A COMPATRIOTE HAS ENGAGED IN A HEALTHY DEBATE WITH PROFESSOR ALBERT ONDO OSSA. UN COMPATRIOTE ENGAGE UN DÉBAT SALUTAIRE AVEC LE PROFESSEUR ALBERT ONDO OSSA




English Version

In a country where substantive debate is exceedingly rare, we have to salute the missive citizen Brice Ndong has sent to Professor Albert Ondo Ossa. We provide you below with the content of this letter. The text is in its original French.


Version française

Dans un pays où les débats de fond sont que trop rares, nous venons saluer ici la missive du citoyen Brice Ndong à l’endroit du professeur Albert Ondo Ossa. Nous vous livrons ci-dessous, le contenu de ce courrier.




« Professeur, l’ONU n’intervient pas dans les affaires qui relèvent de la compétence nationale, il faut créer les conditions de paralysie du pays pour prouver que le Président Ali Bongo n’est plus capable de le gérer .Votre discours est me semble –t-il inadapté à la situation actuelle de notre pays »

Monsieur le Ministre, Pr Albert Ondo OSSA, vous avez soumis à la critique votre intervention à l’ouverture des Assises nationales de la société civile gabonaise. C’est un exercice périlleux auquel je m’adonne en gardant bien à l’esprit d’être à ma place : celle du journaliste et observateur de la vie politique nationale, comme vous l’avez souhaité pour chacun d’entre nous, dans un « Nouveau Gabon ». Mon objectif est d’éclairer d’avantage l’opinion publique.

En effet, je ne perds pas de vue que vous êtes un praticien respecté et capable d’avoir une vision d’ensemble des questions stratégiques. Ainsi, dans un discours passionnant d’une très grande pertinence intellectuelle, vous dressez un bilan-réquisitoire accablant de l’état de notre Nation.

Plusieurs choses m’ont frappé dans votre discours, mais je vais en extraire quelques-unes les plus tangibles : Vous dites qu’au Gabon nous avons « un réel problème de spiritualité » qui est le fondement de la décrépitude de notre nation. Vous citez avec courage les faits qui ont porté atteinte à notre crédit moral national. Ma perception de la situation en effet ne diffère pas de la vôtre car, il n y a pas si longtemps, j’ai écrit un article intitulé « On me combat parce que je refuse d’entrer dans les loges ».

Dans cet article, publié au lendemain de la démolition illégale de mes commerces au Carrefour Camp de Gaulle le 17 Octobre 2014, j’appelais le Président de la République à la destruction du cancer qu’est le « Parrainage » dans notre pays : ce système qui veut que celui qui ne veut pas se convertir, soit systématiquement dompté. Je suis arrivé à la conclusion que c’est ce « diktat » qui est la cause principale du sous-développement du Gabon depuis Bongo Père, ne permettant guère la libre circulation des intelligences.

Si je me dois de tenir pour échec la politique de l’Émergence, écrivais-je, c’est celui d’avoir exacerbé le processus d’encastrement de notre élite intellectuelle, alors que tout le monde n’est pas doué à ça. Professeur, ce que vous appelez un « Bon Ordre » où tout le monde est à sa place, est pour moi un « Etat impartial et laïc » (Article 2 de la Constitution) où chaque gabonais doit accéder au poste de responsabilité quelque soit ses origines ethniques, son appartenance politique, religieuse, sectaire, etc. Nous nous accordons sur ce point pour dire qu’il s’agit là d’un problème crucial pour le devenir de notre nation. Nous n’arriverons JAMAIS à développer le Gabon si nous perdurons dans ce système. Celui qui soutient le contraire, est un ennemi de notre Nation.

En poursuivant votre réquisitoire, vous demandez la construction d’un « Nouveau Gabon » qui passe par une « alternance au sommet de l’État ». Pour y arriver, vous invitez les acteurs politiques à éviter les « faux combats » par exemple, la nationalité du Président de la République et ses amis, la candidature unique de l’opposition, la réforme constitutionnelle et du système électoral ; vous reconnaissez qu’il y a faux combat lorsque les gens demandent la tenue d’une conférence nationale souveraine, etc.

En termes de stratégie, vous voulez que l’opposition ait un discours crédible ; excluez la prise du pouvoir par les armes et la rue ; préconisez la conception d’un grand projet d’avenir qui intègre le départ d’ALI BONGO du pouvoir et l’organisation des élections honnêtes sous l’égide de la communauté internationale .Enfin, pour assurer le respect du résultat des urnes en 2016, vous demandez la mobilisation et la formation de 9000 militants pour surveiller le scrutin.

Dites-nous Professeur ! Les solutions que vous donnez aux problèmes que vous posez sont-elles adéquates et comment y parvenir ? Franchement !j’aurais bien voulu vous entendre sur les actions à mener dès maintenant pour contraindre Ali Bongo à quitter le pouvoir, puisque pour vous, il n’est plus qu’ « un homme seul qui fait pitié ». La question est : on fait quoi ? L’heure n’est plus au discours, mais à l’action.

Plusieurs recettes que vous proposez, me semble-t-il, ont déjà été expérimentées par le passé dans notre pays, en l’occurrence la surveillance des bureaux de vote et nous avons toujours été doublés par la corruption.
J’ai été moi-même dans les brigades anti-fraude bûcheronnes (Rassemblement National des Bucherons ex parti de Paul Mba Abessolo) en 1993 et 1998 et je ne crois pas qu’une telle attention ait été exigée des partisans du changement à un autre moment de l’histoire de notre pays. Qu’est-ce qui a changé ? Rien !

Qui ne se souviendra pas que les représentants de l’opposition dans les bureaux de vote ont été régulièrement « achetés » par le PDG ? La corruption a affecté notre manière de raisonner, nos institutions et chacune de nos initiatives. Quand le peuple s’est montré vigilant, malgré tout, le coup d’Etat électoral était organisé par les institutions chargées de la proclamation des résultats, les observateurs internationaux, et l’armée nationale finissait le boulot. Ce fut le cas en 1993, 1998, 2005 et 2009.

Mais, nous avons mené le combat de la transparence en ayant confiance en nous-mêmes. Aujourd’hui ce qui me consterne, c’est cette culture de la peur qui se manifeste partout. Il me semble, en outre, et je le déplore, que la peur et le désintérêt du vote ont été encouragés à la fois par le discours, la corruption et l’armée. Notre pays ne sera surement pas dans une position favorable pour affronter les défis de l’alternance si la peur est notre premier mobile.

A mon sens, un plaidoyer de la société civile, fut-il bien agencé avec des garanties dans les salons de Paris, Bruxelles et New York, n’aboutira pas seule à faire partir Ali Bongo et famille. C’est un discours utopique !

Dans chaque cas, vous préconisez l’intervention de la Communauté Internationale pour arriver à l’alternance en 2016. C’est elle, dites-vous, qui doit prendre l’initiative du départ d’Ali Bongo et famille. C’est plus facile à dire qu’à faire. Je vous rappelle que lorsqu’on écrit que : « Tous les hommes naissent libres et égaux », c’était à une époque où un tiers de la population mondiale était sous l’esclavage.

Alors, observons les faits avec un peu plus d’attention. Comment l’ONU, s’est-elle trouvée impliquée en Côte d’Ivoire, en RCA, au Congo Démocratique et ailleurs ? En partie à cause des conditions d’instabilité et de guerre que connaissaient ses pays africains. La communauté internationale ne peut s’ingérer, au nom du respect du principe de souveraineté nationale dans un Etat où les institutions fonctionnent régulièrement. Il n’y rien qui puissent justifier un tel schéma au Gabon jusqu’aux élections de 2016 si le climat socio-politique reste en l’état actuel. Pour que la communauté internationale s’intéresse à nous , il faut créer les conditions de blocage dans tout le pays et prouver à la face du monde que Monsieur Ali Bongo n'est plus apte à garantir la stabilité du Gabon.

Et, votre propos, si j’ai bien compris, est que nous puissions aller aux élections avec le dispositif constitutionnel actuel. Mais, vous nous faites froid dans le dos. Chaque jour que le bon Dieu fait, cette même communauté internationale multiplient les déclarations, rencontres, forums internationaux au Gabon pour légitimer le pouvoir de Libreville. Je suis bien curieux de savoir par quels moyens allez-vous les amener à destituer Ali Bongo.

Vous tenez tant à lutter contre les schémas faciles , mais celui que vous nous proposer n’est pas plus compliqué que ça : ATTENDONS QU’ON NOUS SERVE UNE ALTERNANCE NEGOCIEE SUR UN PLATEAU COMME CE FUT LE CAS AVEC NOTRE INDÉPENDANCE EN 1960 . Décidément, « les faits sont têtus » comme disait Lénine.

Vous ne trouverez pas trace d’une déclaration de cette nature venant d’un peuple résolument décidé à se libérer. Je ne dis pas qu’il faut exclure cette possibilité. Mais, je crois que nous devons nous appuyer sur une évaluation plus proche du degré de souffrances de notre peuple et les solutions que nous apportons doivent être de même.

Professeur Ondo OSSA, je me suis interrogé sur la volonté réelle de cette communauté internationale d’exploiter tous les facteurs de déstabilisation du régime Bongo. Bon ! La France de temps en temps nous fait des clins d’œil ces derniers temps, mais y a pas grand-monde qui suit Paris.

Personnellement, je pense qu’il n’est pas dans notre intérêt de jouer à ça. En politique Étrangère, la déstabilisation ne se justifie que dans les circonstances extrêmes. Ce serait un jeu particulièrement dangereux dans un pays dont les partenaires internationaux sont si dépendants en partie par leurs besoins en matières premières. Le peuple gabonais est victime des richesses de son pays et il revient à ce peuple, comme partout ailleurs, d’imposer sa volonté par des actions fortes. La Révolution française de 1789 ne s’est pas faite en costume et cravate dans les bureaux. C’est le peuple français des opprimés qui s’est levé pour dire STOP à la dictature.

Professeur, ce qui me fait le plus plaisir, ce n’est pas votre discours, mais ce nouveau monde d’internet, il me semble, qui agit comme un accélérateur d’opinion. Notre jeunesse est de plus en plus politisée, elle saura, le moment venu, tirer les leçons d’une exaspération croissante face aux inégalités et aux différences de niveau de vie.

Elle prendra appui sur les expériences des autres, et c’est en cela que la présence des représentants de la société civile du Burkina Faso aux assises de Libreville a été bénéfique. LE TÉMOIGNAGE DES ACTEURS STIMULENT MIEUX QUE LES DISCOURS THÉORIQUES.

Engels disait : « Une once d’action vaut mieux qu’une tonne de théories ». Si les discours des acteurs politiques demeurent anachroniques, il ne restera que la RUE dans laquelle se trouve la BEAUTÉ de la Révolution.

Brice NDONG,
Journaliste –Citoyen
Invité officiel 2010 du Département d’Etat Américain

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