AVERTISSEMENT AMICAL AUX DIRIGEANTS DU PARTI "UN"
La dernière élection a laissé un gout amer et un sentiment de révolte aux Gabonais de presque tous les horizons. Vous-mêmes avez été aux premières loges de ces événements. La population Gabonaise qui avait encaissé pendant 40 ans sans interruption, comptait changer de cap, changer d'air. Certains d'entre vous ont aidé Bongo à assoir son pouvoir, certains d'entre vous, surtout les jeunes, l'ont toujours combattu. Ceux d'entre vous qui ont travaillé avec Bongo père, trainent des casseroles, ça c'est sûr. Certains d'entre vous ont demandé pardon à genoux, au peuple Gabonais. Votre histoire est riche, au propre comme au figuré. Beaucoup de Gabonais se demandent si on peut vous faire confiance. Cette note se veut une prescription toute simple vous livrant une lecture des attentes des Gabonais qui, si vous en tenez compte, pourrait vous être salutaire.
1. Les Gabonais ne veulent plus de politique politicienne. L'époque des ailes de dinde c'est finie.
Tout le monde sait que les joutes électorales au Gabon sont pipées; ce n'est pas à vous qu'on va l'apprendre. Beaucoup de Gabonais se demandent donc pourquoi ce nouveau parti politique? En quoi ce parti aiderait le peuple Gabonais dans sa quête du changement? Comment ce parti compte venir à bout du PDG dans un contexte où les institutions sont tenues par le triumvirat: Mborantsuo, Rogombe et Nzouba-Ndama.? Ne tenez pas de longs discours à endormir les gens. Si le peuple a besoin de long discours, il ira écouter les partis déjà existant, le RNB, l'UPG, le RPG, le PDG etc. Les pagnes aux effigies des gens, les dons ici et là, le peuple n'en veut plus.
2. Chasser Ali Bongo
Ce dont les Gabonais ont faim est d'une vraie stratégie de prise de pouvoir. Collectivement vous avez démontré, pendant la campagne électorale, que vous seriez capables de construire un puissant parti politique profondément enraciné dans les masses et capable de faire un contrepoids au PDG. Malheureusement jouer le simple rôle de contrepoids ne sera pas suffisant pour répondre aux attentes des Gabonais. Les gens ne sont pas godiches et franchement ils en attendaient mieux de Mba-Obame, Oye-Mba, Eyeghe-Ndong, Myboto, pour ne citer que ceux là pendant la dernière campagne électorale. Le crescendo d'André Mba-Obame s'était piteusement estompé quand il devint clair que ses "fameux plans" n'arrêteraient pas la prise de pouvoir d'Ali Bongo. Aujourd'hui c'est Ali Bongo qui est le "président" et des gens qui lui sont des centaines de fois plus méritants comme les membres du directoire de votre parti, rasent les murs. Cette situation doit changer. Vous pouvez la faire changer, vous en avec les moyens.
3. Si votre parti a pour objectif des "élections" à la Gabonaise, avec à la clé quelques députés et sénateurs, alors, ce n'est pas la peine de vous fatiguer.
Les gens ne se mobiliseront plus pour vous accompagner à la mangeoire. Si vous voulez allez vous assoir à l'assemblée nationale ou au sénat, à voter les pseudos lois promulguées par Ali Bongo, allez-y tout seuls mais n'engagez pas la population dans cette entreprise. La politique d'une opposition qui fait semblant de s'opposer est désormais reconnue comme un lourd handicap par les Gabonais. Ce dont les gens veulent, est une force transformative. Prouvez nous que vous pouvez être cette force de changement.
Depuis plus de quatre décennies le peuple Gabonais a fait montre d’une étonnante passivité, il a subi sans broncher toutes les facéties du pouvoir Bongo; les votres aussi quand vous y étiez. Il a assisté dans une apparente indifférence à une fausse lutte de l'opposition contre le PDG. Il a assisté à de scandaleuses manipulations qui ont vu l'effritement de l'opposition incarnée par le RNB et le PGP. Le PDG ayant prit la fâcheuse habitude de lui confisquer ses suffrages à chaque élection, la réaction de la population est restée désinvolte. Tout se passe comme si le peuple Gabonais avait résolu de laisser le pouvoir à ce clan, à cette famille.
Quand on réfléchit sérieusement aux raisons profondes de cette passivité, de cette démobilisation, une seule explication s’impose; à savoir que le peuple Gabonais ne dispose plus aujourd’hui d’une raison de croire en l'alternance. Qu'il n'y a plus d'hommes de masse capable de sensibiliser et d’éduquer le peuple, de l'organiser méthodiquement vers un objectif commun. Mais une lueur d'espoir est née lors de la dernière élection. Nous avons des hommes potentiels et ces hommes sont maintenant dans votre parti. Les gens ne veulent pas entendre qu'Ali Bongo fera un mandat de 7 ans. Ils le veulent dehors, et tout de suite. A vous de jouer, vous n'avez pas droit à l'erreur.
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