VAIN ATTEMPT AT REFORMATTING THE NGO LANDSCAPE IN GABON. TENTATIVE VAINE DE REFORMATAGE DU PAYSAGE DES ONG GABONAISES








English Version


In a recent letter that we have also posted on this blog, the Goldman Foundation’s president stated to Ali Bongo that he had watched with amazement the harassment of one of its winners, Marc Ona Essangui, by the regime in Libreville. The letter focused the attention of the observer on the role of NGOs, activists and of freedom of expression, in a country like Gabon; where the regime would prefer that people only spoke in its praise.

We have in Gabon, organizations of civil society which have made it their mission to try to heal the wounds of Gabonese citizens by claiming for them and with them, that which is their right, such as: a better life, well-being, the importance of civil rights, the environment, education, in short all the attributes of citizenship. The most prominent figure of this activist group is probably the movement « Ça Suffit Comme Ça » whose actions in this direction are well known and so are the troubles of its members with the Gabonese regime.

But aside from these NGOs which could be described as regulating the social contract in Gabon, there are others that have made the calculation of a win-win partnership with the dictatorship. These are NGOs to whom the regime outsources its social propaganda, naturally in return for hard cash. These organizations are considered to belong to a civil society called "of service" in the sense that it is at the service of the dictatorship. These NGOs of service are an essential workforce to the regime because they give it a cover on the social front and can even validate false impact studies as was seen in the case of Olam and rubber plantations in Woleu-Ntem. Nothing is more profitable for the leaders of the civil society of service, than to enlist in the regime’s gears and end up sitting at the table of the prince, enjoying petits fours laughing at the situation of human rights in Gabon. This so-called civil society of service is in our eyes a confused civil society because it is perverted by the politics of sharing in the debris thrown to them by the regime, it is a confused and politicized civil society, which has sold its fight, its identity and its members to the highest bidder; when it was not altogether created by the regime.

The civil society of service is generously treated by its state sponsors; the independent or free civil society, meanwhile, continues to suffer repeatedly at the hands of the regime, which is intended to weaken it. I must be said that the free civil society is the only one with credibility; it must be said that it is the only one to have considerable internal and external audience. When members of this free civil society as Barrister Paulette Oyane Ondo state that in Gabon all major institutions are decoys, that the Constitutional Court is only a shadow of what it should be, that the rare judges and jurors who have independent views and behaviors in the Gabonese judicial system, are systematically excluded; that parliament is the regime’s pocket; what can the regime answer? When George Mpaga says that in Gabon, freedom of information and expression is increasingly under attack and all major state media outlets are tightly controlled; what could the regime reply? When Marc Ona Essangui and Gregory Ngbwa-Mintsa demonstrate the use of the Gabonese judiciary as an instrument of coercion, intimidation and arbitrary implementation of the law; what can the regime answer?

The solution for the regime is to destroy the free civil society and replace it with the one of service. If the civil society of service becomes the only one to speak on social issues in Gabon, many public relations problems would be solved for the regime. Everyone would understand that to prosper in Gabon, they had to accept the rules of the regime, i.e. to remain subject to the authority of a despot while being careful never to cross the line ... It is therefore necessary for the regime to break the associative momentum of the free civil society, before it is too late. But the big problem for the regime remains of twofold:

1-The quality of the people in this this civil society of service; their mediocrity is such that nobody can take them seriously. These actors are for most part equivocal because greedy for money and social prestige.

2-The free civil society is tough, its members are solid and are not the type to be intimidated. It is federative, mobilizer and organizer of social forces at the grassroots; in short this is an authentic civil society.

For these two reasons the attempt at formatting the NGOs environment in the image of Ali Bongo will fail. The regime might create hundreds of NGOs, but the general public will always recognize the deception. The free civil society is indestructible, because the search for truth and freedom is an indestructible ambition. The free civil society will never play the game of Ali Bongo as the desired destination for Gabon is the rule of law, i.e. a country with a set of checks and balances that prevent leaders to act as despots. These balances are: a free press, an associative social fabric, strong unions, an independent judiciary that can be alerted by the system of checks and balances, etc.. This difficult task will never be filled by the civil service of service!




Version Française


Dans une récente lettre que nous avons d’ailleurs publiée sur ce blog, le président de la fondation Goldman indiquait à Ali Bongo qu’il observait avec étonnement le harcèlement d’un de ses lauréats, Marc Ona Essangui, par le régime de Libreville. Cette lettre focalisait l’attention de l’observateur sur le rôle des ONGs, des activistes et de la liberté d’expression dans un pays comme le Gabon, où le régime aimerait qu’on ne s’exprima que pour lui jeter des fleurs.

Nous avons au Gabon des organisations de la société civile qui ont fait profession de foi d’essayer de panser les blessures des citoyens gabonais en revendiquant pour eux et avec eux, ce qui leur revient de droit, c'est-à-dire: le mieux vivre, le mieux-être, l’importance des droits civiques, de l’environnement, de l’éducation, bref de la citoyenneté. La figure la plus en vue de ce courant activiste est sans doute le mouvement « Ça Suffit Comme Ça » dont les actions en ce sens ne sont plus à présenter ni énumérer et les ennuis de ces membres avec le régime en place sont aussi bien documentés.

Mais à côté de ces ONGs qu’on pourrait qualifier de régulatrice du contrat social au Gabon, il y en a d’autres qui elles ont fait le calcul d’un partenariat gagnant-gagnant avec la dictature. Ce sont des ONGs qui sous-traitent la propagande sociale du régime, moyennant naturellement des retours d’ascenseurs en espèces sonnantes et trébuchantes. Ces organismes sont considérés d’appartenir à une société civile dite « de service » en ce sens qu’elle soit au service de la dictature. Ces ONGs de services sont une main d’œuvre essentielle au régime car elles lui donnent une couverture sociale de façade et peuvent même valider des fausses études d’impacts comme on l’a vu dans le cas de l’affaire Olam et les plantations d’hévéas dans le Woleu-Ntem. Rien n’est donc plus rentable pour les dirigeants de la société civile de service, que de se faire enrôler dans l’engrenage du pouvoir et de se retrouver assis à la table du prince, dégustant des petits fours en rigolant de la situation des droits de l’homme au Gabon. Cette société civile dite de service est donc à nos yeux une société civile confondue car pervertie par la politique du partage des débris que lui jette le pouvoir; c’est une société civile confuse et politisée, qui a vendu son combat, son identité et ses acteurs au plus offrant, quand elle n’a pas été carrément fabriquée par le pouvoir.

La société civile de service est généreusement traitée par ses supports étatiques, la société civile indépendante ou libre, quant à elle, continue de subir les assauts répétés du régime, qui sont destinés à la fragiliser. Il faut dire que la société civile libre est la seule à avoir de la crédibilité; il faut dire qu’elle soit la seule à avoir une audience interne et externe considérable. Lorsque les membres de cette société civile libre tels que Maitre Paulette Oyane Ondo, déclarent qu’au Gabon toutes les grandes institutions sont des leurres; que la Cour constitutionnelle n'est que l'ombre de ce qu’elle devrait être; que les rares juges et jurés qui ont des opinions et comportements indépendants, dans le système judiciaire gabonais, en sont systématiquement écartés; que le parlement soit aux ordres; que peut bien répondre le régime? Lorsque George Mpaga affirme qu’au Gabon, la liberté d'information et d’expression est de plus en plus attaquée et que tous les grands médias d’Etats soient sous contrôle ; que peut bien répondre le régime? Quand Marc Ona Essangui et Gregory Ngbwa-Mintsa font la démonstration de l’utilisation au Gabon de la justice comme instrument de coercition, d’intimidation et d'arbitraire total; que peut bien répondre le régime?

La solution pour le régime est de faire le vide autour de la société civile libre et de la remplacer par celle de service. Si la société civile de service était la seule à avoir voix au chapitre social au Gabon, bien des problèmes de relations publiques seraient résolus pour le régime. Tout le monde comprendrait que pour prospérer au Gabon, il fallait accepter les règles du jeu du régime, c’est à dire rester soumis à l'autorité du despote tout en se gardant de ne jamais dépasser la ligne... Il faut donc pour le régime, briser l’élan associatif de la société civile libre, avant qu’il ne soit trop tard. Mais le gros problème reste pour le pouvoir de deux ordres:

1-La qualité des personnes constituant cette société civile de service; leur médiocrité est telle que personne ne peut les prendre au sérieux. Ces acteurs sont pour la plupart équivoques car avides d’argent et de prestige social.

2-La société civile libre est coriaces, ses membres sont solides et ne sont pas du genre à se laisser intimider. Elle est fédératrice, mobilisatrice et organisatrice des forces sociales à la base, bref c’est une société civile authentique.

Pour ces deux raisons la tentative de formatage de l’environnement des ONG à l’image d’Ali Bongo sera un échec. Le pouvoir pourra créer des centaines d’ONGs, mais le grand public saura toujours reconnaitre l’imposture. La société civile libre est indestructible, car la recherche de la vérité et de la liberté sont des ambitions indestructibles. La société civile libre ne jouera jamais le jeu d’Ali Bongo, car la destination voulue pour le Gabon est celle d’un Etat de droit, c’est à dire un pays disposant d’un ensemble de contrepouvoirs empêchant les dirigeants d'agir en despotes. Ces contrepoids sont: presse écrite, tissu associatif, syndicats, magistrature indépendante pouvant être saisie par les contrepouvoirs, etc. Cette délicate mission ne sera jamais remplie par la société civile de service!

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