.

So I have to go. My approach is not a headlong rush away from it. I just want to assert my conscience clause and leave in peace the rulers with their'''' newspaper, they would turn into a soundboard.

Yes, I'm going. I'm tired of being muzzled. If being a journalist of The Union deprives me of my freedom of opinion, I prefer to go. My stances exasperate our leaders. To provide the managing editor of The Union of fate suffered by his predecessor, it is better that I go, my personal positions being perceived as a crime of high treason.

In reality, the power demand my head since the storm that I triggered 25 September 2009 with my series of stories titled'' I'm back from Port-Gentil.'' If I remained until now in the Union c ' is my labor. Coming from a disadvantaged background, I realized early on in my career that was my only sponsor professionalism.

In all editors where I served in the Union, Africa N1, or TV + which I was one of the first journalists, I've never been a dunce. I have often been fired for partisan considerations. Beyond the persecution, I am amazed that the young man that I was able to move without a sponsor or be affiliated with the Masonic networks that have set up shop in the country.

With changes at the top of the state, I thought I would be judged by my work and not on the basis of my personal beliefs. But alas! Hopes that lost! I, for example, thought that my letters addressed respectively to the Prime Minister, the President of the Republic and to God about ritual murders would be seen as a wake-up call, but they were welcomed as swords for pierce hearts of our leaders. Profiteers were quick to go to the President to ask that I be fired from the Union. What a disappointment for a country that claims to be democratic!

My dear friends, I'm tired of suffering insults and persecutions because I refuse to go to Canossa. Far be it from me to surrender, I decided to leave the Union to go work elsewhere and make my best talent. Harassment, frivolous sanctions and the denigration of my person through newspapers to run by small rabbits in search of carrots, I'm tired! All I ask our leaders is to let my sneakers when I left the newspaper. Life will go on. At 35, I still have many things to do for my country that I love so much.

When I decide to go, I would like to pay tribute to my colleagues who supported a single front storms I press the shutter with my articles. They will miss me. How do otherwise? I pushed the exit door by the destroyers of the press interested. Maybe our paths will they meet again one day.

Our mutual respect and commitment that we portions are often intensified with the dark times that I sometimes crossed. In all the years I spent in the Union, they were all my comfort. They had agreed to bear the heavy burden of being co-workers with a trigger storms. Their composure and determination have strengthened the affection I have for them.

When I ready to take my long path meandering through ups and downs, I can reassure them that I will try not to stumble. And if I still stumble, Father Almighty catch me by the hand and I fell. '' The cow without a tail, it is God who is hunting him fly,'' also said my grandfather.

My dear friends, I have a special for all of you who have always supported me even in difficult times thought. I always pray that the Lord will watch over you. You also do not forget me in your prayers. Pray also for our country that excels in the wrong act together.

God bless Gabon! 

Jonas MOULENDA




Version Française


L’un des tous meilleurs journalistes gabonais, qui s’est révélé depuis les évènements de Port-Gentil en 2009, par son opiniâtreté, son courage et sa fidélité à la vérité, vient de démissionner du quotidien gouvernemental « L’Union ». Nous reviendrons sur cette démission de manière plus analytique, mais pour l’instant, nous vous laissons méditer sur sa lettre à ses amis et lecteurs, les informant de sa démission et leur en donnant les raisons. Une lettre qui prouve qu’il y ait encore des HOMMES au Gabon !



Lettre à mes amis 

Mes chers amis

C’EST avec le cœur étreint d’émotions que je vous écris ce soir pour vous annoncer une décision douloureuse que je viens de prendre après une profonde réflexion. 

Comme vous le savez, il est des moments dans la vie où chacun de nous est appelé à choisir la direction à prendre même si l’issue de celle-ci semble incertaine. C’est 

ce qui m’arrive présentement. Personnellement, je ne regrette jamais mes choix. Je suis plutôt aveuglé par le chagrin de ce qu’aurait été ma vie si j’avais choisi un autre chemin. 

Je viens de faire un choix douloureux: j’ai décidé de partir du journal L’Union. En effet, mes conditions de travail y sont devenues extrêmement difficiles depuis 2009. Certes, la vie d’un journaliste engagé au service de la vérité n’est pas un long fleuve tranquille, mais je ne supporte plus la pression exercée sur ma personne par des gouvernants exaspérés par ma liberté de ton. 

Je dois donc m’en aller. Ma démarche n’est pas une fuite en avant, loin s’en faut. Je voudrais tout simplement faire valoir ma clause de conscience et laisser en paix les gouvernants avec ‘’leur’’ journal, qu’ils voudraient transformer en une caisse de résonance. 

Oui, je m’en vais. Je suis fatigué d’être muselé. Si le fait d’être journaliste de L’Union me dépossède de ma liberté d’opinion, je préfère m’en aller. Mes prises de positions exaspèrent nos dirigeants. Pour dispenser le directeur de la publication de L’Union du sort subi par son prédécesseur, il vaut mieux que je parte, mes prises de position personnelles étant perçues comme un crime de lèse-majesté.

En réalité, le pouvoir demande ma tête depuis la tempête que j’avais déclenchée le 25 Septembre 2009 avec ma série de reportages intitulés ‘‘Je reviens de Port Gentil.’’ Si je suis resté jusqu’ à présent à L’Union c’est par ma force de travail. Issu d’un milieu défavorisé, j’avais compris dès le début de ma carrière que mon seul parrain était le professionnalisme. 

Dans toutes les rédactions ou j’ai servi, à L’Union, à Africa N1, ou à TV+ dont j’ai été l’un des premiers journalistes, je n’ai jamais été un cancre. J’ai souvent été viré pour des considérations partisanes. Par-delà les persécutions, je suis émerveillé que le jeune homme que je suis a réussi à évoluer sans parrain ni être affilié aux réseaux maçonniques qui ont pignon sur rue dans le pays.

Avec les changements intervenus au sommet de l’Etat, j’avais pensé que je serais jugé à l’aune de mon travail et non sur la base de mes convictions personnelles. Mais hélas ! Que d’espoirs perdus ! J’avais, par exemple, pensé que mes lettres adressées respectivement au Premier ministre, au président de la République et à Dieu au sujet des crimes rituels seraient perçues comme une sonnette d’alarme mais elles ont été accueillies comme des glaives destinés à transpercer les cœurs de nos dirigeants. Des situationnistes ont vite fait d’aller voir le président de la République pour demander que je sois viré de L’Union. Quelle déception pour un pays qui prétend être démocratique !

Mes chers amis, je suis fatigué de subir des avanies et des persécutions parce que je refuse d’aller à Canossa. Loin de moi l’idée de capituler, j’ai décidé de partir de L’Union pour aller exercer ailleurs et mieux faire valoir mon talent. Le harcèlement, les sanctions fantaisistes et le dénigrement de ma personne à travers des journaux du pouvoir animés par de petits lapins à la recherche de la carotte, j’en suis lassé ! Tout ce que je demande à nos dirigeants c’est de me lâcher les baskets quand j’aurai quitté leur journal. La vie continuera. A 35 ans, j’ai encore beaucoup de choses à faire pour mon pays que j’aime tant.

Au moment où je décide de m’en aller, je voudrais rendre un vibrant hommage à mes collègues qui supportaient d’un seul front les tempêtes que je déclenchais avec mes articles. Ils vont beaucoup me manquer. Comment en faire autrement? Je suis poussé vers la porte de sortie par les pourfendeurs intéressés de la presse. Peut-être, nos chemins se rencontreront-ils de nouveau un jour.

Notre estime réciproque et l’attachement que nous nous portions se sont souvent intensifiés avec les périodes sombres que j’ai parfois traversées. Pendant toutes les années que j’ai passées a L’Union, ils ont été tout mon réconfort. Ils avaient accepté de porter le lourd fardeau d’être les compagnons de travail d’un déclencheur de tempêtes. Leur flegme et leur détermination ont renforcé l’affection que j’ai pour eux. 

Au moment où j’apprête à prendre mon long chemin, serpentant par heurs et malheurs, je puis les rassurer que j’essaierai de ne pas faire de faux pas. Et si malgré tout je trébuche, le Père Tout-Puissant m’attrapera par la main pour que je ne tombe. ‘‘ La vache sans queue, c’est Dieu qui lui chasse les mouche,’’ disait d’ailleurs mon grand-père. 

Mes chers amis, j’ai une pensée toute particulière pour vous tous qui m’avez toujours soutenu même dans les périodes difficiles. Je prierai toujours le Seigneur pour qu’il veille sur vous. Vous aussi, ne m’oubliez pas dans vos prières. Priez aussi pour que notre pays qui excelle dans le mal se ressaisisse.

Que Dieu bénisse le Gabon !

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